lundi 7 octobre 2019

Le poids des mots… Le choc des maux !

Il y a lurette qu'il convient de lire des infos sur des médias en général pour comprendre ce qu'il va pouvoir advenir de la radio publique en particulier. Sur Radio France bien sûr, mais si c'est le groupe qui communique c'est 99% de com'. "Un pas de côté" permet de faire quelques plans sur la comète. Si j'avais accepté en mars 2015 d'abandonner ma lecture de Truman Capote pour l'indigeste rapport Schwartz sur la télévision, c'est parce qu'entre les lignes ou sur les lignes les intentions de mutations étaient claires et la suggestion de "rapprocher" tous les médias publics l'était plus encore !














Mardi sur le compte Twitter de Roch-Olivier Maistre (@romaistre), Président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, en visite à la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone), on pouvait lire : "Aux côtés de Jean-François Philippot, administrateur général @RTBF, et de François Tron, directeur général du pôle contenus. Le groupe belge édite 4 chaînes TV et 6 services de radio tout en s’adaptant aux nouveaux usages numériques à travers son plan stratégique "vision 2022"". Les mots ont du sens !

Directeur général du pôle contenu
J'écrivais, lundi dernier, qu'on peut s'attendre pour les chaînes de Radio France, à ce que les directeurs disparaissent si ce groupe public suit ce qui est opérant aujourd'hui à France Télévisions à savoir des "directions thématiques transverses". À Radio France le directeur du numérique Laurent Frisch est devenu en 2019 "directeur du numérique et de la production", ce titre ressemble assez au titre de son homologue belge. Les contenus ou les transverses sont supervisés par un cadre hiérarchique qui a terme va largement minorer le rôle des directeurs de chaîne. (1)

Dans cette logique si l'on ne parle plus de chaînes quoi de plus simple que de mutualiser "sport, investigation, culture…" etc, etc. Plus besoin non plus d'annoncer à terme leur traumatique disparition. Sous couvert de transverses exit les entités autonomes héritées de la réforme de 1963 (2). Autant dire que des dizaines et des dizaines d'emplois vont être concernés pour tout ce qui concerne l'administratif mais aussi la production. Rien ne sera écrit de cette façon c'est, à l'usage et à court terme, que les bouleversements vont avoir lieu.

6 services de radio !
Elle est bien bonne celle-là ! Les belges n'auraient déjà plus de chaînes ? Qui auraient été remplacées par des services qu'en France on appellera demain "directions thématiques transverses" ? Logique imparable pour laquelle il convenait de s'attarder sur des mots qui ont un sens et qui "mangent du pain".

La mue, les bouleversements que j'évoque depuis de nombreux billets sont bel et bien là. Toute la question va être de savoir si demain on dira "L'audio de Radio France" avec des thématiques qui auront gommé non seulement le nom des chaînes mais aussi jusqu'à leur propre identité d'origine ? Radio France produirait - et co-produirait - des émissions qui ne seront plus repérées, écoutables, podcastables, via une chaine hertzienne ou en dab+, par un nom mais par une transverve. Renversant non ? C'est un scénario, c'est encore écrit nulle part, mais il est probable qu'il faille lire le projet stratégique de Sibyle Veil avec ses hypothèses en creux !

À demain si vous le voulez bien !!!

P.S. : Un ex-professionnel de la profession suggère : "Même Radio France n'aura plus de raison d'être, "Audio France" sera la bonne appellation !"

(1) J'écris aussi tout ça pour ceux qui croient encore que je me fais un gros phantasme paranoïaque !
(2) France Inter, France Culture, France Musique,

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