Dans un long article, publié jeudi 17 octobre sur Télérama, François Rousseaux pose dès son titre la bonne question : “Mais que veut-elle ?” Enquête sur Adèle Van Reeth, la patronne qui inquiète France Inter". Autrefois une séparation plus nette de gestion entre les programmes et la rédaction maintenait un modus vivendi de bon aloi. Las, Van Reeth se sent des ailes et n'hésite pas à mettre le loup dans la bergerie et bouscule, irrite, perturbe la rédaction qui n'avait pas besoin de Patrick Cohen pour exister et faire son travail ! On a beau avoir des compétences en philo en quoi cela peut-il présager à diriger la 1ère radio de France ? Comme souvent Madame Veil, Pédégère de Radio France, a fait le mauvais choix.
Débarquer Yaël Goosz, chef du service politique, de l’édito de 7h44, pour offrir le siège à Cohen est juste une aberration «Une affaire si mal gérée qu’il faudrait l’enseigner dans les écoles de management !» soupire un animateur (1). "Les journalistes, soutenus par les producteurs d’émissions, votent à 80 % une motion de défiance contre elle… Une personnalité s’emporte : «Comment peut-on fragiliser une radio qui est la première de France ? " (1). Faut pas pousser ! Et Van Reeth sûre, trop sûre de son pouvoir, n'a pas su prendre la mesure de l'alchimie qu'il faut savoir faire vivre dans une chaîne ou les ego (quelques-uns surdimensionnés) se confrontent aux ego (quelques-uns sous-dimensionnés). Toute philosophe qu'elle est, elle a manqué beaucoup de philosophie, de pédagogie et de psychologie. Et quand la confiance est mise en jeu, rien ne dit que les mea-culpa permettront de retrouver un fonctionnement serein.
"Pour la première fois, les programmateurs et attachés de production (quarante-huit salariés) se sont réunis, et sont en train de se constituer en collectif pour se faire entendre sur leurs missions et l’avenir de la station. « On est au mieux dans une illisibilité, au pire dans une perte de l’ADN de la chaîne », soutient une journaliste". (1) Le bon état de la station que Laurence Bloch avait su installer pendant dix ans (2014-2023) est détruit. On se demande toujours pourquoi une très bonne animatrice et productrice d'émissions sur France Culture aurait les capacités pour diriger une chaîne telle que France Inter ? C'était a priori mieux que d'aller chercher quelqu'un de la TV (méthode Veil). C'était un pari, mais un pari perdu !
Van Reeth décase la bande à Charline à 17h (rentrée 2023), la remplace par trois (pourquoi pas six ?) personnes qui ont à peu près autant de compétences pour faire de la radio que moi pour diriger un opéra ! À la rentrée 24, "D’autres décisions ont secoué : l’arrêt l’année dernière de l’émission de l’historien Patrick Boucheron, la fusion des services sciences, santé et environnement (décidée par la pdg de Radio France et finalement abandonnée), la suppression d’émissions de reportage à la fibre sociale (la direction les jugeant « vieillissantes ») (1). "Vieillissantes" l'adjectif le plus bidon en vogue à la radio ! "Le jeu des 1000€" lui, ne serait pas vieillissant ? "Le Masque et la plume" ? Quand on veut dégager une émission on se sert d'un fallacieux "vieillissant" pour tenter faire passer la pilule (cf "Là-bas si j'y suis", 1989-2014). Quant à offrir (par défaut) une heure de plus à Matthieu Noël (Zoom zoom zen) c'est un aveu de faiblesse. et un manque absolu d'imagination.
Plutôt que faire leur marché à l'extérieur, les directrices et directeurs de chaîne seraient inspirés à faire sortir du rang celles et ceux à qui il faudrait faire faire des essais (l'été comme c'était le cas autrefois ou dans "Les bleus de la nuit"). Mais la mode n'est plus ni à la découverte ni à l'essai, il faut tout de suit une "figure" et une renommée, l'antithèse de ce qui s'est fait à la radio depuis quatre-vingt ans (jusqu'au début des années 2000). Les jours de Van Reeth sont comptés et ce ne sont pas que les résultats d'audience qui pourront la sauver d'un management inapproprié et… lunaire !
(1) Cité par F. Rousseaux dans son article.
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