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mercredi 21 septembre 2016
Banzaï, d'un z qui veut dire...
Dans une heure sur France Musique, Alex Duthilh (Open Jazz) laissera sa place à Nathalie Piolé pour Banzzaï avec ses deux z pour suggérer ceux du mot jazz. Banzzaï titre trouvé à la rentrée 2015 pour initialement une émission hebdomadaire le dimanche, devenue quotidienne depuis cette rentrée. Hier tout d'un coup, à l'heure où Nathalie roucoule à l'antenne, ma petite comète s'agite ! Sur twitter un follower qui a longtemps officié à la Maison ronde me rappelle que dans les années 70, Patrice Blanc Francard (PBF) a animé avec Bernard Lenoir, sur France Inter, Banzaï avec un seul z qui rappelait aux jeunes lecteurs de bande dessinée, un cri de guerre affreux. Stop !
Alerte à Malibu, Plan rouge, mobilisation de la BRI (Brigade radiophonique d'intervention), descente à Cognac-Jay, comme d'habitude je mets tout en œuvre pour en savoir un peu plus. J'appelle PBF qui se souvient bien de la chose mais, celle-ci, ne lui a pas laissé un souvenir impérissable. Il me précise que Bernard Lenoir était à la programmation musicale et que l'émission a duré une saison (1975/1976). Je ne peux en rester là. Je continue, fébrile, à remuer ciel et terre et surtout à creuser mes archives personnelles. En ces temps anciens je n'étais pas né et même si j'étais né, à cette heure-là (18/19) j'aurais eu piscine !
Et puis la grâce en personne vint me toucher et je pus réentendre le 13/14 d'Inter de Jean-Pierre Elkabach oú, en ces temps-là, c'est au cours du journal de la mi-journée que les nouveaux programmes étaient présentés (pas de conférence de presse pompeuse). Ce mercredi 10 septembre 1975, Elkabach reçoit Pierre Bouteiller, Daniel Hamelin, Jacques Pradel et Patrice Blanc-Francard (1), pour une nouvelle grille qui démarre le 15 septembre.
PBF : " Banzaï" c'est un truc (sic) avec ce qu'on appelle les lycéens... l'idée de la chose c'est d'avoir une communication [avec les jeunes, ndlr] un peu plus importante avec ce qui se passe d'habitude. Ces jeunes ont je crois quelque chose à dire et ils le savent. Pourquoi Banzaï ? Mais parce que ça sonne très bien. Quand on a cherché un titre j'étais en train de relire tous les vieux Buck Dany sur la guerre de Corée, et la fin de celle dans le Pacifique.
Elkabach : Généralement après "Banzaï" on se suicide non ?"
PBF : C'est un titre prémonitoire du danger. C'est une émission très dangereuse, le téléphone est très dangereux, ça me passionne.
Elkabach : Mais vous allez faire une émission pour les jeunes ou les jeunes vont participer avec vous ?
PBF : Je pense qu'ils vont y participer car les-jeunes-pour-les-jeunes-par-les-jeunes je commence un peu á en avoir ras-le-bol ! C'est un programme à la carte. On leur donne un programme, une liste sur laquelle ils doivent choisir des titres. Ce n'est pas un hit-parade des-jeunes-pour-les-jeunes-par-les-jeunes, on verra. Ça dépendra de ce qu'ils auront choisi. Ça ne sera pas un vrai hit-parade, ce sera peut-être un hit-parade très débile."
Voilà un petit souvenir qui fera sourire Alex Dutilh, Nathalie Piolé et Marc Voinchet, le directeur de la chaîne qui a peut-être participé au choix de Banzzaï avec deux z !
(1) Un exercice exceptionnel qui illustre la petite guerre larvée que se livrent journalistes et saltimbanques,
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