mercredi 17 juillet 2024

2011-2024 : 2500 billets !

C'est possible et c'est le cas! Treize ans jour pour jour que j'écris sur ce blog - modeste et génial" ;-) Je ne vais pas ici faire de l'auto-satisfaction (i can't get now…) mais plutôt en deux parties distinguer ces treize années de radio et quelque chose qui, en radio, pourrait être un contresens : le silence. J'en profite pour remercier mes lecteurs et lectrices assidu-es et ceux plus volatiles qui ne sont ici venus me lire que… trois fois. Cette expérience qui a conditionné une bonne partie de ma vie m'a donné beaucoup de satisfactions et quelques regrets… éternels.

En pleine action entre presse et radio…




















Treize ans de radio ou le passage d'un monde à un autre
Il y a treize ans le podcast encore frémissant n'était pas devenu le maître étalon de la radiophonie. Les geeks n'avaient pas encore décidé de renverser la table, quelques habitudes agréables et surtout du passé faire table rase. En 2011, Jean-Luc Hees Pdg de Radio France, pur produit maison depuis quarante ans, tenait, encore un peu, sans le savoir les rênes d'une radio qui d'après les experts (du consumérisme) devait à tout prix se renouveler pour ne pas mourrir. L'arrivée du manager agile, Mathieu Gallet (2014-2018) révoqué par le CSA devait initier la mue sans aucune concertation avec les personnels de Radio France et encore moins avec ceux de "la fabrique de la radio".

À sa suite, Madame Sibyle Veil, dont je n'oublierai jamais l'audition (devant le CSA), plate, servile et pathétique, allait sans coup férir poursuivre la mue numérique (à marche forcée) si bien engagée et portée par le geek suprême, Laurent Frisch, Directeur du numérique et de la production. De la production ? Autant dire d'un pouvoir absolu sur les contenus. À eux deux, Gallet et Veil, ont fait cumuler à la radio publique quatre-vingt treize jours de grève. Ne comptez pas sur la presse pour vous en rappeler le souvenir quand celle-ci passe son temps à vanter les mérites de Veil, dusse-t-elle de façon bien timorée remettre à sa place Alain Finkielkraut pour sa saillie gravissime envers les journalistes de France Inter, les accusant de dieudonnisation. Deux poids deux mesure, le licenciement de l'humoriste Guillaume Meurice et la mansuétude pour Finkielkraut. On en est là !

Depuis treize ans la production et les programmes se sont sensiblement appauvris. On a diminué les moyens, les productrices et les producteurs et joué de la rediff' à longueur de journée et de nuit. Avec un grand sens de l'humour (et un joli foutage de gueule) Adèle Van Reeth a inventé le 8è jour (sic) avec moins de brio que Virgil Georghiu inventant la vingt-cinquième heure. Madame Treiner a fini par quitter France Culture après avoir mis tant de personnes en burn-out ou en dépression. Mouv' est restée confidentielle. Bleu en déliquescence aggravée. Musique figée "à jamais" dans le classique des classiques et France Info ne sachant toujours pas où elle habite : un peu à la radio, un peu à la TV ? Fip dans ce concert tirant toujours son épingle du jeu.

La période est plus que morose. Projet de fusion, absence de visibilité budgétaire, incertitudes maximum sur l'avenir politique de la dissolution de l'Assemblée nationale et ses effets à retardement. L'audiovisuel public est malmené. Dans ces conditions comment mettre en œuvre la création radiophonique ? 


















Le silence
À la radio, le silence, à distinguer des "blancs d'antenne" (honnis), sont des moments savoureux, retenus sur un fil, en suspend qui créent quelque chose de vibrant grâce à celui qui l'installe, l'invité et/ou productrice ou producteur au micro. Je me souviens de ceux installés par Alain Veinstein, sur France Culture pour son émission de nuit "Du jour au lendemain"… Et puis quelque fois les silences gênants qui mettent au moins autant mal à l'aise auditrices et auditeurs que l'invité lui-même. Une amie qui travaille à la radio suggère même cette belle image : "un silence, un frisson comme si un funambule était sur le point de lâcher"… Merci amie.

Mais il y a aussi ces silences qui font tellement de bien quand la tendance est au remplissage (au chausse-pied) des matinales qui nous écrasent sans laisser la moindre respiration à la pensée. Aussi quand les silences nous permettent d'être ému-es, troublés, en empathie, conscients d'être en affinité élective avec la radio, compagne des jours et des nuits, même si à leur tour ces silences sont devenus de plus en plus rares. Aussi rares que leur pendant, la création radiophonique.

4 commentaires:

  1. Cher Fanch, Dom Quichotte du service public

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    1. Sympa ! Mais dommage que je ne sache pas qui écrit ? ;-)

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  2. merci Fanch vos article toujours justes et dans un français remarquable. Peut être écrire finalement

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