Images du blog de Guy Birenbaum
Radio Fañch : Nous nous sommes vus la veille de votre première chronique. C'était comment ce baptême du feu à France Info ?
Guy Birenbaum : C'était dur, j'avais peur, j'ai dit au micro que "j'avais les j'tons". J'ai pas été bon car il y avait trop de mots, trop d'émotion. La radio c'est pas trop de mots, des silences, la gestion des graves et des aigus. Au bout de trois semaines j'ai trouvé ma place, déterminé à continuer dans la même direction.
R.F. Les graves et les aigus c'est quoi ?
G.B. : Les graves c'est le sens de l'info que je vais développer. Les aigus c'est plus léger. Mais la première considération c'est que je dois être intéressant pour tout le monde. Je refuse le buzz. Je raconte des histoires à hauteur d'homme. Il doit rester quelque chose dans l'oreille de l'auditeur. Autour des histoires que je raconte les politiques ne sont plus là, c'est ça qui est grave. Toucher l'auditeur et l'invité c'est le grave. Les aigus c'est le léger, c'est moduler avec le petit bout de la lorgnette.
R.F. : Pour vous l"'autre" a du sens, quel sens ?
G.B. : Le bon et le mauvais sens, ça dépend des jours et des "autres". Je dois être d'humeur égale et de chronique égale vis à vis de l'invité (2). La radio c'est raconter des histoires. L'"autre" c'est la crieuse de rue de Quimper qu'André Vallini découvre ce matin-là. Et j'évoque que cette crieuse pourrait venir au Conseil des ministres pour faire entendre la voix de la rue. Ces "autres" viennent par effraction dans l'espace radio comme dans l'espace politique. Et vu l'importance du média [France Info] c'est tellement important de ne pas gâcher ce moment. C'est envoyer aux politiques ce qu'ils n'ont pas envie de "voir" et ne peuvent entendre par ailleurs.
R.F. : Souvent vous interpellez au cours de votre chronique l'invité politique d'Achilli pourquoi ?
G.B. : C'est le but et tous les invités sont restés. Je crée un moment qui n'existe pas. Je les ramène sur terre avec du grave, des aigus, du futile comme du sérieux. C'est eux qui font la chute et à travers eux ils font la mienne.
R.F. : Cette autre info, décalée, que vous donnez chaque matin qu'elle est sa fonction : durer dans le temps ou se jouer de l'éphémère ?
G.B. : Il faut se jouer de l'éphémère, de l'instant, de l'info en continu. Il ne faut pas que ce soit un hasard. Cette info doit être celle que tu n'entends pas ailleurs. J'aime m'écarter de l'éphémère des autres [professionnels de la profession, ndlr] et que ma chronique soit reprise par d'autres.
Cette interview a été réalisée par téléphone le mercredi 24 décembre.
(1) Du lundi au vendredi, 7h55, "L'autre info",
(2) L'invité politique de Jean-François Achilli,
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