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Chaque lundi, jusque fin juin 2018, je vous raconte, ici, les prémices de ce qui a pu présider aux "événements" de mai 1968. Avec des archives audio radio en exclusivité, les sources de la presse nationale et régionale, les témoignages de quelques témoins précieux et… mes propres souvenirs.
Alexis Gourvenec, leader paysan du Nord Finistère, à sa sortie de la sous-préfecture de Morlaix, juin 1961 |
5. Paysans : révoltes et modernité
"Les jeunes agriculteurs veulent entrer dans la modernité, désirent ne plus être en marge et entendent peser sur les décisions politiques les concernant" (1), à l'instar de Michel Debatisse, leader paysan, issu des organisations catholiques agricoles (JAC, MRJC) et du syndicalisme agricole (CNJA, FNSEA) (2). En Bretagne, dès les années 50 ces mouvements et ces organisations sont en pointe (3). Elles tiennent l'agriculture et les paysans eux-mêmes. Le 2 octobre 1967, à Quimper (Finistère) une "gigantesque émeute paysanne se heurte violemment, très violemment même, à la police. 283 blessés, dont 2 grièvement, sont recensés. La préfecture est incendiée. C'est lourd. Cela préfigure ce qu'est la Bretagne révoltée." (4) Et à Redon dès juin 1967.
(1) Jean-Philippe Martin, "Les contestations paysannes autour de 1968. Des luttes novatrices mais isolées", Histoire & Sociétés Rurales 2014/1 (Vol. 41), p. 89-136.
(2) Secrétaire général de la Jeunesse Agricole Chrétienne (JAC) en 1956, il a été secrétaire d’État aux Industries agricoles et alimentaires du troisième gouvernement Raymond Barre, du 22 octobre 1979 au 13 mai 1981.
(3) «Révoltes paysannes en Bretagne» par Fanch Elégoët, éditions du Léon à Plabennec, 1984,
(4) Ouest-France, 3 octobre 1967,
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