vendredi 6 avril 2018

67/68 : une autre révolution culturelle… Pendant les grèves Paris-Roubaix continue… (30/42)

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Ici, le vendredi, jusque fin juin 2018, en complément du feuilleton "société" publié chaque lundi, je vous raconte, quelques faits marquant de "la vie culturelle" de l'époque. À travers les livres, les films, les disques qui ont marqué la révolution culturelle qui couve. Avec des archives audio radio en exclusivité, les sources de la presse nationale et régionale, et… mes propres souvenirs.

Eddy Merckx, Paris-Roubaix 68

La ferveur populaire pour l'enfer du Nord
Je vous propose un pas de côté. Alors que la tension et la pression montent en France en ce début avril 68 une grande manifestation populaire cycliste va pendant quelques heures faire diversion. Pour sa soixante sixième édition, la course magnifique captive toujours autant le public. Le dimanche 7 avril, le journal de 19h de France Inter consacre neuf minutes à l'événement. Le champion du monde Eddy Merckx a remporté l'épreuve, Poulidor est arrivé… sixième. Antonin Magne (ancien champion) directeur sportif de l'Équipe de France commente.



Je voudrai vous donner l'occasion d'écouter un résumé fait par la télévision où le commentateur (ici l'ancien cycliste Robert Chapatte) décrit sur des images en différé ce qu'il sait déjà et voit et une création radiophonique par un maitre du genre Yann Paranthoën. Quand bien même la télévision pourrait disposer d'images en direct, ce média est toujours dans la description, l'analyse des comportements sportifs, la comparaison des résultats sur plusieurs courses et des supputations de podium à n'en plus finir.

La radio fait la même chose (sans le support des images). Les deux médias sont dans une logique de couverture immédiate de l'actualité. 

Journal télévisé de la nuit (2ème chaîne) du 7 avril 1968



Mais quelque fois la radio va beaucoup plus loin et donne à voir (si ! si !) et à attendre ce que la télévision ne montre jamais et auquel la radio s'intéresse peu ou prou : l'autour. Tous les autours. De la préparation de l'événement côté sportif, côté public. De l'état de tension de la salle de presse. Des mouvements de foule. De l'ambiance au réel des bords de route ou du peloton… Des éclats de voix. Tous les éclats de voix. Et tout ça avec le son, les sons de la course. Si c'est Yann Paranthoën qui est à la manœuvre (1), le maître nous compose une symphonie où l'on se prend très vite à être dedans. Car cet inseigneur du son nous transporte d'un lieu à un autre au rythme trépidant de la course et quelquefois cahotant quand celle-ci aborde les fameux pavés. Quand les images forcent la passivité, ici, on se prendrait presque à être "actif" et comme un enfant émerveillé on ne voudrait jamais que la course s'arrête.

En exclusivité et intégralité jusque fin avril
"Yvon, Maurice et les autres et Alexandre, ou la victoire de Bernard Hinault dans Paris-Roubaix 1981" (Yann Paranthoën, Claude Giovannetti, ACR, France Culture, 11 juillet 1982)



(1) Le Paris-Roubaix, qui a vu la victoire de Bernard Hinault le 12 avril 1981. Une version remontée de 45' obtiendra le Prix Italia en 1982.

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