lundi 23 octobre 2023

Des farces… à en pleurer !

Rien ne va plus ! On a fait nos jeux et on a perdu. Perdu même ce petit coin protégé le dimanche à la radio qui bouleversait la grisaille de semaines routinières. Tous ces très grands moments d'évasion imaginaires, en roue libre ("Dimanche en roue libre", Kriss, 1996-1999, France Inter) totalement libres de ne pas ressasser l'actualité de la semaine. Ce dimanche je n'ai pas d'autres choix que de revenir sur quelques farces médiatiques dont l'audiovisuel public a le secret.

E.T.













Maison
À l'inverse d'E.T. Jean-Pierre Elkabbach ne montrait jamais du doigt le bâtiment en verre de France Télévisions en geignant "Maison, maison…". Après avoir du démissionner de cette société d'audiovisuel public pour l'attribution outrancière de contrats mirobolants à des animateurs/producteurs de facéties, Elkabacch a poursuivi sa conquête irrésolue du pouvoir. Puis il est mort le 3 octobre. Mais à France Télévisions il restait une personne croyant à son immortalité, Delphine Ernotte, sa Pédégère. Moins de deux jours après le décès du journaliste, autrefois conspué un certain soir du 10 mai 1981, Ernotte décida de baptiser le siège social de FTV "Maison Jean-Pierre Elkabbach". On peut bien, sans être devin, imaginer que ce nom ne sera jamais usité et qu'il rendra perplexes, dans vingt ans et même moins, les gens qui passeront le seuil de cette "Maison". Ça risque fort de faire pschitttt !!! À moins que ça ne donne des idées saugrenues à la Pédégère de Radio France qui pourrait re-re-baptiser la Maison de la radio. Je laisse à votre sagacité imaginer tous les noms possibles et inimaginables qui pourraient sortir du chapeau, dont le plus improbable serait "Lucien Jeunesse".

Infusion, diffusion, fusion…
Ah si seulement j'avais pu être titreur au Canard enchaîné !  Le 4 mars 2015, Marc Schwartz, conseiller référendaire à la Cour des Comptes, remettait à Fleur Pellerin, Ministre de la Communication, son rapport sur l'avenir de France Télévisions, intitulé "Le chemin de l'ambition". Les professionnels de la profession médiatique s'en souviennent-ils ? Pas tous sûrement, à lire leur dithyrambes sur la future "fusion" de France Bleu et France 3. Et sûrement pas Cyril Petit qui le 17 octobre, suite au raout à Rennes dans les locaux de France 3 de Mesdames Ernotte et Veil, parlait entre guillemets de "révolution copernicienne".  Non sans blague ? Autant dire que je me suis tapé sur les cuisses un bon quart d'heure ! 

L'infusion est en marche, a minima, depuis la remise du rapport Schwartz. À cette époque ni Ernotte, ni Veil n'étaient aux commandes de l'audiovisuel public. Ni l'une ni l'autre d'ailleurs n'y exerçaient la moindre fonction. Un an et demi plus tard après la création de franceinfo/tv un cadre de Radio France m'informait que le prochain étage de la fusée (1) concernerait la fusion de France Bleu et de France 3. C'était il y a sept ans déjà.

Depuis les effets de manche, d'annonce, de désannonce, de loi tuée dans l'œuf n'ont pas manqué d'infuser la société française. Les diffusions de ces communications hasardeuses ont noirci des pages et des pages de tribunes et autres expertises (superfétatoires) jusqu'à siffler la fin du match en décrétant une révolution copernicienne. Et ta sœur serai-je tenté d'écrire ? Pauvre Copernic comme si la platitude (sic) de la Terre pouvait etre comparée à la platitude de l'engagement de l'État pour l'audiovisuel public, qu'il vaudrait mieux appeler désengagement.

La fusion qu'il ne faut surtout pas appeler comme ça, est à point, pour ne pas dire mûre ! "Une ligne éditoriale commune, une marque unique, une union des moyens. Mais ce n’est pas une fusion, insistent les patronnes de l’audiovisuel public, chaque média gardant ses particularités... et ses salariés " précisent Ernotte et Veil à Ouest-France (2). Qu'est-ce qu'on se marre ! On en reparle dans trois ans pour voir ? D'ici là la marque (autrefois on aurait dit le nom) ICI pourra prêter à tous les jeux de mots : ICI est là !


(1) La fusée HORTF (HOlding de Radio et Télévision Française),
(2) Article cité, 

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