lundi 3 juin 2024

ORTF : 74 année cata…strophique ! 6/10

Ni les grèves, ni les prises de position des professionnels de la profession n’ont arrêté les protagonistes du démantèlement de l’ORTF. En plein été, Françaises et Français changent d’air et de chansons. La mécanique législative ne saurait se mettre au tempo de « Waterloo » chanson d’Abba gagnante au concours de l’Eurovision cette année 1974. La liquidation de l’ORTF pourrait être, comme à Waterloo, une défaite.


Conseil des ministres exceptionnel 
sur la réforme de l'ORTF, Paris 17 juillet 1974,
Photo 
© William KAREL, Gamma-Rapho
via Gettyimages.


















Juillet (suite)

(Les chiffres en début de paragraphe correspondent à leur date de publication dans Le Monde)

30. “Le projet de loi portant suppression de l’ORTF est définitivement adopté. Après deux journées et deux nuits de délibération "non stop", le débat sur la réforme de la radio-télévision s'est achevé dimanche en fin de matinée au Sénat… L'examen de cent soixante-treize amendements, s'est soldée par un vote politique : la majorité présidentielle a fait bloc en adoptant le projet gouvernemental - notablement modifié - par cent soixante-dix-neuf voix contre quatre-vingt-huit (communistes, socialistes et une partie de la Gauche démocratique).”

30. A l'Assemblée nationale : le plus dur reste à faire. Trois conseils interministériels, deux conseils des ministres, une session extraordinaire du Parlement, soixante-dix heures de débats, trois cent quarante amendements, pour aboutir à cette petite phrase : "L'Office de la radio-télévision française est supprimé.” Dans cet inventaire on imagine qu'une palanquée de ratons-laveurs en goguette a préféré rejoindre Jacques Prévert dans les plis de ses poésies.

Vote politique” c’est sûrement ce qui attend la future loi audiovisuelle portant création de “France Médias”. Il va falloir pour cela que la majorité présidentielle finisse de convaincre le Modem et les parlementaires de LIOT (Groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) qui, à plusieurs endroits, émettent des réserves sur cette loi qui veut passer “à tous prix”. Au risque d’enfermer et de cadenasser les audiovisuels publics dans une usine à gaz administrative et fonctionnelle qui pénalisera d’autant la création radiophonique et télévisuelle. L’affaire en jeu est bien de casser les autonomies audio et visuelles qui, pendant 50 ans, ont permis à chacun des acteurs de “s’épanouir” dans sa spécificité.

(À suivre, demain)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire