Photo de famille avec Salvador Allende en 1972 à Santiago du Chili © Rodrigo Gomez Rovira |
Les images aujourd'hui se superposent, s'accumulent, fuient, font des gorges chaudes, du buzz, révoltent, indignent, ou désespèrent. Quel média a, en son temps, le 11 septembre 2013, remis en avant la photo de Rodrigo Gomez Rovira ? Qui a pris la peine d'interroger cette photo, de lui donner la dimension humaine qu'elle mérite, de montrer le "temps suspendu" qu'Allende a accepté de partager avec une famille ordinaire ? De pointer l'attention d'un homme simple aux gens simples. Ça n'a pas échappé à Devalpo pas plus qu'à Hamon et sûrement pas à quelques milliers d'auditeurs qui ont joué le jeu de la mémoire et de l'histoire.
On est à des années lumière de l'indignité, de la soupe médiatique, des images pathétiques et autres fadaises qui, depuis vendredi matin, se déclinent en scooter, en casque, en normalité, en vaudeville et autres "scènes de la vie ordinaire". En pipoleries aggravées et sirènes désenchantées. La farce ferait pleurer… Alors avec ce souvenir d'Allende on voudrait serrer les poings, vomir, hurler, s'indigner, s'insurger et conspuer cette très mauvaise "comedia dell'arte", closée et glosée jusqu'à satiété.
Ce n'est pas comme cela que je voulais parler du "choix de Guillaume". Mais il a bien sa place ici, comme cela, comme une occasion de destituer la médiocrité, la banalité et autres fatalités boulevardières. Sur le mur je colle cette photo à côté de celle de "la" lunette brisée d'Allende (2) qui gisait à terre après son suicide le 11 septembre 1973…
(1) France Culture, Sur les Docks, du 9 au 11 septembre 2013,
(2) In Libération, "Chili, une mémoire élective", 16 et 17 novembre 2013,
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