dimanche 11 septembre 2011

Pourquoi j'écris sur la radio…

 

Mais pour en faire toute une histoire ! Au delà de ce que j'aime écouter j'essaye de montrer comment, de façon sensible, la radio s'incruste dans nos vies quotidiennes et comment elle laisse des traces, des "mythologies", des émotions. Comment elle s'associe à notre intimité. Comment s'en rapprochent nos souvenirs personnels sans trop bien savoir pourquoi. Comment les voix nous transportent et comment d'en connaître leur visage fait tomber le charme de l'inconnu. Au-delà des sujets, ce sont les passeurs les passeuses qui m'intéressent. Pas pour les connaître dans "la vie réelle" mais pour partager leurs passions, leurs convictions quelquefois, et les accompagner sur leurs "chemins de radio". Voilà c'est ça, ce sont des compagnons de route et quand la complicité s'est installée il s'agit de l'entretenir. Ils/elles sont dans le premier cercle et n'en sortent que par effraction. Un décès, une retraite, un licenciement ou un "transfert"…

 

Pour autant la gymnastique du football, que d'aucuns appellent le mercato, quand elle se met à polluer la radio ne produit pas forcément les effets attendus par les… entraîneurs.

Déplacez Demorand de Culture à Inter ne me fait pas tourner le "bouton" d'une chaîne pour l'autre et encore moins pour la périphérique bleue (1). C'est là que le podcast peut être utile. Je réécoute Lebrun dans sa Marche de l'histoire, car ni l'avant ni l'après ne m'intéresse. Quand je dis l'après c'est la part de cirque qui consiste en l'auto promo et autres annonces qui perturbent les sens (2). Et je ne parle même pas des "transferts" sur des chaînes où il s'agirait de supporter toutes les dix minutes de la réclame. Il y a sur les radios publiques une ambiance, une atmosphère, une couleur diront certains qui, en l'absence de pub (3) créent une relation particulière à l'oreille et à l'esprit. Pradel d'Europe 1 à RTL c'est pareil. Pradel d'Inter à Europe 1, rien à voir, même si la voix est toujours aussi captivante. 

Cette façon d'écouter la radio est peut-être en voie de disparition et les grands communicants habitués à la "grande lessive" (4) ne veulent pas en tenir compte. "La radio de papa c'est fini" croient-ils savoir ! Écrire autour, malgré tout, c'est faire vivre une radio qui rend intelligent, fait prendre les chemins de traverse, jubiler, qui donne envie d'en parler autour de soi, d'y revenir jour après jour avec ou sans… rendez-vous, sauf (peut-être) celui du feuilleton radio, ici même.

(Je n'écris pas dans le New Yorker mais cette couv' est jolie et le nom de son auteur est révélé dans le premier commentaire)

(1) oui je sais je ne devrai plus appeler Europe 1 comme cela, tant la Sarre (là où réside l'émetteur d'Europe 1, en Allemagne) n'est plus dans la même "périphérie" qu'à la création de la station privée en 1955, mais c'est comme un gimmick et ça m'amuse. Bleu à cause des couleurs du logo, des locaux, des micros,
(2) je veux dire la promo, le flash d'info car après, "La tête au carré" de Mathieu Vidard vaut la peine d'y tendre l'oreille,
(3) sauf France Inter aux heures de plus grande écoute,
(4) des mots, des idées, des produits, des slogans, des voix, des femmes et des hommes de radio, de télé, de sport,…

4 commentaires:

  1. Salut,
    Ca peut - peut-être - te rendre service :
    c' est une couv' de Eugène Mihaesco, sur The New Yorker du 1/25/1988 !
    Ta documentaliste de service !
    continue bien comme ça,
    NANE

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  2. Merci Nane, j'avais déjà des correctrices, voilà une documentaliste ! L'équipe se constitue… Bon dimanche que voilà…
    (à suivre)

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  3. Bonjour Fanch.

    Comme tu le dis, on écrit sur la radio parce que, plus que tout autre média, nous entretenons avec lui une véritable intimité, la même que celle qui nous lie à un proche. La radio tisse la bande sonore de nos vies : elle est légère quand notre attention est distraite, omniprésente lorsque notre écoute se fait plus attentive. Parce qu'elle ne prétend pas régenter tous nos sens comme la télévision, elle laisse la place à la réflexion, à l'imagination, au rêve.Le journal et Internet sont des outils, la télévision une violeuse. Seule la radio est une amie.

    Quant aux couleurs, j'allais dire au parfum, des radios, c'est une évidence. On ne "sonne" pas pareil sur Radio France ou sur les périphériques, et ce n'est pas uniquement dû au hachoir infernal de la réclame, c'est une manière d'aborder l'auditeur, de lui laisser des fenêtres de respiration...

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  4. Merci pour le parfum, c'est exactement ça ! Je vais faire suivre ton commentaire à quelqu'un qui y sera très sensible. Forte de toutes ses qualités la radio publique ne devrait jamais vouloir singer les privées au risque de s'enfermer dans le zoo…

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