mercredi 22 janvier 2014

ENSEMBLE… pour la radio


Mathieu Gallet/Ina - Jean-Luc Hees/Radio France




"Le 16 janvier, l'Institut National de l'Audiovisuel et Radio France ont conclu pour une durée de 5 ans, un accord-cadre, qui s’inscrit dans les obligations légales et règlementaires des deux sociétés. Il a pour vocation de permettre à l’Institut national de l’audiovisuel d’accompagner Radio France dans le développement de son offre éditoriale dans les domaines du numérique et de l’audiovisuel." (1)    

Interview de Michel Raynal, directeur délégué adjoint aux Collections, Ina

Radio Fañch : En préalable à la nouvelle convention-cadre que l'Ina vient de signer avec Radio France, pouvez-vous nous dire où en est le plan de numérisation des archives radio en volume, et ce qu'il "reste" à numériser. Quelles sont les prochaines échéances qui sont fixées ? 
Michel Raynal : En 1999 l’Ina fait le choix du numérique et lance un "Plan de sauvegarde et de numérisation" (PSN). En 2003, de manière à accélérer le PSN avec l’objectif de tout sauvegarder, une expertise est confiée à la société "Véritas" pour évaluer la volumétrie des matériels radio et TV en danger. Un plan a été établi pour numériser 450 000 heures radio. Des enveloppes budgétaires annuelles sont programmées. La vitesse de croisière s’établit actuellement à environ 40 000 heures par an. En 2017 la volumétrie du patrimoine radio déclarée en danger sera sauvegardée dans sa totalité    

R.F. : Pouvez-vous nous rappeler les missions de l’Ina vis à vis du média radio ?  M.R. : La première concerne la conservation et la communication au profit de Radio France des programmes radiophoniques produits par le groupe public (loi de 1986). Il en va de même pour les programmes de Radio France International. La seconde, depuis 1995, d’assurer la conservation et l’accès à des fins scientifiques des programmes collectés dans le cadre de la mission du dépôt légal (radio et TV) confiée à l’Ina par la loi de 1992. Aujourd’hui l’Ina assure la collecte numérique des émissions de Radio France mais aussi celles de radio privées (2). Soit une vingtaine de diffuseurs radio. 

     
Illustratrice sonore, 1965 - Galmiche, Georges / INA




R.F. : L'offre vers le public va t-elle augmenter ? Quelle sera la part d'accès gratuit ? M.R. : Dans le cadre de la mission de dépôt légal, la loi oblige de mettre à disposition des étudiants, des chercheurs les archives des radios publiques et privées collectées. Celles-ci sont consultables au Centre de Consultation (Ina Thèque) situé à la Bibliothèque nationale de France et également dans nos six délégations régionales (3). Actuellement dans le cadre d’une politique de décentralisation de la consultation des collections des postes de consultation multimédia sont déployés au sein des bibliothèques municipales à vocation régionale (4). Aujourd’hui nous disposons de 350 000 documents radio et TV accessibles pour le grand public, via le site Ina…fr, dont près de 100 000 sont des documents sonores, dont la moitié en accès gratuit. Nous allons, au fur et à mesure, améliorer l’éditorialisation des fonds. Aujourd’hui la moyenne mensuelle de sons écoutés par le grand public, via ina.fr, est de 70 000.       

R.F. :  Mieux valoriser le patrimoine radiophonique est-il à l’ordre du jour pour l’Ina ?       
M.R. : Une nouvelle version du site ina.fr verra le jour en 2014. Nous avons la volonté d’augmenter la visibilité pour une meilleure restitution au grand public.     

 R.F. : La convention prévoit un axe de développement pour l'Ina, à savoir l'archivage, la promotion et la vente de la "radio filmée".     
M.R. : En effet, et à l’inverse la radio va pouvoir avoir accès aux sons TV de magazines d’actualités ou de JT pour les intégrer dans les émissions de direct, dans les documentaires, dans des web documentaires, et sur les sites des chaînes de radio publique. En ce qui concerne la "radio filmée" nous pensons que faire voir des plateaux ou des studios radio peut, par "effet secondaire", donner envie au public d’aller écouter la radio. C’est une ouverture complémentaire sur le média.  Interview réalisée par téléphone le 20 janvier 2014. Cette interview a été relue et amendée par Michel Raynal.    

(1) Extrait du communiqué de Radio France,    
(2) Europe 1, RTL, RMC, Skyrock, RFM, Radio Classique,…       
(3) Rennes, Toulouse, Lyon, Lille, Strasbourg, Marseille,    
(4) Par exemple la bibliothèque Émile Zola de Montpellier, la bibliothèque Stendhal de Grenoble, la bibliothèque Stanislas de Nancy, bibliothèque Mériadeck de Bordeaux, Médiathèque Jacques Ellul à Pessac, Médiathèque de Metz…  
 
 Archives sonores : le temps retrouvé (1952)

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