vendredi 11 juillet 2025

Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157 : 10

C'est un beau roman (feuilleton) c'est une belle histoire. Voilà ce qu'auraient pu chanter en chœur Yann Paranthoën, Claude Giovannetti et Vincent Lavenu. Pour cette épopée du Tour de France 1989, Paranthoën et Giovannetti ont suivi toutes les étapes du Tour de France, ont accumulé, sur tous les tons des rushs, ont pris des notes et pour que le dispositif soit complet ont recueilli via La Poste, les cartes postales de celles et ceux, spectateurs de bord de route, qui avaient quelque chose à en dire. À cela ajoutons le journal de bord du timide Vincent Lavenu. Ce matériau accumulé ils ont pu produire, sur France Culture, à l'été 92, le journal-fleuve du Tour de France 1989… (Épisode 9, ici)

Église de Créon-d'Armagnac (40)










La Bastide d'Armagnac - Pau (64), Dimanche 9 juillet 1989, 8ème étape, 157 km
"Seulement quatre lettres sur le parcours" constate Claude Giovannetti. "Nous suivons le chemin indiqué par l'auteur de la première lettre, l'abbé Joseph Massis, qui nous attend pour déjeuner dans son presbytère de Créon-d'Armagnac."

Vincent : "Le curé sera même béni par le curé qui a l'habitude de paroisser (sic) à Notre-Dame des cyclistes (Labastide-d'Armagnac, 40), petite chapelle baptisée en ce nom." Claude "L'abbé Massis nous a préparé un repas de grand-mère. On se sent un peu gauches autour de la table ronde, pendant le bénédicité [Oh ma doué/Oh mon Dieu, ndlr]. il est petit et rond, regard et paupières endormies. Bouche et mains gourmandes." Le curé précise qu'il a eu un coup de foudre pour cette belle chapelle.

C'est André Darrigade (1929-), "Le lévrier des Landes", champion du monde cycliste en 1959, qui a suggéré qu'un départ du Tour de France puisse avoir lieu depuis cette commune. Claude "Deux doigts d'alcool de poire et le début d'une nouvelle étape." Une rédactrice de carte postale "La voiture de Jacques Chancel s'est arrêtée quelques instants. Il a serré la main du Conseiller Général des Pyrénées Atlantiques…".

(À suivre, lundi 8h)

jeudi 10 juillet 2025

Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157 : 9

C'est un beau roman (feuilleton) c'est une belle histoire. Voilà ce qu'auraient pu chanter en chœur Yann Paranthoën, Claude Giovannetti et Vincent Lavenu. Pour cette épopée du Tour de France 1989, Paranthoën et Giovannetti ont suivi toutes les étapes du Tour de France, ont accumulé, sur tous les tons des rushs, ont pris des notes et pour que le dispositif soit complet ont recueilli via La Poste, les cartes postales de celles et ceux, spectateurs de bord de route, qui avaient quelque chose à en dire. À cela ajoutons le journal de bord du timide Vincent Lavenu. Ce matériau accumulé ils ont pu produire, sur France Culture, à l'été 92, le journal-fleuve du Tour de France 1989… (L'épisode 8, ici)

Roger Lapébie



Poitiers-Bordeaux (33), Samedi 8 juillet 1989, 7ème étape, 259 km
"Depuis 1903, le Tour a fait 66 fois étape à Bordeaux sur les 75 Tours courus, c'est la ville record à part Paris. Seuls trois girondins ont triomphé." Claude Giovannetti "Nous voilà sur la ligne de départ de la 7ème étape, peu de cartes sur le parcours." Au clocher sonnent 17h. Claude : "En désespoir de cause [La signature de la personne qui a rédigé la carte est illisible] le curé [de Lusignan] accepte de lire la carte…"

"C'est la première fois que la perche et le parapluie suscite une telle méfiance…" Vincent : "Ça c'est pas mal passé aujourd'hui, j'ai fini trente et unième". Et puis, à plusieurs reprises nous aurons entendu, sur un trottoir de Talence, les souvenirs de Roger Lapébie (1911-1996), vainqueur du Tour 1937, premier Tour disputé avec un dérailleur. 

(À suivre, demain, 8h)

mercredi 9 juillet 2025

Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157 : 8

C'est un beau roman (feuilleton) c'est une belle histoire. Voilà ce qu'auraient pu chanter en chœur Yann Paranthoën, Claude Giovannetti et Vincent Lavenu. Pour cette épopée du Tour de France 1989, Paranthoën et Giovannetti ont suivi toutes les étapes du Tour de France, ont accumulé, sur tous les tons des rushs, ont pris des notes et pour que le dispositif soit complet ont recueilli via La Poste, les cartes postales de celles et ceux, spectateurs de bord de route, qui avaient quelque chose à en dire. À cela ajoutons le journal de bord du timide Vincent Lavenu. Ce matériau accumulé ils ont pu produire, sur France Culture, à l'été 92, le journal-fleuve du Tour de France 1989… (Épisode 7, ici)

Vue aérienne de Châteaugiron (35)














Rennes-Futuroscope (86) 256 km, Vendredi 7 juillet 1989,
Samedi 22 septembre 1990, repérages. Claude Giovannetti. "Vent et pluie sur l'autoroute de Rennes. Les vacances sont finies. Nous voilà de nouveau sur la route du Tour de France 1989, munis cette fois d'une mission qui officialise notre parcours entre Rennes et Marseille, soit huit étapes à parcourir, au gré des rencontres faites sur le bord de la routeet des haltes prévues chez les personnes qui ont adressé des cartes postales à Yann."

Toutes les notes de Giovannetti sont savoureuses. Un contrepoint à la furie de la course et à celle encore plus folle de la caravane. Le choix de lire ces notes de situations ponctuées par celles de Vincent Lavenu ou celles des rédactrices et des rédacteurs de cartes postales, ajoutées aux ambiances du Tour, donnent à la course cycliste des allures d'épopée magnifique. Avec sa part d'humilité, de joies, de tristesses et de communion de tout un peuple qui entre en ferveur absolue tous les mois de juillet depuis 1903 !

Sept 1990, Claude : "Hier il a fait grand vent, on a tourné six bandes…"

(À suivre, demain 8h)

mardi 8 juillet 2025

Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157 : 7

C'est un beau roman (feuilleton) c'est une belle histoire. Voilà ce qu'auraient pu chanter en chœur Yann Paranthoën, Claude Giovannetti et Vincent Lavenu. Pour cette épopée du Tour de France 1989, Paranthoën et Giovannetti ont suivi toutes les étapes du Tour de France, ont accumulé, sur tous les tons des rushs, ont pris des notes et pour que le dispositif soit complet ont recueilli via La Poste, les cartes postales de celles et ceux, spectateurs de bord de route, qui avaient quelque chose à en dire. À cela ajoutons le journal de bord du timide Vincent Lavenu. Ce matériau accumulé ils ont pu produire, sur France Culture, à l'été 92, le journal-fleuve du Tour de France 1989…

Tréméreuc (22)



Dinard-Rennes (35), contre la montre individuel (73km), jeudi 6 juillet 1989,
Une voix parle des Côtes du Nord (22). Pour quelques mois encore ce département breton portera ce nom l'identifiant très mal jusqu'en février 1990, où il finira par s'appeler le bien nommé Côtes d'Armor !!!!! 

Les factrices de Pleurtuit (35) installent leur guichet postal devant les PTT pour assister au passage du Tour de France ! À Lanvallay (22) pendant les repérages (de 1990) Yann veut enregistrer les sons de la Rance, la rivière bretonne qui se jette dans la mer entre Dinard et Saint-Malo. Et voilà qu'un des rédacteurs de carte postale évoque qu'au cours de l'étape il voit Jean Amadou et Maryse (Gildas) qui pour Europe 1 devaient suivre le Tour?

Une rédactrice "Je me souviens plus des anciens Tours de France d'autrefois que les plus récents, du temps où il n'y avait que la radio. Les gens étaient beaucoup plus passionnés. Mes parents et ma grand-mère qui tous les jours étaient rivés à leur poste. C'était l'arrivée du Tour de France on plaquai le travail, parce que tout le monde écoutait le Tour de France à la radio. J'avais une grand-lère qui était une fan de Bobet (Louison, breton de Saint-Méen-le-Grand, 35) et elle avait décidé au départ du Tour que c'était Bobet qui allait gagner le Tour de France. Et si jamais il le gagnait elle avait décidé de tuer le coq. On tue le coq et on fait la java. Et pendant tout le Tour de France le coq s'est appelé Bobet. Et quand Bobet a gagné le Tour on a sacrifié le coq. on a fait une foire carabinée."

Vincent, 132è derrière Lemon.

(À suivre demain, 8h)

lundi 7 juillet 2025

Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157 : 6

C'est un beau roman (feuilleton) c'est une belle histoire. Voilà ce qu'auraient pu chanter en chœur Yann Paranthoën, Claude Giovannetti et Vincent Lavenu. Pour cette épopée du Tour de France 1989, Paranthoën et Giovannetti ont suivi toutes les étapes du Tour de France, ont accumulé, sur tous les tons des rushs, ont pris des notes et pour que le dispositif soit complet ont recueilli via La Poste, les cartes postales de celles et ceux, spectateurs de bord de route, qui avaient quelque chose à en dire. À cela ajoutons le journal de bord du timide Vincent Lavenu. Ce matériau accumulé ils ont pu produire, sur France Culture, à l'été 92, le journal-fleuve du Tour de France 1989… (L'épisode 5 ici)

L'île du Guesclin , entre Cancale…
et Saint-Malo (une île dont Ferré
a été propriétaire).
















Cancale (35), Transfert et journée de repos, Mercredi 5 juillet 1989,
"Lavenu, 33 ans et néophyte, il pointait à l'ANPE et gagnait 3000 F par mois… À trente trois ans Vincent Lavenu découvre le monde du Tour. Une histoire peu banale !" Lecture de cette brève par un homme "anonyme". Claude Giovannetti reprend ses notes "Le journal Sud-Ouest a deux entrées comme un immeuble bourgeois. On entend un grillon dans les haies de la petite cour d'honneur."

Claude. Vendredi 23 mars 1990 : "Départ de Paris pour semaine de vacances à l'Île Grande [|'île familiale de Paranthoën], sur la banquette arrière les Nagra… avec un détour par rapport au trajet habituel, une halte à Cancale où Vincent Lavenu a passé sa journée de repos avant le contre-la-montre Dinard-Rennes. Yann a reçu une lettre des patrons du motel où Vincent a séjourné.Ils lisent leur propre lettre."

C'est plus facile de s'imaginer la jetée en bois du port de la Houle à Cancale qu'évoque Giovannetti, quand on a soi-même passé une bonne partie de ses vacances d'été dans ce petit port chez ses grands-parents, et qu'on y a vu la caravane du Tour de France y stationner en 1962… Et Vincent suite à des retards d'avion au départ de Lille "s'offrira", pour rejoindre Cancale (depuis Dinard), un tour d'hélico au-dessus de la pointe du Grouin et des parcs à huître de Cancale, qui se posera sur la pelouse… du motel.

Et puis il est agréable d'entendre Claude égrainer les noms de lieux autour de Cancale : Terrelabouët, Saint-Coulomb, La Pointe du Grouin, pour son enquête sur une pomme de terre (la passion de Yann) qui serait propre à la région "La géante de Saint-Malo"

(À suivre, demain 8h)

vendredi 4 juillet 2025

Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157 : 5

C'est un beau roman (feuilleton) c'est une belle histoire. Voilà ce qu'auraient pu chanter en chœur Yann Paranthoën, Claude Giovannetti et Vincent Lavenu. Pour cette épopée du Tour de France 1989, Paranthoën et Giovannetti ont suivi toutes les étapes du Tour de France, ont accumulé, sur tous les tons des rushs, ont pris des notes et pour que le dispositif soit complet ont recueilli via La Poste, les cartes postales de celles et ceux, spectateurs de bord de route, qui avaient quelque chose à en dire. À cela, ajoutons le journal de bord du timide Vincent Lavenu. Ce matériau accumulé ils ont pu produire, sur France Culture, à l'été 92, le journal-fleuve du Tour de France 1989… (Étape 4)

Tour de France, 1989














Liège - Wasquehal (Nord)… (Mardi 4 juilet 1989, 4ème étape, 255 km)
Rassemblement du départ, place Saint-Lambert. Ravitallement et signature de 8h30 à 9h30. Appel des concurrents à 9h35. Départ fictif à 9h40. Départ réel lancé à 10h à hauteur de la rue Barge, soit à 7,2 km du lieu de rassemblement.

Vincent : "Étape qui ressemble à une classique avec ses neuf secteurs pavés sur la fin." Et il a bien fallu retrouver (ou pas) les rédactrices/rédacteurs des cartes postales. Certains sont ébahis qu'on les retrouve, d'autres disent en les reconnaissant "c'est bien ça !" Claude : " …On ne voit pas les musiciens cachés par les baraques foraines. On les entend s'éloigner Yann les retrouve dans un café. Ce sont les Gilles de Fontaine-Lévêque venus assister à un mariage."

Wasquehal. Claude : "Briques noircies et arrondies, mines désaffectées, alignement de petites maisons d'ouvriers, briques peintes de gris ou de blanc. Café La Chope, Café des Travailleurs,…"

(À suivre, lundi prochain 8h)

jeudi 3 juillet 2025

Sibyle Veil : silence radio…

Quel paradoxe ! La Pédégère de la radio publique s'est installée dans une posture de repli pour ne pas dire de silence radio. Depuis plusieurs mois les organisations syndicales s'en plaignent. Suite à la motion de rejet, de la loi "audiovisuel public", présentée par Rachida Dati, ministre de la Culture, lundi 30 juin et, adoptée par 94 voix pour et 38 contre, Madame Veil, si prompte d'habitude à pérorer, n'a plus donné aucun signe de vie. Elle, qui fut un temps était favorable à une holding non exécutive, aurait pu souligner la victoire des député-e-s et la mobilisation sans faille des audiovisuels publics, et de fait, de l'intersyndicale de Radio France. Mais il ne doit pas être dans la culture des énarques de reconnaître les représentations des salariés.










Lassée de ce silence pesant et pathétique, l'intersyndicale de Radio France publie le 2 juillet une lettre ouverte à leur Pédégère. Extraits

  • Sur ICI tout d'abord, le projet éditorial pour la rentrée se présente comme la négation de la proximité et de l'autonomie dont doit disposer chaque station. Les salarié.es n'en peuvent plus de cette centralisation qui résonne comme une insulte aux compétences des équipes et à leur engagement pour de véritables radios locales de service public. Pendant ce temps, 41 stations locales ont publié une lettre ouverte contre ce projet - du jamais vu sur notre réseau. Vous n'entendez pas, vous maintenez votre projet

  • Missions TCR (Technicien Chargé de Réalisation), captations de concert classiques, animation en autonomie sur FIP : sur tous ces projets, ni les salarié.es, ni les élu.es - qui ont pourtant consacré un temps conséquent en réunions d'instances pour étudier les projets et leurs impacts sur la production et sur la santé au travail - ne sont entendus. Vous n'avez absolument pas pris compte de ces remontées pour faire évoluer les projets. Vous persistez dans ces projets qui fragilisent les salarié-es et l'entreprise.

  • Sur le plan éditorial, nous faisons face à des renoncements sur nos missions d'investigation, d'information, et de reportage, avec la réduction du temps d'antenne consacré aux enquêtes et au reportage en particulier sur des longs formats, notamment à France Inter, sans plus de concertation avec les rédactions et les salarié.es concerné.es. Mêmes constats pour les fictions qui voient encore leur présence à l'antenne diminuer avec la suppression d'"Autant en emporte l'Histoire". Ce sont de nouveaux reculs injustifiables.

  • Face aux menaces présumées sur notre budget 2026 et devant de telles inquiétudes, vous devez changer de méthode. La concertation doit être relancée, la défense de nos budgets doit être sans concession et en dernier recours toutes les pistes d'économies doivent être étudiées et leur pertinence et effectivité démontrées. Un changement de cap est indispensable.

  • Aujourd'hui, les salarié.es et les Organisations Syndicales vous adressent un appel solennel à retirer vos projets et à revoir votre méthode. Si vous persistez à ne pas entendre, la lutte reprendra dès la rentrée radiophonique. Nous sommes toutes et tous déterminé.es à défendre Radio France contre tout projet qui aurait pour conséquence de nous affaiblir, d'où qu'il vienne. Les salarié-es méritent une réponse claire et sans délai. (1)

(1) Signataires : CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD, UNSA

Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157 : 4

C'est un beau roman (feuilleton) c'est une belle histoire. Voilà ce qu'auraient pu chanter en chœur Yann Paranthoën, Claude Giovannetti et Vincent Lavenu. Pour cette épopée du Tour de France 1989, Paranthoën et Giovannetti ont suivi toutes les étapes du Tour de France, ont accumulé, sur tous les tons des rushs, ont pris des notes et pour que le dispositif soit complet ont recueilli via La Poste, les cartes postales de celles et ceux, spectateurs de bord de route, qui avaient quelque chose à en dire. À cela ajoutons le journal de bord du timide Vincent Lavenu. Ce matériau accumulé ils ont pu produire, sur France Culture, à l'été 92, le journal-fleuve du Tour de France 1989… (L'épisode 3 ici)

Vincent Lavenu


Luxembourg-Spa-Francorchamps (Belgique)(lundi 3 juillet 1989, 3ème étape, 241km)
Lavenu : "Ce matin avant le départ j'ai répondu à ma troisième interview pour un journal. C'est d'habitude le nombre d'interviews annuelles et de papiers qui me sont destinés. par rapport à l'ordinaire ça me changeait pas mal." 

Vraiment comme un journal de bord, ce quatrième épisode, pose les éléments du départ. Vincent dans son compte-rendu, Claude dans son descriptif.

Claude Giovannetti : "Les paroissiens endimanchés sur le chemin de l'église. Sur le parvis une fanfare. Une famille noire, nœud papillon et couleurs vives. Ils parlent portugais, un peu raides dans leurs habits de fête. [Autre village] Le marchand de tabac, journaux, souvenirs vend aussi des cannes comme pour la mer de glace. Proximité de l'Allemagne dans la langue et le paysage. Jusqu'à Vianden, prés pentus, routes en lacets. Beaucoup de touristes et de lieux à touristes…"

Cette parole des bords de route est intéressante vu comment chacun se réapproprie la course et la situe temporellement. Et faire lire les cartes postales par les habitants eux-mêmes reste le bon dispositif.

Un habitant : "Le Tour en lui-même ça passe tellement vite mais c'est beau avec ces bruits de dérailleur. C'est impressionnant. Pourtant ici on voit rien, c'est pas le bel endroit. les gens vont se mettre dans les côtes…" Une dame se souvient de Charlie Gaul [coureur cycliste Luxembourgeois]. Et l'habitant, d'"Eddy Merckx qui a gagné son 1er Tour le 21 juillet 1969 et il y avait un événement historique ce jour-là, un homme qui mettait les pieds sur la lune. Le plus grand événement du XXè siècle a été éclipsé par un type qui gagne à vélo !"

Vincent : "Ce soir je me couche à 10h, [22h], et je commence vraiment à être fané ! Comme les fleurs."

(À suivre, demain 8h)

mercredi 2 juillet 2025

Radio France : les as de la détemporalisation…

Ils ont tout prévu ces as-là ! "Contentez-vous d'écouter, quand ça vous chante, on s'occupe du reste". La détemporalisation ce mot barbare qui rime avec décongelation ou décontamination… La version moderne du "tout pour le tout" ou du "votre satisfaction c'est notre satisfaction". Genre de refrain pour pub bancaire ou opérateur de transport has been. Les p'tits rigolos qui ont cassé les programmes, cassé la temporalité, casser la synchronisation avec nos propres emplois du temps, ressemblent à des diables qui ne sont pas prêts de rentrer dans leur boîte. Et nous, petits moutons blancs, on se plie aux injonctions de geeks en chaleur, de nouveaux maîtres du temps, de gens qui n'ont strictement rien compris à ce qu'est l'histoire même de la radio. Ce n'est même plus une question de résistance, mais juste de bien être mental. Grand bien nous fasse !!!!!!!

Traincha/ The look of love
Burt Bacharach

Cela fait plusieurs années que je suis les "Retours de plage" de Thierry Jousse, de 18h à 20h sur France Musique, alors que ça fait des mois que je n'écoute plus la radio. J'écoute des émissions, et plus particulièrement "Les Nuits de France Culture" et des archives, partout où je peux en trouver. Ce moment de 18h à 20h est sacré car je fais tout pour me rendre disponible. Et surtout, à l'écoute. Une, écoute tendue, aigüe, la doigt sur le bouton "Shazam". C'est un vrai rendez-vous temporel (1). C'est aux heures où il se passe autre chose mais… en même temps.

En même temps aussi que Jousse met "le disque sur la platine", en même temps que c'est la fin de la journée, en même temps que ce n'est ni le matin, ni la nuit. Et cette sensation ressemble à toutes ces dizaines d'années où j'ai écouté la radio en même temps que sa diffusion antenne. Tant de rendez-vous. Tant de voix complices. Tant d'imaginaires en pagaille. Cette fonction de la radio est en train de disparaître avec la plateformisation qui rime avec détemporalisation et délinéarisation. Il paraît, d'après Laurence Bloch (2) que c'est inéluctable. Dommage que la professionnelle aguerrie de ce média se soit laissée berner par le miroir aux alouettes de la numérisation "coûte que coûte".

Alors, pour moi, ce petit îlot de radio que représente "Retour de plage" je le savoure, pendant deux-heures, fusse-t-il qu'après 20h je retourne à… la plage !

(1) Dans l'émission d'hier, en hommage à Jean-Michel Defaye, arrangeur, belle série de chansons de Ferré, dont "Épique époque" dans laquelle Ferré écorne et taquine un peu les radios périphériques "Tous ces transistors qui transitent ces piques/Sur Radio Andorre, paroles et musique/C'est l'époque épique/…Et cette Europe 1, et ce Luxembraque/…Yeah ! Yeah ! Lucien Morisse, c'est un très grand artiste/Et ce Filipacchi, c'est un de mes amis/Salut les copains !" (Traduction : Luxembraque/Radio Luxembourg. Lucien Morisse, directeur des programmes d'Europe n°1. Daniel Filipacchi, animateur de "Salut les copains" sur Europe n°1),

(2) Ex-Directrice de France Inter, rédactrice du rapport sur "France Médias".

Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157 : 3/25

C'est un beau roman (feuilleton) c'est une belle histoire. Voilà ce qu'auraient pu chanter en chœur Yann Paranthoën, Claude Giovannetti et Vincent Lavenu. Pour cette épopée du Tour de France 1989, Paranthoën et Giovannetti ont suivi toutes les étapes du Tour de France, ont accumulé, sur tous les tons des rushs, ont pris des notes et pour que le dispositif soit complet ont recueilli via La Poste, les cartes postales de celles et ceux, spectateurs de bord de route, qui avaient quelque chose à en dire. À cela ajoutons le journal de bord du timide Vincent Lavenu. Ce matériau accumulé ils ont pu produire, sur France Culture, à l'été 92, le journal-fleuve du Tour de France 1989… (Hier l'épisode 2)


















Luxembourg/Luxembourg… (Dimanche 2 juillet 1989, 1ère étape, 135km)
Claude Giovannetti lit ses notes : minimalistes, précises, descriptives, juste ce qu'il faut. L'important n'est pas là. Mais comme souvent Claude existe en retrait. Dedans mais discrète pour ponctuer le documentaire."Feuillages clairs et tendres. Ciel limpide. les trois flèches aiguës de la cathédrale émergent des arbres. le matin dans la vallée de la Pétrusse… En haut plus tard les communiantes comme des petites mariées qui courent sur les trottoirs propres vers la cathédrale et les parents encostumés…“

Une femme évoque son mari Luxembourgeois, Nicolas Frantz, "qui a gagné son premier Tour de France en 1927, puis le second en1928. Le maillot jaune était en laine ! En 1928, il a porté le maillot jaune dès la première étape et jusqu'à l'arrivée. Il est le premier à avoir fait ça."

Lux/Lux… Contre la montre par équipes… (Dimanche 2 juillet 1989, 2ème étape,)
Vincent "16h09. Me voilà parti. Je prends un départ prudent, puis finalement tout se passe bien puisqu'au contraire j'étais dans les meilleurs de l'équipe. Soulagé complètement. Je peux dormir tranquille."

Petite biblio express : Antoine Blondin, Tours de France, Chroniques intégrales de «L'Équipe»,1954-1982, La Table ronde, 2001,

(À Suivre, demain 8h)

mardi 1 juillet 2025

Loi audiovisuelle : le chat noir, le cas mouflet et le monstre du Loch Ness…

Hier à l'Assemblée nationale, la motion de rejet (de la loi audiovisuelle) déposée par les Écologistes a été adoptée par 94 voix pour et 38 contre. Le texte va retourner au Sénat et peut-être qu'au troisième millénaire la loi sera votée. Aussitôt sur le réseau Bluesky j'ai lu chat noir, camouflet et j'y ajoute Loch Ness. Revue de détail.















Chat noir
Personne qui attire le malheur. La ministre Rachida Dati qui portait cette loi a été désavouée sur les enjeux qu'elle défendait et qui, pour les professionnels de la profession, devenait le risque absolu d'un contrôle de l'État, la fin de la radio absorbée par la TV, la fin de l'autonomie des rédactions et surtout la fin de la singularité de chacune des entités audiovisuelles publiques.

Cas mouflet
C'est un cas connu. Et les mouflets n'ont rien à y voir. Genre de boomerang, qui, quand ce qu'on a lancé vous revient en pleine poire, fait très mal. La loi audiovisuelle à laquelle Dati tenait tant, a explosé en vol. Le cas mouflet est patent.

Loch Ness
Les zoologistes de renommée mondiale évoquaient un serpent de mer depuis les prémices de la loi en 2024, - revenue sur le devant de la scène avant la dissolution de l'Assemblée en juin et la censure du gouvernement Barnier en décembre -. Hier quatrième tentative de vote, la troisième ayant eu lieu au mois d'avril. Ces mauvais sorts accumulés l'information a fini par tomber, il s'agissait bien d'un monstre qui, un coup apparaissait au grand jour, un autre disparaissait au fond des marécages législatifs. Loch Ness avait encore frappé. Pas en Écosse mais dans le marigot de l'assemblée.

La motion de rejet, présentée par Sophie Taillé-Polian, députée

 

Madame Veil, Pédégère de Radio France, qui semblait depuis plusieurs mois s'être murée dans le plus grand silence, ne pourra jamais mettre à son crédit la fin de la holding. Et les personnels de la radio publique resteront mobilisés sur : 
  • La multiplication des projets de nature à affaiblir Radio France : la disparition de Mouv', la diminution de fréquences FM, la réforme des modes de production,

  • L'objectif de la Direction de fragiliser l’identité même des locales en centralisant d’avantage les décisions, en imposant des contenus nationaux, en réduisant la part d’antenne spécifique en direct et en laissant moins de latitude aux équipes jusqu'à faire disparaitre de plus en plus de chroniques locales.$

  • L'attaque des textes collectifs musiciens et journalistes…

Comme disait Coluche, "ce n'est qu'un combat, continuons le début"

Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157 : 2

C'est un beau roman (feuilleton) c'est une belle histoire. Voilà ce qu'auraient pu chanter en chœur Yann Paranthoën, Claude Giovannetti et Vincent Lavenu. Pour cette épopée du Tour de France 1989, Paranthoën et Giovannetti ont suivi toutes les étapes du Tour de France, ont accumulé, sur tous les tons des rushs, ont pris des notes et pour que le dispositif soit complet ont recueilli via La Poste, les cartes postales de celles et ceux, spectateurs de bord de route, qui avaient quelque chose à en dire. À cela ajoutons le journal de bord du timide Vincent Lavenu. Ce matériau accumulé ils ont pu produire, sur France Culture, à l'été 92, le journal-fleuve du Tour de France 1989… (Hier l'épisode 1)
















Claude Giovannetti s'exprime en Italien avec un coureur de chambrée de Vincent Lavenu. Paranthoën dévoile son projet "C'est l'itinéraire du Tour de France 1989, sans les coureurs, sans le son de la course. il y a un seul coureur présent avec Vincent Lavenu, à travers quelques remarques glissées [par lui] sur un cahier d'écolier. Ça posait problème car c'est un texte minimal, mais il avait autre chose à faire le soir. Il m'a créé l'équivalent de 45" à 1' par jour. Le problème c'est d'habiller ces 45 secondes pour en faire un quart d'heure "! La voilà la bonne trouvaille et la belle création radiophonique.

Paranthoën poursuit : "J'ai complété avec le témoignage de gens au bord de la route. Je leur demandais d'essayer de remarquer Vincent, de comment il était, en l'écrivant sur une carte postale…" Puis Yann a utilisé les propres notes de Claude Giovannetti pour "compléter le tableau". "Avec Claude on fait et, c'est un peu naïf, le tour de France de deux enfants…" Tout au long du Tour, Ana de Carvalho, écrivaine, portera son regard sur les cartes postales reçues… 

Petite bibliographie express : Paul Fournel, Anquetil tout seul, Points, 2022.

(À suivre, demain 8h)

lundi 30 juin 2025

Thierry Jousse : dix ans de "Retour de plage"…

Sur France Musique, depuis dix ans, 4 semaines par an, 5 jours par semaine, entre 15 et 16 titres par jour égale une formidable ouverture musicale, un éclectisme assuré, la diffusion de standards, de pépites et de chefs-d'œuvre mais aussi de trouvailles sympatoches. Voilà comment, sans monter sur la table, Thierry Jousse, producteur de l'émission au mois de juillet, nous ravit, été après été. Le compte est bon, soit environ 3000 titres (dont quelques rediffs indispensables). Whaouuuh ! (1)

Lalo Schifrin




Lalo Schifrin, pianiste et musicien de jazz argentin, décédé le 26 juin, ouvrira le bal. Thierry Jousse a déjà consacré plusieurs émissions à son sujet. Mardi (attention la grève peut tout chambouler) ce sera "Mélodies françaises" (Jean-Michel Defaye puis Martial Solal). Une mise en bouche et en oreilles somptueuse.

Faites ce qu'il faut pour écouter dans les meilleures conditions ces deux heures qui, pour une fois, mettent la musique au pluriel !

(1) Mon compte Shazam s'en souvient encore !

Audiovisuel public : faire et défaire ou… cinquante ans de circonvolutions ! 2/2

Dans mon précédent billet, nous en étions à ce jeudi 20 juin 1974. Le gouvernement de Jacques Chirac, Premier ministre, n'a que 22 jours. Ce jour-là Roger Chinaud remet son rapport de trois-cent-cinquante pages sur l'ORTF. Personne ne le sait encore à l'Office mais, ses jours sont comptés… Concordance des temps : le lundi 16 juin 2025, Madame Laurence Bloch, remet son rapport à Madame Dati, Ministre de la Culture sur ce qu'il convient d'attendre de la holding France Médias (1). Le 3 juillet (le gouvernement a 35 jours), Jacques Chirac annonce "la fin de l'ORTF". L'onde de choc est violente.

Jacques Chirac
 










Quelques jours avant, le 26 juin, le débat est soutenu à l'Assemblée nationale, sur le sujet de l'ORTF et le rapport Chinaud qui sera publié à la suite. 3 juillet 1974, Conseil des Ministres. " "L’ORTF sera supprimé. » dit Chirac, « On s’attendait à une réforme, c’est une révolution », s’exclame Claude Durieux dans Le Monde. Le schéma retenu, celui de la suppression de l’ORTF au profit de six sociétés et établissements (2). Selon les acteurs de l’époque, Valéry Giscard d'Estaing a joué un rôle déterminant dans la conception d’une réforme qui avait pour lui un caractère hautement symbolique. Pour le nouveau pouvoir, la suppression de l’ORTF, c’est la disparition d’un sigle lié au régime gaulliste. Et la loi du 7 août 1974 incarne les principes du libéralisme dont se réclame le nouveau président : libéralisme économique, politique et idéologique." (3)

Le 13 juillet 1974, le projet de loi réorganisant la radio-télévision française a été examiné à l'Élysée par un conseil interministériel restreint présidé par M. Valéry Giscard d'Estaing, Président de la République. Dans son édition datée du 16 juilet 1974, Le Monde écrit : "Semaine décisive pour l'O.R.T.F. Le gouvernement soumet au Conseil d'État son projet de réorganisation de l'audio-visuel. Le conseil des ministres le discutera mercredi avant de convoquer le Parlement en session extraordinaire le 23 juillet. Le président de la République le commentera au cours de la " réunion de presse " qu'il doit tenir le 25 juillet."


Le 28 juillet 1974, à la majorité de 289 voix contre 186 sur 475 votants et 475 suffrages exprimés, l'ensemble du projet de loi est adopté par scrutin public. Puis la séance est suspendue en attendant le vote du Sénat. En début d'après-midi, ce dernier adopte sans modification le texte de loi relatif à la radiodiffusion et à la télévision, qui prend ainsi force de loi. Le 7 août 1974, la loi sera promulguée.


Le 2 janvier 2025, pour "La revue des médias" de l'Ina, Sophie Bachmann écrit : "La lettre adressée le 16 janvier 1975 aux présidents des nouvelles sociétés de programme par Valéry Giscard d'Estaing nous donnerait-elle une des clés de la réforme ? Celui-ci exprimait en conclusion un vœu personnel : « De même que l’art a toujours rempli une double fonction de recherche et de délivrance, de même l’immense moyen de formation, d’information et de distraction que vous allez gérer, peut-il offrir, à côté de la rencontre indispensable avec le réel, beaucoup d’imagination et un peu de délivrance. »


Délivrance ! Giscard dEstaing aurait donc offert aux actrices et acteurs de l'audiovisuel public "un peu de délivrance". Pas sûr que la future loi audiovisuelle délivre les mêmes de quoi que ce soit, voire peut-être les enferme même dans un magma indéfini où chacun des partenaires aura fini par se désingulariser.


***


Le dimanche 5 janvier 1975 vers 23h58, Madeleine Constant, sur France Inter, annonce "la fin de l'ORTF" et dès minuit, le lundi 6 janvier, la naissance de Radio France. Souhaitons que le 5 janvier 2026, Radio France soit toujours à l'antenne et non pas dans la con-fusion de la holding France Médias…


(1) Regroupant Radio France, France Télévisions et l'Ina,

(2) À l'origine du texte qui finira par être amendé, seulement six sociétés sont crées (Radio France, TF1, Antenne 2, France Régions 3, SFP, TDF), l'Ina sera donc ajoutée in-extremis mais rien en ce qui concerne le "Service de la Recherche -ORTF" dirigé par Pierre Schaeffer,
(3) La suppression de l'ORTF en 1974. La réforme de la "délivrance", Sophie Bachmann, Vingtième siècle. Revue d'histoire. Année 1988. 17. pp. 63-72

Le Tour de la France 1989 de Vincent Lavenu, dossard 157 : 1

C'est un beau roman (feuilleton) c'est une belle histoire. Voilà ce qu'auraient pu chanter en chœur Yann Paranthoën, Claude Giovannetti et Vincent Lavenu. Pour cette épopée du Tour de France 1989, Paranthoën et Giovannetti ont suivi toutes les étapes du Tour de France, ont accumulé, sur tous les tons des rushs, ont pris des notes et pour que le dispositif soit complet ont recueilli via La Poste, les cartes postales de celles et ceux, spectateurs de bord de route, qui avaient quelque chose à en dire. À cela ajoutons le journal de bord du timide Vincent Lavenu. Ce matériau accumulé ils ont pu produire, sur France Culture, à l'été 92, le journal-fleuve du Tour de France 1989…
















"Comment un prof de 40 ans peut-il lier amitié avec un jeune coureur cycliste de 24 ans ?" dit l'ami de Vincent Lavenu, M. Chebagnier. C'est, avant le départ; un premier témoignage pour parler du dossard 157… Et puis Giovannetti parle de la dernière touche d'un portrait commencé il y a quatre ans (1988). C'est cette même année, que Paranthoën téléphone à Lavenu pour lui annoncer qu'il aimerait le suivre sur le Paris-Roubaix. Du tac au tac Lavenu lui dit "Vous prenez des risques !", l'humble coureur n'imaginant pas qu'il pourrait être rescapé d'une course qui écrème 160 coureurs sur 200 tout au long du parcours.

Comme à son habitude Paranthoën tisse son "récit" avec le "on" et le "off"… Tous les autours qui font matière et sens. 10 avril 1988, sympa d'entendre Daniel Mangeas, speaker de la course citer le nom de Lavenu qui trouve sa place du fait d'un abandon. Sympa aussi d'entendre Chebagnier évoquer Georges Briquet, radio-reporter sur le Tour de France, à la RDF (Radiodiffusion Française).

Le 9 avril 1989, nouveau Paris-Roubaix où Lavenu, à quelques kilomètres de l'arrivée, sera contraint de donner sa roue à un coéquipier mieux classé que lui et devra de fait abandonner.

Le 5 juillet 2025, le Tour de France s'élancera pour vingt-et-un jours depuis Lille…

Petite biblio express : "Tombeau pour Luis Ocaña", Hervé Bougel, La Table ronde, 2014,

(À suivre, demain matin 8h)

samedi 28 juin 2025

Grille de France Inter : un bricolage audacieux, pour ne pas dire explosif !

Va bien falloir vous mettre ça dans le crâne, c'est la TV qui impose à la radio d'adapter ses programmes en fonction de la fuite des vedettes radiophoniques vers le petit écran. Aucune close n'impose à ces vedettes (et aux autres personnes concernées) un délai de rigueur pour permettre à la radio de trouver remplaçantes et remplaçants dans l'urgence. Pour ce billet je ne suis pas remonté aux calendes grecques (sic), quand Auguste prit le devant de la scène après l'assassinat de son grand oncle Jules (toute ressemblance…). Ces états de fait pourrissent la bonne marche de la radio et laissent souvent les équipes pantoises, pouvant donner l'impression très désagréable d'être la cinquième roue de la charrette. Pour autant quand la radio recrute à la TV ça n'a jamais valeur de drame comme c'est le cas dans l'autre sens. 

Têtes de gondoles 










Enfin, si peut-être un peu quand, après moults tergiversations Benjamin Duhamel finit par accepter de quitter BFM/TV pour co-animer la matinale de France Inter. BFM s'en remettra mais pas sûr qu'Inter s'en remette sur la longue durée. Remplacer une femme, Léa Salamé, par un homme (et au départ remplacer Sonia Devillers par ce même Duhamel) pas sûr que ce soit bien dans l'air du temps et qu'on ne soit pas tenté d'accuser, à juste titre, Adèle Van Reeth d'opportunisme pour donner des gages à ces droites qui continuent inlassablement d'accuser Inter d'être trop à gauche. Comme si "à gauche" avait aujourd'hui quelque sens !!!!!

Quand le 1er juillet 2022, le dernier jour de la saison (2021-2022), Augustin Trapenard annonce qu'il part à la rentrés suivante animer "La grande librairie" (France 5), la pilule est amère pour Adèle Van Reeth qui n'ayant pas encore succédé à Laurence Bloch doit déjà adapter une grille pratiquement finalisée. Et c'est là que la grande tambouille se met en place. Jeu de chaises musicales et plus si affinités. Rebecca Manzoni accepte de prendre la case "au pied levé" pour "Totemic".

Le départ de Salamé de la matinale était un jeu de dupes. BFM/TV lui ouvrait les bras. Mais il s'agissait sûrement de faire durer le suspens des fois que tout puisse encore arriver. Et ce qui devait arriver arriva. Il n'aurait pas fallu que Anne-Sophie Lapix (France 2) quitte le 20h, que Caroline Roux (France 5) refuse de la remplacer et que devant ce vide sidéral Delphine Ernotte-Cunci n'ait plus "d'autres choix" que d'offrir à Salamé le siège du 20 h. Et bim ! Van Reeth accuse le coup et propose à Duhamel de co-animer la matinale avec Demorand. il n'y avait bien sûr aucune femme en interne qui puisse relever le défi. Pathétique et dégueulasse pour les journalistes qui pouvaient aisément remplacer Salamé qui elle-même venait de… la TV !

Le chien se mord la queue. Van Reeth aurait été astucieuse de nommer quelqu'un de moins connu qui aurait pu au fil des mois trouver toute sa place. Ce vedettariat absolu bride les marges de manœuvre de la radio et "impose" aux dirigeants de choisir la facilité en sur médiatisant les vedettes du petit écran. Il s'agit bien d'une faillite absolue de la pensée et de l'action. Pour garder sa position de leader France Inter est prête à tout et Van Reeth aux renoncements (1). Et à celui le plus sensible de l'égalité/parité hommes-femmes. Hier dans leur lettre ouverte à la Directrice les personnels dénonçaient : "Les sujets "sérieux" comme la politique, l’économie et la géopolitique incarnés par des hommes ; et aux femmes, la culture et les sujets de société."

On peut craindre une désaffection progressive pour ce binôme (binhomme) homme-homme. Rappelons que dans toute l'histoire de la radio, la seule matinale animée par une femme a été celle d'Amaelle Guitton sur Le Mouv' (2011-2013), choisie par Patrice Blanc-Francard, son Directeur. Quant à l'extension de la matinale jusqu'à 11heures, c'est encore par trop timide ! Poussez donc jusqu'à 14h. Puis après trois heures de divertissement pourra commencer la vespérale (17h/20h), puis de 20h à 22h les rediffs de l'après-midi. 

Dommage que la holding (France Médias) n'ait pas imaginé la fusion France Inter-France Info…

(1) Lettre à la Présidente de Radio France par la cellule d'investigation de Radio France (extrait) : "Il y a des renoncements qui ne disent pas leur nom. La décision de faire passer Secrets d’info d’une diffusion hebdomadaire à un rythme mensuel ne saurait être considérée comme un simple ajustement de grille. Ce changement constitue un affaiblissement clair de la seule émission d’investigation du service public de la radio." (in le Blog de Mediapart)