mercredi 16 novembre 2016

Les (bonnes) ondes... responsives
















Je l'ai souvent écrit ici, les bonnes ondes circulent - aussi - autour de la Maison de la radio. Présence des productrices-producteurs, réalisatrices-réalisateurs, ingés-son et tout ce qui fait la radio. Déambuler autour de la ronde c'est déjà être dedans. Car, avec tout ceux que je croise, je parle plus radio que petits-pois carottes. Avec celles et ceux qui font la radio on est loin très loin de la méta-organisation qui manage et promeut ce média comme des petits-pois carottes justement, ou mieux encore comme de la radio res-pon-sive-sur-tous-les-écrans...

Fut un temps dans la Maison où tout le monde était de la radio, était "radio", jusqu'à ce que déboule la horde sauvage (mais sans Sam Peckimpah) de manageurs et autres cadres tendance soft-poweur (sic) qui vivent de la radio mais n'en font pas, n'en sont pas. Demain c'est connu, leur profil (de travers) les mènera dans le rail, l'orange, les télécommes (personne), le hard-poweur ou les scoubidous bidous-bidous-ah, formatés écrans responsive (1).

Aujourd'hui la radio s'écoute avec les yeux...Et, sans doute, que les producteurs, Jean Garretto et Pierre Codou (2), auraient créé "L'œil en coin". Car aujourd'hui ceux qui, minoritaires, fabriquent la radio passent après ceux qui la responsivent, persuadés que le monde entier n'aura plus d'yeux que pour leurs écrans magiques qui renverront bientôt l'objet radio aux Puces de Clignancourt ou de Saint-Ouen (sises à Paris). La radio de flux c'est déjà du passé. La modernité ça se vit avec les yeux, plus avec les oreilles. 




Les gourous et autres chamans du digital ont fini par venir à bout de nos oreilles et de ces créateurs de sons, d'histoires et d'aventures radiophoniques extraordinaires "rangés" sous la bannière magnifique de l'imaginaire de la voix. Aujourd'hui, sans écran point de salut, slogan définitif, quitte à nous faire croire que ce serait la solution pour booster les audiences et attraper ce public qui n'écoutait pas/plus la radio.

Mais quand mes oreilles croisent celles des documentalistes de l'institut National de l'Audiovisuel (Ina) je suis aux anges. J'écoute de la radio (3), je parle des  hommes, des femmes qui la font, des voix, des émissions, des indicatifs, des histoires extraordinaires qui ont fait ma propre histoire de radio. Ici pas de nostalgisme, juste la lucidité de constater qu'une "nouvelle" ère a pris le pas sur l'ancienne. Je ne serai ni le Don Quichotte contre les écrans moulins-à-vent et ni même Jack Beauregard dans "Mon nom est personne".

Je crois que je continuerai longtemps à écouter la radio et à méditer la phrase de Pierre Wiehn (4) qui, lors d'un très récent colloque à la Scam sur "Quelle place pour les auteurs ?", a pris très discrètement la parole pour dire : "Et le rêve dans tout ça ?". Le rêve ? Sans doute l'exact contraire des offres radiophoniques responsives

(1) Je l'ai pris dans le sens " réactif" "réceptif",
(2) Producteurs de "L'oreille en coin" France Inter 1968-190,
(3) Pour préparer mon prochain set à Longueurs d'Ondes (Brest février 2017),
(4) Ancien directeur de France Inter 1973-1981.

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