mardi 11 février 2025

Tourner le bouton… Tourner les talons !

Il vous arrive sûrement comme moi d'être déçu par une émission (son contenu, ses propos) et de passer à autre chose. J'aurais jamais cru qu'un jour je puisse être déçu de Fip. Non pas de la programmation musicale qui réserve encore de belles surprises mais par le ton de certaines animatrices dont je ne suis pas sûr qu'elles aient pris conscience du lieu d'où elles parlent.

Volontairement j'affiche ce logo
qui symbolise un Fip incarné











Et quand ce ton frise une certaine vulgarité (parole débridée) ou l'expédition par-dessus la jambe d'un message on a de quoi être abasourdi. On est ni sur Nova ni sur Fun. C'était pourtant le cas dimanche matin aux aurores. Quand le décalage du ton et du fond (la musique) est trop grand on lâche l'affaire. Est-ce que par hasard le contenu des messages (outre la super auto-promo) serait devenu accessoire, dérisoire et presque plus du tout utile ?

Faut-il rappeler que l'idée de Fip à sa genèse, en 1971, est de proposer une radio dévolue aux services (radio-guidage, culture, courtes infos) ? Et qu'il y a donc une attention (et une intention) à porter à ce qui se dit et sur la façon de le dire. Gaffe à trop se "moquer" du message une intelligence artificielle pourrait très vite, aussi bien, faire le job ! Quand l'intelligence personnelle de tant d'animatrices ont su capter l'attention de l'auditeur et surtout lui donner envie d'être réceptif pendant leur temps d'écoute à ce qui se dit.

Un message sur Fip ne peut être traité par-dessus la jambe pas plus qu'il ne peut être prononcé de façon vulgaire ou dans une forme triviale de conversation entre potes. Capter l'écoute c'est DONNER DU SENS. C'est incarner ce qu'on dit et ce qu'on a cherché à rendre vivant, drôle, réfléchi voire poétique. Car c'est l'ensemble de ces petits messages qui de 7h à 19h font leur petite musique de jour en symbiose avec le programme musical.

À bon écouteur, salut !

Dans le premier lien proposé s'expriment Dominique AndrieuxJane VillenetSimone HeraultIsabelle Dutilh Lafrance… Dans le second, on entendra Garretto et Codou et Elisabeth et Marie-Martine. Codou évoquant Agathe Mella, ex-directrice d'Inter et future de France Culture ! Vous aurez noté que cet été là 1971, France Inter basculera en France Inter Vacances avec les animatrices de Fip !!!! D'une pierre deux coups : France Inter va disposer d'une programmation originale et avec effet retard super promotion pour Fip 514 ! Précision ultime du 2è lien : c'est yann Paranthoën en cabine !

Ce billet a été écrit sans avoir recours à l'I.A.

lundi 10 février 2025

De l'identité des radios de service public…

J'ai une pensée pour Roland Dhordain (1924-2010). En 1962, le gouvernement le charge de la réforme de la radio au sein de la Radio Télévision Française (RTF). En novembre 1963, à quelques jours de l'inauguration de la Maison de la radio (Quai de Passy, Paris XVIè) par le Général de Gaulle, Il propose de nouveaux noms aux trois chaînes publiques de radio. Paris-Inter deviendra France-Inter (avec le trait d'union) et les deux autres chaînes France-Musique et France-Culture. Puis directeur de France Inter de 1963 à 1967. Ces trois noms, soixante-deux après, existent toujours. Pour les autres chaînes leur nom précédé de France a du plomb dans l'aile.


En 1971, la création de France Inter Paris, prendra très vite le nom de FIP.  En 1987, France Info. Puis en 2001 à la faveur du Plan Bleu les locales de Radio France disséminées sur tout le territoire prendront le préfixe France Bleu auquel s'ajoutera le nom local. L'exception viendra de la station nationale décentralisée à Toulouse créée en 1997, Le Mouv', (devenue depuis 2015 Mouv') Sans doute que France Mouv' n'était pas assez tendance pour la jeunesse qu'elle voulait capter.


 




Tout ça c'était avant le drame. Quelques esprits futés (et avec un tombereau d'arrières-pensées) décident dans une pré-fusion (?) des audiovisuels publics, d'assembler France Bleu et France 3 et d'appeler le nouveau duo ICI. France-ICI (Franc Sissi) ça collait pas trop. Pourtant juste avant l'arrivée de Mathieu Gallet, le nouveau Pdg de Radio France (2014-2018), Jean-Luc Hees (Pdg 2007-2014) avait réussi à harmoniser les 7 logos des 7 chaînes de Radio France. Mouv' puis France Info se pareront d'une identité visuelle qui ne rappelle en rien leur appartenance à Radio France. Faire et défaire !!!!!







Alors, dans cette débandade généralisée, je suggère que France Inter s'appelle LÀ. Slogan : Tout est LÀ ! France Culture Cult'. Quant à France Musique LaSol sonnerait assez bien ou pourquoi pas RéMi. Sympa Rémi, comme un copain ! France Info 1Fo. L'ensemble donnant : nos radios Cult', ICI, FIP & Rémi, Là, 1Fo… Y'a que pour Mouv' que ça fait tâche (voir logo). Puis comme ça, ça n'aurait plus aucun rapport avec Radio France dès fois que dans la fusion… la Société Radio France (qui n'est pas un Groupe) se renomme Audio France et que les noms ci-dessus deviennent des onglets sur la plateforme. Logique -(


Dhordain dont l'intelligence n'était pas artificielle avait eu la bonne intuition, avant même que Radio France n'existe, d'avoir trouvé des noms dont on pouvait penser qu'ils dureraient un siècle et plus… si affinités. C'était sans compter sur les débaptiseurs/rebaptiseurs au mépris de l'histoire et surtout au mépris de la mémoire collective.


Ce billet a été rédigé sans avoir recours à l'I.A.

mercredi 5 février 2025

Catherine Soullard : Portefeuille, s'il vous plaît !

Après tant d'années, c'est aussi important d'entendre l'amorce de la voix d'une productrice, d'un producteur, avant même de découvrir ce qu'ils vont nous raconter. On voudrait vraiment que cette amorce reste quelques minutes en suspension, pour mieux encore se préparer à passer un bon moment. En complicité. Comme si on était entre chien et loup, pas tout à fait intime, pas tout à fait étranger. Un moment sur le fil. Cette nuit c'était Catherine Soullard qui, dans une Nuit Magnétique de 1999, s'était mis en tête, et en mots, de scruter le contenu de portefeuilles. Quelle belle idée ! Portefeuille sensuel recelant l'intime d'une photo, d'un mot doux, d'une carte de visite, d'un billet d'un pays étranger, la plume d'un oiseau ou un coquillage. Catherine sait avec tact et subtilité faire parler ses invités de cet intime-là ! Comme les secrets qu'on découvre au fond d'un tiroir ou d'un nid.









Oui quel plaisir de découvrir, devant un objet (obsolète, le smartphone aujourd'hui contient tellement de choses), son contenu surtout si l'on n'est pas propriétaire dudit objet. Et là Catherine Soullard est à son affaire. Particulièrement avec Jane Birkin qui n'en finit plus de vider son portefeuille qui ressemble plus à un sac tant il contient de choses précieuses et futiles. Tous les intervenants jouent le jeu et l'on s'immisce dans leur intimité et/ou leurs secrets. Soullard créé un moment précieux et délicat. On est un peu comme à la maison ou chez un ami. Le temps passe vite et on se surprend à la réécoute immédiate des fois qu'au fond d'un portefeuille il soit resté quelque chose d'inattendu.

Avec Cécile Barthélemy (journaliste et écrivain), Jane Birkin (actrice, chanteuse, scénariste et réalisatrice), Maurice Meuleau (historien et écrivain), Jean Reznikoff, Franck Venaille (écrivain) et André Vers (écrivain).

mardi 4 février 2025

France Culture : Paysages de l'aube… un temps de calme et de sagesse !

S'il n'y avait eu cette belle nuit étoilée des "40 ans des Nuits" de France Culture j'aurai publié ce billet hier. Car une fois de plus les Nuits magnétiques (du 16 au 19 octobre 1990) nous ont complètement scotché au poste tant les évocations de l'aube avaient de quoi satisfaire tous nos imaginaires. De la pointe du jour sur les bords d'un étang jusqu'à la théorie des aurores. Quatre nuits denses et pleines. Quatre nuits de création radiophonique. Quatre nuits de magie, de mystère et de fécondité intellectuelle. 

Canards dans la lumière dorée d'un matin brumeux de début avril 

à Exton Park, Pennsylvanie ©Getty - Vicki Jauron, Babylon 

and Beyond Photography











On y est sur les bords de l'étang. On scrute tout ce qu'il y a à voir et à deviner. Tout ce qu'on entend de la faune de passage et des commentaires avisés des conteurs de ce temps si particulier avant le lever du jour et, mieux encore, avant que les cloches ne sonnent l'Angélus. Sur la longue durée Jacques-Franck Degioanni et Véronique Brindeau, producteurs, nous transportent dans une autre réalité que celle qui encombrait et encombre nos journées urbaines ou rurales. Bruno Sourcis, réalisateur et Michel Creïs opérateur du son étaient de la partie. Et quelle partie.

Pour le deuxième épisode on se frotte au "Matin des villes". Il "nous fait découvrir Paris au réveil, entre routines laborieuses et instants suspendus. Écrivains, travailleurs de nuit et fêtards racontent l’aube, ce moment où pour nombre d'entre nous le jour efface les angoisses nocturnes. (source le site de FC). Les témoignages sont singuliers, précieux et, historiquement, situent la nuit urbaine de l'époque à des "années lumière" de celles d'aujourd'hui.

En suivant, le troisième épisode nous propose un voyage sonore à travers les aurores du monde. C'est tout aussi dépaysant et précieux. Cela fait déjà trois nuits que s'effacent doucement les furies du monde et l'information (et l'actualité) qui saturent les médias et, dont c'est devenu un mantra pour France Culture. Luc Ferrari Compositeur, Michel Fano Compositeur, Jean-Christophe Bailly Essayiste, écrivain et Dominique Jameux nous font partager leurs aurores.

Pour la théorie des aurores diffusé dans la nuit du quarantième anniversaire c'est l'explosion boréale. "Photographe, physicien, cinéaste, écrivain ou encore religieux racontent leurs expériences des aurores boréales, de l'aube, et leur place dans l'art, la science et la spiritualité." (source la page de FC). Avec, entre autres, Louis Dandrel, (ex-directeur de France Musique) et Gilbert Lascaux (chroniqueur au Panorama de France Culture).

lundi 3 février 2025

Les Nuits de France Culture ont 40 ans : quel programme !

C'était il y a deux jours, dans la nuit du 1er au 2 février, Les Nuits de France Culture fêtaient leur quarante ans. Sans tambour ni trompettes, Albane Penaranda, nous présentait l'histoire surprenante de la numérisation des archives de l'Ina et le programme de cette nuit élaboré par les détenus de la prison de Saint-Maur. Mais il est bon de rappeler qu'en janvier 1985, c'est sous l'impulsion de Jean-Marie Borzeix, Directeur de France Culture (1984-1997) que "Les Nuits" ont "vu le jour" !! À ces archives radiophoniques mises à l'antenne, Borzeix prévoit leur accessibilité démultipliée face à la matière première qui ne cessera de s’accumuler. «Jen suis convaincu, on découvrira bientôt un Himalaya sonore dont nous-mêmes ne soupçonnons pas lampleur ». (1)

"Le Rêve" (1883) de Pierre Puvis de Chavannes.
Collection du Musée d'Orsay - via Wikimedia Commons


Albane Penaranda : "Cette nuit d’archives est une nuit particulière puisqu’elle marque le 40e anniversaire des Nuits de France-Culture, à la fin du mois de janvier 1985. [Soit] la naissance d’une nouvelle mission dont Jacques Fayet était le producteur, une émission de nuit où étaient rediffusées des émissions de la semaine en cours, et également des émissions anciennes qui donneront aux auditeurs, l’occasion de voyager dans une mémoire radiophonique. Comme chacun, le sait, la formule des Nuits de France Culture a part la suite évolué jusqu’à ne plus programmer et présenter que des émissions anciennes, voire très anciennes. Des archives donc à la conservation et à la restauration desquelles veille l'Ina, d’indispensable partenaire des Nuits.…

Quarante ans après [Les Nuits] sont toujours là. Pour ce quarantième anniversaire, nous dérogeons aux règles habituelles de production de nos programmes en mettant en lumière un aspect inconnu de leur fabrication. Enregistrées initialement sur des supports menacés d’obsolescence, les archives radiophoniques les plus anciennes ont dû être numérisés pour permettre de prolonger leur existence et pour sauver du même coup de l’oubli, la gigantesque mémoire radiophonique conservée par l'Ina.

Des milliers d'heures d’enregistrement de notre histoire ont ainsi été préservées. Or on l’ignore le plus souvent, depuis 1992, dans le cadre du plan national de sauvegarde mis en place par l'Ina, c’est à la centrale de Saint-Maur par des détenus qu'a été numérisé une grande part de ces archives. Plus précisément au sein du "Studio du temps", une structure créée par le compositeur, Nicolas Frize, avec le soutien des ministères de la culture et de la justice. 

Aujourd’hui, la numérisation des fonds de L'Ina est quasiment achevée et sa coopération avec le "Studio du temps" prend fin en 2025. Derrière les murs de la centrale de Saint-Maur, les portes du "Studio du temps" vont se refermer. Aussi nous avons pensé que l’expérience menée par Nicolas Frize méritait d’être saluée. Durant 34 ans, elle aura permis à des prisonniers de se voir proposer une formation aux métiers du son et, une filière d’emploi, avec la numérisation des archives sonores. Le programme de cette nuit, ces opérateurs du "Studio du temps" eux-mêmes en ont choisi le thème, la nuit." (Albane Penaranda)

Aurores boréales vertes et violettes
à Mefjord en Norvège en 2023. ©Getty - Westend61


La citation est longue mais indispensable pour comprendre l'histoire même des "Nuits". Joli voyage temporel qui pour ces quarante ans nous mènera à travers des témoignages sur des pratiques nocturnes par Franck Venaille (Nuit, night, notte, nacht). "De l'invention des monstres" par Marion Thiba. La vie et les mœurs des oiseaux nocturnes,"Les oiseaux nyctalopes" par Isabelle Rabineau. "La magie des éclipses", extrait d'un "Staccato" d'Antoine Spire. Un "Paris à l'envers ou le Paris des noctambules" (Le Vif du Sujet) par Alexandre Heraud. Et "Paysages de l'aube" (Nuits magnétiques) par Véronique Brindeau, Jacques-Franck Degioanni.

Quelle nuit ! À n'en pas fermer l'œil (et à dormir tout un dimanche). Un immense merci à Albane Penaranda, à Nicolas Frize et à ces détenus de la Centrale de Saint-Maur : Triple A, Frédéric, Adrien, Jean-Charles, José, Olivier et Ibrahim. Quelle expérience cela a du être pour eux qui ont pu quelques instants développer autrement leur imaginaire. Quelle formidable idée a eu Nicolas Frize ! Il faudrait sûrement trouver une suite à ce "Studio du temps" pour que la mémoire radiophonique se diffuse au-delà des Nuits de France Culture.

Depuis 1985, les quatre producteurs des Nuits ont été : Jacques Fayet (1985-1998), Geneviève Ladouès (1998-2001), Philippe Garbit (2001-2021), Albane Penaranda (2001-)

(1) "Radio exception", Jean-Marie Borzeix, Le Débat, Juin 1985,

lundi 27 janvier 2025

Pioche, vache, étoile : un petit chemin de mémoire…

Comme dans plusieurs de ses documentaires, Sylvie Gasteau installe le décor par la parole, la voix de l'autre et avec l'autre. Celle ou celui avec qui elle va faire un bout d'onde comme d'autres font un bout de chemin. L'onde, les ondes, porteuses d'écoute, d'humanité et de complicité. On pourrait dire presque tactile. Sauf qu'avec Sylvie ça passe par la voix. Comme un geste d'attention. Sensible et doux. Elle traque l'humain mais traque c'est trop dur. Son micro est un filet à papillons et elle virevolte autour de celles et ceux qui font corps, chair et sang. La vie tout simplement.

Jacques en Ethiopie, Edith au Qatar  

@ Jacques Livchine













Pour l'Expérience (France Culture), Sylvie Gasteau a voulu tordre le cou aux stéréotypes et particulièrement ceux qui plombent Alzheimer en rencontrant Edith Rappoport et Jacques Livchine. Edith perd et retrouve la mémoire, elle qui a travaillé sa mémoire toute sa vie, à travers le théâtre et les chansons. Jacques l'accompagne et partage sa vie. Il tente de dépasser et d'adapter les pleins et les déliés de cette mémoire facétieuse. Sylvie capte le réel des échanges du couple qui se raconte, se tricote et détricote au gré du présent et du passé.

Puis Sylvie installe son petit théâtre de vie. Un chanteur de rue (balayeur), un ténor, une déambulation, une chanson au réel d'un quartier de Malakoff. Jacques met en scène, Edith est tout ouïe. Se déroulent ces allers et retours de l'histoire (théâtrale) d'une vie. Raconter pour ne pas oublier. Raconter pour vivre. Raconter pour jouer. 

Sylvie a l'art de transcender les moments de vie. Particulièrement quand, en septembre 1999, au fin fond des Monts d'Arrée (Finistère), elle attrape celui de "Louise ou les feux de l'amour" (Prix Paul Gilson - 2000) (1). 

Puis, comme dans un éclair, Edith Rappoport, elle, se souviendra de son nom, Gasteau. Tout ne tient qu'à un fil de mémoire, mais l'amour aidant…

(1) Au fil des années, [Louise] celle qui était devenue mon amie, que je n’ai cessé d’enregistrer, m’a distillé sans le savoir des leçons radiophoniques. Elle m’a prouvé la force de la voix sur l’image pour faire vivre les absents, m’a fait découvrir la terre de sons qu’est la Bretagne - même en restant autour d’une table de cuisine – et m’a appris l’importance de la confiance pour la parole donnée. (Sylvie Gasteau, sur la page de l'émission de France Culture)

mardi 21 janvier 2025

Colin, El Hadj, Creïs : trois compagnons dans un bateau…

D'abord se prendre en plein cœur une immense gerbe d'humanité… En 1988, les Nuits magnétiques (France Culture) nous offraient "Les mariniers", quatre émissions produites par Josette Colin, réalisées par Medhi El Hadj et à la prise de son Michel Creïs. Que du beau monde. Josette Colin est décédée en 2005. Que j'aurais aimé lui dire le bien que ça fait ,vingt ans plus tard, de réécouter les témoignages des mariniers, des marinières, des éclusiers et de tout ceux qui ont pris par au mouvement de la batellerie française. Des gens calmes, passionnés par leur vie sur l'eau, à la mesure des fleuves et des canaux.

Péniches sur la Seine devant le pont Marie à Paris,
1960 ©Getty - Paul Pougnet/Gamma-Rapho









Comme souvent pour les Nuits magnétiques, c'est une page d'histoire que les trois compères inscrivent dans la mémoire radiophonique. On ne peut qu'être tout ouïe aux témoignages sincères et émouvants de Julienne Grimaud, bateau "Saint-Louis", de Martial Chantre, bateau "Destrier" , de la famille Laure, bateau "Villa des Laure", de la famille Leclerc, bateau "Pils", de Madame Mayet, bateau "Phalène"  et de Jean-Paul Dupuis, écluse d'Épineau. On finit par être avec eux à bord ou sur l'écluse. Ils et elles disent si bien ce qui a fait leur vie, longtemps à l'écart de la fureur du monde.

Puis doucement on apprend que le métier évolue, que les bateaux se modernisent, que les moteurs sont de plus en plus puissants et que, petit à petit, ce même métier de marinier court à sa disparition. Pendant que le traffic routier lui se démultiplie. Marginaux, quelquefois comparés aux gens du voyage, marinières et mariniers constatent avec un peu d'amertume que personne ne bougera pour les sauver. Et surtout pas les pouvoirs publics. La mécanique du progrès est en marche. La rentabilité un credo suprême. La lenteur une façon de travailler à bannir. 

À la parution de son livre La vie des mariniers (1), Alain Veinstein, créateur des Nuits magnétiques, découvre ici dans Du jour au lendemain (2) que Josette, qui collabore régulièrement aux Nuits, est fille de mariniers. Elle est née, à quai, sur L’aléa la péniche de ses parents. Comme quoi la Maison de la radio a beau être une grande famille, chacun peut y protéger son histoire et son vécu. Veinstein ouvre la rencontre avec la valse lente composée par Maurice Jaubert pour le film l’Atalante de Jean Vigo. À la réécoute, on n’a pas envie d’interrompre ce genre de musique tellement les images et l’ambiance dépeintes par le cinéaste sont indissociables du monde marinier. La valse lente allant au rythme de la péniche précise Josette Colin. 

Bateau pousseur et barges de sable, le 29 juillet 1984
©Getty - Claude Abron/Gamma-Rapho








Voilà bien des croisements merveilleux avec Les mariniers qui ont abordé par plusieurs facettes cette vie fluviale que Josette a fréquenté de près et, qui ont rendu ses documentaires aussi vivants et justes. Au fil de l’eau, on attrape cette belle expression ceux d’à terre qui distinguent ceux qui ne naviguent pas sur les canaux. Et Josette d’évoquer la langue marinière qu’elle a du essayer de traduire dans la publication qui a suivi le documentaire, comme de la difficulté de passer d’histoires orales aux histoires écrites. 

Alors, comme cela a souvent été le cas pour assouvir ma quête radiophonique j’ai cherché à en savoir plus sur Josette car il est quand même assez rare que des réalisatrices (ou réalisateurs) tentent la production. Comme il n’est pas beaucoup plus fréquent que la radio s’intéresse à ceux qui la font. J’ai pu échanger longuement avec Mehdi El Hadj, réalisateur, qui a beaucoup collaboré avec Josette Colin. Et trente-quatre ans après Les mariniers (3) sa mémoire est intacte. Après le décès de Josette en 2005, Mehdi écrit dans Tonalités le journal d’entreprise de Radio France, 

  • «Musicienne et voyageuse, Josette fut de toutes les expériences radiophoniques novatrices et exigeantes et sy donna sans compter. Elle sut offrir ses diverses compétences personnelles et professionnelles non seulement à ses collaborateursmais aussi à une conception humaniste voire philanthropique de la radio de service public. Il nous reste des émissions, et des livres pour reconnaître toute la sincérité de son engagement auprès des générations successives quelle a enrichies de ses multiples talents.» 

Mehdi partage avec moi une anecdote savoureuse «Josette enfant dans la cale de la péniche, promenait sa poule sur le guidon de son vélo». La réalisatrice a conscience d’avoir vécu une enfance privilégiée comme aussi d’avoir été souvent montré du doigt par les enfants d’à terre, moqueurs et jaloux d’une forme de liberté dont les enfants de mariniers bénéficiaient. Mehdi reconnaît surtout les qualités de sa collègue qui transpirent ici dans son documentaire. Sincérité, humilité, humanité. Elle dit «La lenteur et la douceur du milieu aquatique retentit sur la personnalité des mariniers… » et sur celle de Josette Colin assurément.

Une partie de ce billet est extrait de Fañch Langoët, "60 ans au poste. Journal de bord d'un auditeur", chapitre 62, page 137.

(1) Plon, 1990

(2) 6 décembre 1990, rediffusé en 2005 à loccasion de son décès 

(3) Prix Paul Gilson documentaire (Communauté des Radios Publiques de Langue Française), 1988.

lundi 20 janvier 2025

Radio France : ça gaze elle ?

Même si on est samedi (18 janvier), même si à 8h30 il fait encore nuit, il est agréable de se retrouver devant cette page blanche de blog. Pourquoi donc ? Ben juste parce que la communication de Radio France nous donne une nouvelle fois l'occasion de se taper le cul par terre. Pas moins. En 1984, Lizzy Mercier Descloux chantait "Mais où sont passées les gazelles ?", en 2025 on en a retrouvé une en plein Paris, sur les bords de Seine, blottie dans un bel immeuble circulaire d'Henry Bernard (1963). Les zoologistes sont formels la bestiole a cinquante ans. Rare ! Les plus zélés affirment même qu'elle ne fait pas son âge. C'est dire si les ondes radiophoniques lui ont été favorables…

Pub in Le Monde,
17 janvier 2025












Aux origines les plus lointaines que l'on puisse remonter, genre 1975, jamais personne n'a osé imaginer que la radio publique puisse être symbolisée par un animal sauvage. Par la représentation graphique et stylisée des belles tournures de sa Maison, si, mais un animal ? Sauvage qui plus est ? Bigre, le choix se serait révélé cornélien et personne n'a tenté de s'y engouffrer. Eh bien figurez-vous qu'en 2025 les petits génies du staff com' de Radio France ont, en conclave (c'est tendance), extrait de leurs brillants cerveaux que la meilleure représentation des sept radios publiques serait la gazelle. L'histoire ne dit pas s'ils ont confié cette mission stratégique à Lia, leur meilleure copine à l'intelligence artificielle éprouvée (1).

Jeudi dernier, à l'occasion de ses vœux la Présidente de Radio France, Sibyle Veil, en parfait mimétisme avec la bestiole, a gazouillé fort (ben oui les gazelles gazouillent, vous ne le saviez pas ?) pour, d'envolées lyriques en envolées lyriques, empiler, stratifier, cumuler toutes les bonnes choses que la gazelle avait sur ses frêles épaules portées en 2024. Les sondages dithyrambiques, les chaînes stratosphériques (en terme d'audience) (2) et, les vedettes magnifiques (toujours les mêmes ND, LS, SD, PC, LF,…). Et, reprenant le message subliminé (sic) de la campagne de presse, agile, elle tressa la couronne que la gazelle ne portait pas encore sur ces cornes (3).

Depuis dix ans, et l'arrivée des managères de moins de cinquante ans aux commandes de la radio publique (4), la pavane est la posture la plus utilisée par ces personnages déconnectées de la radiophonie. Jeudi dernier Veil, au-delà de ses gazouillis charmants, s'est pavanée au point de chausser des tennis (euh c'est p'tête des snickers ?) de la marque aux trois bandes. Encore quelques années et la Pédégère tentera le moonwalk quand la radio sera définitivement passée à l'audio et au DAB+. 

Cerise sur le gâteau ou plutôt "fève dans la galette", ce jeudi-là ce fût aussi l'occasion de partager la galette des rois (mais où sont passées les reines ?). Celles ou ceux croquant la fève se sont vus remettre une paire de pompes (snickers ?) aux trois bandes, siglée d'une gazelle. Alors là autant dire qu'on est dans un groupe de com' et qu'il y aura celles et ceux qui en ont (des pompes de gazelles) et celles et ceux qui n'en sont pas. Et même qui n'en seront jamais. 

Il devient alors assez probable que Veil, dans la foulée, invente une cérémonie annuelle "Les Gazelles d'or", statuettes en toc qui risquent d'être remises toujours aux mêmes ( ND, LS, SD, PC, LF,…)

(1) En tout petit, et à droite du visuel presse, à la verticale est inscrit "Cette gazelle a été générée avec une IA avant d'être travaillée par notre illustrateur". Pourqioi en si petit ? Radio France aurait-elle honte d'avoir succombé aux vertiges de l'IA ?
(2) Mouv' toujours absente des résultats. C'est peut-être une bestiole aussi ? Une taupe ?
(3) "Agile, dynamique et captivante, Radio France bat cette année encore tous les records. Avouez, elle ne fait vraiment pas ses 50 ans !"
(4) Mathieu Gallet (2014-2018), Sibyle Veil (2018-)

lundi 13 janvier 2025

Radio France : les quatre mousquetaires… c'est pas du cinéma !

Il est assez peu probable que Sibyle Veil, Pédégère de Radio France ait dans quelques jours pour ses vœux au personnel, quelques mots pour celles et ceux qui, depuis cinquante ans à Radio France, ont fait la radio. Celles et ceux dans l'ombre qui humblement ont participé aux réussites du service public, jour après jour sans monter sur les toits (1). Parmi ceux-là le 31décembre, Joseph Rémiot, 96 ans, chef opérateur du son (ingénieur du son), est décédé. Avec trois de ses comparses, Yann Paranthoën, Edouard Camprasse et Guy Senaux il avait, à son poste et en régie aux côtés de Jean Garretto et Pierre Codou producteurs, fait les belles heures de L'Oreille en coin (1968-1990).

Kriss, productrice de son émission.
Jean Garretto, ici réalisateur.
Joseph Remiot, chef opérateur de son.
Serge Libert, opérateur. 














Camprasse et Paranthoën sont décédés, Senaux est en pleine forme et court le monde appareil photo en bandoulière. La photo ci-dessus en dit long sur la fabrique de la radio. L'attention aiguë des quatre professionnels quelques heures avant la diffusion en direct, autour du conducteur de l'émission de Kriss. Garretto et Codou ne s'étaient pas trompés à choisir leurs chefs opérateurs de son. C'était le cas bien sûr pour Yann Paranthoën. Les quatre mousquetaires, Rémiot, Camprasse, Paranthoën, Senaux, opèrent chacun leur tour, toutes les quatre semaines au début des années 70 au studio 125. À l'époque ils sont à pied d'œuvre dès le mercredi pour L'Oreille en coin, soit 13 heures de programmes du samedi 14h au dimanche 19h (2). Jamais une telle expérience radiophonique n'a été renouvelée à la radio publique. 

Pierre Bouteiller (1934-2017), producteur, qui n'avait pas apprécié que Garretto, directeur d'Inter, déplace son rendez-vous matutinal de 9h, n'a pas manqué de se "venger" une fois devenu à son tour Directeur d'Inter (1989-1994). Il refuse que Jean Garretto (Codou est décédé en 1980), continue tout le week-end L'Oreille en coin, ne lui accordant que le dimanche matin. Garretto refuse et, après la dernière de juillet 1990, ira tenter sur Europe 1 "Persona grata" avec humoristes et chansonniers, le dimanche matin.

"La radio dans la radio" restera une aventure extraordinaire d'inventions, de laboratoire et de tentatives radiophoniques. Joseph Rémiot n'avait pas manqué en 2012, au studio106, de venir rendre hommage à Jean Garretto qui était décédé le 14 septembre 2012.

Joseph Rémiot s'entretient avec Patrice Blanc-Francard 
de profil, à l'arrière plan Jean-Luc Hees, Pdg de Radio France





















(1) Jean-Christophe Averty, homme de radio et de télé, est monté sur les toits de la Maison de la radio, pour dans les années 60 (ORTF) filmer Dione Warwick, chanter "Walk on by"…
(2) Samedi après-midi, dimanche matin, dimanche après-midi. La seule émission sur France Inter où était annoncée dans le générique de fin : "Réalisation technique…" et suivaient les noms de l’équipe technique…

Au 106, hommage à Jean Garretto,





















Sur cette photo, apparaissent  Blanc-Francard, Jean-Noël Jeanneney (Pdg de 1982-1986), Katia David, Michèle Gallou, Paula Jacques, Janine Marc-Pezet, Gilles Davidas et dans la foule… ma pomme ! Et aussi plusieurs femmes et hommes à avoir participé à l'Oreille en coin et à Fip…

mardi 7 janvier 2025

De RBO à ICI… la valse des étiquettes !

Est-ce bon signe quand une marque change aussi souvent de nom et de logo ? Revue de détail…









Aux origines (1982)… À Quimper, l'autonomie et la direction éditoriale. Directeur : René Abjean et puis les "évolutions" en cascade… Quelqu'un s'est rappelé qu'il fallait rassembler sous la bannière Radio France


Et le jacobin Jean-Marie Cavada (Pdg de Radio France, 1999-2005) inventa la ligne bleue des locales (et pas seulement dans les Vosges la ligne bleue !)









Puis on dégoupilla le logo de Radio France… Et toutes les antennes se mirent au diapason !



Puis on vira le titre, on vira le logo, histoire ICI de nous faire avaler la couleuvre, rien ne va changer sauf qu'en l'absence de marque Radio France il y a du souci à se faire !!!!!
















Ici, nous sommes las, très las de ces mascarades qui masquent… a minima l'intégration dans France Télévisions, a maxima dans France Médias (fusion des audiovisuels publics)…



lundi 6 janvier 2025

La FA, la si, la sol…

Se remettre devant la page blanche ce dimanche 5 janvier n'est pas de la plus grande joie. Rien ne va vraiment… Alors qu'elle fête ses cinquante ans ce lundi 6 janvier, je dirai "Radio France, morne plaine…". la Filière Audio-visuelle plastronne et FIP s'embourbe dans une saturation pesante d'auto-promo et de partenariats. Que faire ? Attendre les vœux superfétatoires de Sibyle Veil, pédégère de Radio France ? Guetter les votes à l'Assemblée nationale pour la création de la holding des audiovisuels publics ? S'aplatir de désespoir devant ICI quand on était déjà circonspect là, sur France Bleu ? Et puis la promo survitaminée d'un Hyper Festival quand on pouvait attendre une Hyper Mobilisation pour Mayotte. The dream is over…

6 janvier 1975, Jacqueline Baudrier, Pdg de Radio France
parle aux auditeurs. 
À sa droite : Yves Jaigu (France Culture), J. B., 
à sa gauche : Pierre Wiehn (France Inter)
 












Jacqueline Baudrier, Pierre Wiehn et Yves Jaigu étaient sûrs d'entrer dans l'histoire de la radio. Quelques semaines plus tard ce sera au tour de Louis Dandrel (France Musique) de faire partie du quatuor car il ne faut pas oublier la Direction de Fip confiée à Jean Garretto (dans les faits le binôme avec Pierre Codou fonctionne toujours). L'autonomie totale de la radio dans une belle Maison de la Radio qui ne se paye pas d'images pour exister. Ces années 70 certainement celles de l'âge d'or de la radio…

LaFA
La FAtidique ? La FA, SI, FA, SI, LA, SI, RÉ ? La FAbuleuse ? Mi-novembre, France Télévisions, TF1, M6 et quelques autres créaient La Filière Audiovisuelle… Moi innocent je croyais que l'audio visuel c'était l'audio et le visuel. L'audio la radio, le visuel la TV. Ben il semble bien que j'ai tord. L'audiovisuel ce sont les images animées et le son qui va avec. La radio en est exclue. On comprend mieux pourquoi la radio publique ne fait pas partie du conglomérat. "Diffuseurs, producteurs et sociétés d'auteurs s'unissent au sein d'une nouvelle association, La filière audiovisuelle (LaFA), dans l'objectif de préserver la chaîne de création de valeur fragilisée par les transformations structurelles du secteur. "(1) Paradoxe, les pouvoirs publics parlent d'audiovisuel public qui intègre radios et télés publiques. Pas de pot pour Veil et Frisch qui ont tant fait pour muter la radio en audio et multiplier les vidéos. Audio-France ne sera pas de la fête !














FIP
J'écoute cette chaîne plus de quatre heures par jour et bien plus au mois de décembre dernier et je suis effaré par la tournure que prennent les choses. Surpromotion de l'autopromo, sur-annonces des vedettes de la chaîne. Pour les deux heures de Laurent Garnier, une fois par mois, Deep Search (titre tendance et trop cool), on a le droit à des annonces plusieurs fois par jour une semaine avant et au moins autant les quelques jours qui suivent sa prestation. Et que dire des Fip Tape (in English of course), des Live à Fip, de Certains l'aiment Fip et autres Trans Fip Express, on sature de ces annonces qui saturent les annonces des animatrices.

J'écoute aussi Fip pour les histoires que tissent les animatrices. Mais les dites-histoires se comptent désormais sur les doigts d'une main et de moins en moins d'animatrices s'y essayent. La consigne : faire court et simple ? Simple pourquoi pas, mais de là à faire simpliste ou pire simplet il y a une marge, non ? La poésie ou la littérature que deux ou trois animatrices savent encore tourner et retourner dans leurs inserts se réduisent comme peau de chagrin. Au point que la machine à promo nous donne envie de fuir. On reprochait à Lucien Morisse, directeur des programmes d'Europe n°1 dans les années 60, de matraquer, jusqu'à 8 fois/jour, les disques qu'il fallait donner envie aux auditeurs d'acheter. On en est plus très loin pour ce qui concerne l'animation de Fip, même si son directeur Ruddy Aboab ne manquera pas de s'en défendre !!!

Ce 5 janvier 2025, Fip a cinquante-quatre ans, mais a perdu l'esprit qui l'animait aux origines.











ICI… pas là
La fusion de France Bleu et France 3, préfiguration habile de la holding (et de la fusion en suivant) des audiovisuels publics ressemble à un maquillage, un faux-nez ou à un rideau de fumée, au choix ! Après l'assignation en référé que l'ensemble des syndicats de Radio France avaient porté devant la justice pour contester la nouvelle marque ICI, et que cette assignation ait été levée par les syndicats il en a résulté les choses suivantes :

"Un accord de méthode doit fixer les principes d’un dialogue social rigoureux, tout autant qu’efficace et loyal, permettant de préserver les conditions de travail au service des salariés. Les élus membres des CSE avaient pris la décision unanime de lancer cette assignation en justice, en conscience et en mesurant parfaitement les risques en lien avec un report éventuel de la marque ; ils n’avaient pas d’autre choix. Ils regrettent cependant le temps et l’énergie perdus. Si le dialogue social avait été à la hauteur, le bras de fer judiciaire aurait été évité." (2)


(1) Le Monde, Aude Dassonville, 13 novembre 2024,
(2) CFDT Radio France, CGT Radio France, FO Radio France, SNJ Radio France, Sud Radio France, Unsa Radio France,