mardi 21 avril 2020

De la confiture, en trois actes : Sous le tapis (II)

La mode de la communication moderne d'enrouler les mantras et les psalmodier jusqu'à plus soif convient parfaitement à Sibyle Veil (actuelle Pédégère) qui, avant d'intégrer Radio France n'avait sûrement jamais écouté une radio locale publique. Pas plus qu'elle n'en connaissait l'histoire aux temps héroïques où Radio Mayenne, Melun FM et Fréquence Nord, en 1980, n'avaient ni le but de s'uniformiser et encore moins de se "syndiquer" entre elles. Vingt ans plus tard, un sinistre jacobin, Jean-Marie Cavada (pdg de 1999 à 2005) détricota en 2001, le maillage identitaire des locales pour en faire une ligne bleue (des Vosges à la Corse, de Perpignan à Kemper)…




Bien avant que la nouvelle loi audiovisuelle (perdue dans le Covid-19) soit promulguée, les très zélées Pédégères de Radio France et France télévisions (Delphine Ernotte) avaient imposées depuis septembre 2019 le mariage forcé des matinales de France Bleu et France 3. En roucoulant sur tous les tons et sur toutes les fréquences que la proximité avec les auditeurs-spectateurs s'en trouverait renforcée.

Puis le confinement s'imposa et les journalistes et animateurs des locales de France Bleu  découvrirent que leur direction (Jean-Emmanuel Casalta, directeur de Bleu, depuis septembre 18) leur imposait un confinement forcé en regroupant plusieurs Bleu (les syndicant) et privant la fameuse proximité de… sa plus proche proximité ! Cas d'école s'il en fût, la Direction de Radio France et celle de France Bleu ne sont ni à un renoncement, ni à un reniement près…

Pour le public attaché à ces locales la pilule doit être amère. Le confinement aurait "bon dos". Si chacun peut comprendre et accepter une antenne dégradée, personne ne comprend que la fonction principale de France Bleu, faire vivre et témoigner de ce qui se passe près de chez soi, passe à la trappe. Sauf à considérer que les dites directions s'offrent peut-être "à peu de frais" la répétition grandeur nature de ce que pourraient devenir dans le cadre de la future holding (1) le "rapprochement" (mot pudique) de France Bleu et France 3. 

Regroupement de studios, nouvelles localisations territoriales, unification administrative, etc, etc… De quoi inquiéter tous les professionnels de la profession. De quoi surtout ne rien communiquer et analyser ce qui se passe, là où journalistes et animateurs ont pu continuer à officier. Ajoutons à ce sinistre tableau l'abandon depuis plus d'un mois des émissions et journaux en langue bretonne sur France Bleu Breizh Izel (syndiquée avec France Bleu Armorique) (2). Quelles explications peut bien en donner Casalta ? Alors que le Cahier des charges de Radio France fait obligation aux locales de consacrer aux langues régionales des programmes spécifiques.

On voit bien comment sans aucune transparence, ni éthique, Radio France prépare insidieusement le terrain d'un "drôle de mariage"… Qui donc a pu, dès les origines, imaginer qu'un État centralisateur comme la France puisse avoir un quelconque intérêt pour le fait régional ou local ?

La suite demain : une pantomime pathétique (Acte III)

(1) Qui regrouperait dans France Médias :  Radio France, France Télévisions, France Média Monde, Institut National de l'Audiovisuel,
(2) Qui pourraient reprendre le 27 avril…

2 commentaires:

  1. Les propos sur Sybille Veil reflète hélas la triste réalité : une Enarque gestionnaire qui impose ses idées par la force s'il le faut et qui ne connaît absolument pas la Maison, son histoire, le patrimoine radiophonique. c'est bien simple nous en savons bien plus qu'elle sur Radio France. Et lorsque Madame Veil quittera Radio France elle ira exercer ses talents d'Enarque à Orange, Total, La Caisse des dépôts & consignations sans rien en connaître.

    En novembre dernier, je lui ai écrit sur mes sentiments concernant l'avenir de Fip (de moins en moins Fip & de plus en plus Twitter !) et je m'apprête à récidiver car avec la complicité de Mme Ravache elles sont en train de finir de complètement détruire l'identité historique de la station.

    A très bientôt donc...

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    1. Bonjour Denis, vous verrez que mon billet du jour https://radiofanch.blogspot.com/2020/04/radio-france-une-bouteille-lamer.html enfonce le clou d'une misère de gestion, à laquelle il faut ajouter une misère intellectuelle sans oublier la misère morale. Exclusivement dans la parade et aux ordres d'un gouvernement qui n'a que de l'idéologie pour l'audiovisuel publique, cette énarque aura fini par ruiner le fonds et la forme de la radiophonie. Quant à Ravache, c'est juste moins qu'un pion pour faire appliquer glacialement des décisions et des stratégies qui lui échappent absolument… Le 30 juin les Fip Région mourront et la pavane numérique pourra s'étaler sur le web, les réseaux et autres lieux sans âme ! Merci pour votre commentaire.

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