Laurent Vallet @AFP Photo / Patrick Kovarik |
Le billet audio s'appelle Désiré, il apparaîtra plus tard (encore faut-il que je l'écrive, mais mon raton-laveur…)
• Thé noir (Darjeeling)
Alors que l'Institut National de l'Audiovisuel (Ina) fêtait vendredi ses 40 ans, Laurent Vallet, son Pdg répondait mardi aux questions des Échos. En ce qui concerne la future offre de "Vidéo à la demande par abonnement" (SVoD) disponible au 30 septembre, Vallet annonce : "Nous sommes ici dans le cadre de notre mission de service public, pas dans une logique de rentabilité immédiate." (1) Vous pourrez le lire dans l'interview, Vallet promeut l'opération en s'appuyant sur les richesses du fonds audiovisuel de l'Institut. Mais si je ne m'abuse dans audiovisuel il y a audio. Hors d'audio il ne sera pas question.
Pourtant à l'Ina, les archives radiophoniques sont immenses, qu'elles concernent les "dramatiques", la "fiction", "les documentaires", les "reportages" et autres célébrissimes émissions d'entretien (Chancel, Kriss, …). Pourquoi cette impasse, pour ne pas dire cet impair ? La radio va-t-elle encore devoir attendre pour, elle aussi, bénéficier d'un accès -fût-il payant ?- ? Et pourquoi attendre ? Et attendre quoi ?
Le saucissonnage giscardien, après "éclatement de l'Ortf" en 1974, en sept sociétés audiovisuelles distinctes (dont Radio France et l'Ina), montre une fois de plus ses "limites". Il aurait été tellement plus évident que la radio gère elle-même ses archives et leur valorisation. Mais l'idéologie libérale se fout du tiers comme du quart de l'évidence quand il s'agit de "diviser pour mieux régner ou… pour mieux démanteler". Pour que le Pdg de l'Ina puisse s'exprimer sur ces questions je ne vais pas manquer prochainement de l'interpeller.
(1) Je retiens volontairement cette première phrase. On semble y déceler une autre logique que celle d'un certain Pdg de Radio France qui, quelques minutes après avoir pris ses fonctions en mai 2014, voulait vendre au public les podcasts de Radio France comme on vend des petits pains au chocolat.
• Pain doux avec des raisins de Corinthe
Une semaine sans que Sandrine Treiner, directrice de France Culture, enfonce les portes ouvertes des slogans sentencieux dont elle a le secret et… l'on se sent tout démuni. Cette semaine, comme sait le faire Charlie en 4ème de couverture, vous aurez échappé à "La culture c'est l'ADN de France Culture" ou encore "La culture irrigue tous nos producteurs à tel point que nombre de ceux-ci sont accaparés par la concurrence". Le reporter naïf : "France Inter vous voulez dire ?" "Non, France Inter ce sont des amis. Et ce qui est bon pour France Inter est bon pour Radio France" Tu l'as dit bouffi ! Alleluïa ! (La semaine prochaine une autre pensée rigolote à moins que l'intérim ait pris fin).
Bolloré par ci, Bolloré par là. Les médias qui adorent les sagas (industrielles, romantiques, sociétales, pipoles) se régalent des différentes postures de l'industriel qui chamboule le mythe des années 80 "Canal et son esprit" et remet ses pendules à l'heure. À l'heure sans doute de la Rolex quand, des Lescure, DeGreef, Gildas et de Caunes faisaient semblant d'être à l'heure de Lip et de l'autogestion ou d'Actuel et d'un esprit underground. S'en fout le Pdg, s'est acheté une danseuse et compte bien la faire danser dans ses bras et pas dans ceux qui manient la satyre et la moquerie des puissants.
Tous les médias ont beau nous dire que la TV est morte les mêmes médias en font toujours des tonnes pour se pencher sur l'effet Bolloré qui s'est vite transformé en effet papillon. On cherche encore ce qui en radio aurait pu intéresser autant les médias ? "Patrick Balkany rachète Radio France cash". "Inter, Culture, Musique, Mouv', Fip, fusionnent pour créer la chaîne unique Radio France". "France Info et France Bleu aussi pour créer France Info Bleu, Blanc, Rouge". La TV de papa fait encore saliver dans les chaumières pourquoi se priver d'en abreuver les colones des journaux et les commentaires des spécialistes média (sic).
• Pudding
Titrer les émissions c'est tout un art. On (je) pourrait faire une thèse avec les titres emblématiques des émissions de la radio publique et quelquefois de la radio privée. Mais quelque fois on se demande dans l'esprit de qui un titre ambigu ou carrément déplacé a pu germer. C'est le cas de la nouvelle "émission" "Sous les jupes de Fip" sur Fip… Souchon est délicat, subtil et poètique et son "Sous les jupes des filles" ne souffre d'aucune ambiguité. Ce n'est pas le cas du titre de Fip qui non seulement n'est pas subtil mais qui pourrait par des esprits gaulois tourner au trivial. Ce n'est pas bien grave. C'est juste impensé et maladroit.
À dimanche prochain…
Bonsoir Fanch,
RépondreSupprimerje viens de lire vos deux billets, et celui sur FIP à la fois m'instruit et me navre, moi qui écoute de plus en plus cette radio, malheureusement sur un ordinateur (pfftt !! j'aime pas trop écouter la radio sur un ordinateur, d'autant que j'ai un petit poste qui est une merveille). Je ne veux pas être une auditrice consommatrice et je pense très souvent à ces gens que je ne vois pas, mais qui sont là pour faire que ma radio soit belle. Que peut-on faire pour leur faire savoir qu'il y a des gens de l'autre côté du poste, qui veulent bien les soutenir. Ce grand silence pendant la grève du début de l'année, ce manque d'informations, et à nouveau, rien ne filtre ... cela m'effraie complètement. qu'est ce qui se passe pour le Personnel ?
rien à voir, mais il y a un truc qui me fait râler aussi, c'est ce besoin de mettre de la musique pour ponctuer les émissions qui ne sont pas musicales. Et Dieu sait si j'aime la musique ! Fip et France Musique faisant l'essentiel de mon écoute.
Et en même temps que je vous écris, j'écoute Michka. heureusement qu'il arrive en fin de billet et qu'il allège le brunch ! C'est du baume sur nos plaies. en plus, j'avais reconnu les doors !
comme j'ai pris le train en marche, cette histoire de raton laveur m'intrigue.
Transmettez aux gens de la radio qu'il y a des auditeurs et auditrices qui sans eux, seraient perdus (à écouter à ce sujet, un Pied sur Terre d'il y a peu à ce sujet).
Bonne semaine à vous, sur ce, je plie mes gaules, et je ferme la lucarne.
Nanou
Bonsoir Nanou, quelle lectrice fidèle vous êtes. Ne prenez pas mal ma remarque suivante : si ça ne vous embête pas c'est plus facile pour suivre le "fil" que vous donniez vos avis sur les pages concernées. Par exemple "nos" lecteurs seraient contents sur la page "Shiva" de pouvoir lire vos commentaires, éclairés et pertinents.
Supprimermerci pour vos avis frappés au coin du bon sens. Plusieurs professionnels lisent ce blog ils se le diffuseront pour faire partager le point de vue de l'auditrice.
Quant au raton-laveur c'est un gimmick, je suis inspiré par l'inventaire de Prévert et j'aime bien ponctuer mes propres "inventaires" d'un raton-laveur imaginaire… Pour autant quelque fois ce raton-laveur est bien vivant et présent autour de ce blog. C'est ma façon discrète de faire un clin d'œil à ceux qui me soutiennent et partagent ma passion de la radio.
Bonne semaine à vous. Bien cordialement.
Je ne prends pas du tout en mauvaise part, votre remarque qui est tout à fait justifiée. Effectivement, si mes commentaires concernent un sujet, ils doivent y être raccordés, sinon c'est le bazar !
SupprimerMerci pour l'explication du raton-laveur, en plus, j'avais trouvé le dessin très joli !
Quant à ma fidélité de lectrice, hé bien finalement il se trouve qu'il m'est plus aisé de vous lire qu'une seule fois par semaine, que quotidiennement (et pourtant, j'ai râlé quand vous avez décidé de passer à un écrit hebdomadaire, mais bon, je réagis trop vite parfois, on ne se refait pas !). Peut être qu'il en va de même pour d'autres et que vos écrits n'en seront que plus lus. c'est ce que je vous souhaite parce qu'ils le méritent.
à dimanche prochain (c'est sympa cela, non ?)
Nanou
Bonjour, le dessin est joli mais si vous le voyiez en vrai… ;-) Quant à l'hebdo il lui faudra le temps de s'installer. À dimanche prochain… sur le pont !
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