mercredi 24 juin 2020

Pendant la crise la Pédégère de Radio France parade à la TV…

Comment le spectateur du talk "Quotidien" (TMC, 19h30-21h15) n'a pas, lundi dernier 22 juin, fui l'antenne en voyant apparaître Sibyle Veil, Pédégère de Radio France ? Lisse comme à son habitude, "ailleurs" qu'à la radio, en représentation sans incarnation, Veil est venue répondre à la flatterie d'un Barthès (visiblement fasciné et ayant perdu son mordant habituel) et débiter des phrases toutes faites, une roucoule rodée et sans saveur, une com' pour vendre la dernière station balnéaire ou les p'tits gateaux bio de l'apéro. Julien Bellver, le journaliste média de l'émission, n'a pas communiqué comme à son habitude, hier mardi, les chiffres de l'audience.



Veil est donc venue confirmer qu'on venait d'installer quelques ampoules de couleur sur la tour de Radio France inscrivant "Maison de la radio et de la musique". Soit affirmer le temps d'un été, ce que d'aucuns pourraient réfuter (elle n'est pas la seule), Radio France s'engage pour la musique… Plus didactique y'a pas ! Et depuis quand la radio a besoin d'écrire sur les murs ce qu'on peut entendre sur ses antennes ? L'idée est simple il faut partout dire "on est là, on est avec vous (les Français, les artistes, les chanteuses,…), on est les meilleurs". C'est bon pour les tutelles, la Sacem et la gloriole. Méthode Coué au sommet.

Le mutisme de Bellver face à autant d'auto-satisfecit est pathétique ! Pourtant le journaliste média avait de nombreux sujets sur lesquels Veil aurait pu disserter ! Mais le principe de l'émission veut que la castagne soit toujours mise en scène sans que les protagonistes soient présents (1). Bellver aurait pu l'interroger sur l'Alerte Orange que vient de rendre publique la C.G.T., sur la façon dont l'ensemble du personnel allait pouvoir réintégrer la Maison à la rentrée, sur la détresse de toutes celles et ceux qui, crise sanitaire oblige, ont été isolés et démunis. Sur la fin totale de Sophia, sur la fin des locales de Fip, sur le serpent de mer de France Bleu Lyon, etc.

Comme Saint-Louis sous son chêne…
Sibyle Veil, magnanime et habile, a décidé de façon unilatérale, à défaut de rendre la justice, de renvoyer à la rentrée les négociations concernant la réorganisation de Radio France. C'était le 26 mai dans les colonnes du Figaro. À cette date, cinq semaines avant les congés d'été, on voit mal comment il put en être autrement. Coup de com' qui pourrait laisser croire aux benêts que Veil a voulu donner du temps à un projet qu'elle n'a de cesse de vouloir imposer contre leur gré à un personnel, inquiet et désemparé devant les perspectives présentées depuis un an, bouleversant les fondements même de la radio. Com' d'hab' Veil hors-sol, hors-radio, est au garde à vous des décisions politiques qui, suite à la crise sanitaire ne manqueront pas, d'ici la prochaine rentrée, d'impacter très lourdement la radio publique.

Les exemples de la presse (papier et web), des radios et télés du Groupe Altice, en déconfiture absolue donneront des ailes à Veil pour inciter les personnels de Radio France à la "(dé)raison". Les injonctions du gouvernement envers les services publics risquent d'être imparables et Veil aura alors un boulevard de soutien pour engager son plan de réorganisation et plus si affinités. La visite de la Pédégère à Quotidien était juste une opération de com'. Minable, pathétique et superfétatoire !

(1) Les saillies souvent drôles de Barthès en début d'émission ou pendant le "Morning-Glory". Demander à Veil si elle se voyait patronne d'une holding audiovisuelle alors que France Médias est dans les choux, c'était cocasse pour ne pas dire "à côté de la plaque" !

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