Si tant est que la Normandie soit à l'ouest de la Belgique, même si elle n'est pas western. Si tant est qu'une fille veuille faire le chemin à l'envers de ses grands-parents, immigrés flamands entre les deux guerres, en basse-Normandie. Si tant est qu'elle tourne autour de ses racines, de celles des autres, de celles qui entraîneront son père à (re)venir en Belgique… Sonia Ringoot dans un documentaire sensible et touchant l'a… tenté. Elle vient de remporter le prix Schaeffer 2011 (1) pour "En quête de terre". Il mériterait d'être diffusé à la radio (2). Mais dans quelle émission ?
Là-bas si j'y suis (3) ? Il faudrait pour ça que Mermet fasse preuve d'abnégation pour ne pas interposer sa voix par dessus le documentaire et qu'il oublie 50mn tout ce qui "plombe" son émission. Il faudrait que Sonia Kronlund (4) ne le découpe pas en deux épisodes. Que "Sur les docks" ou mieux "L'atelier de création" (5) lui réservent une émission. Mais il faudrait surtout que ce documentaire soit précédé et succédé par du silence. Du "silence radio", soit quelque chose comme quelques sons tout juste émis, pour nous permettre de sortir doucement du sujet. Ici on ne peut pas être dans l'enfilage de perles. Évoquer la "mise en ondes" d'un documentaire nous fait toucher du doigt que la mode d'un sur-habillage d'antenne empêche définitivement les temps de "respiration".
Le sur-habillage d'antenne ce sont les intempestifs rappels en cours d'émission du nom de la chaîne et de l'émission en cours, c'est l'auto-promo en fin et début d'émission à laquelle il faut ajouter l'auto-promo des sept chaînes de Radio France et je ne parle pas des "parrainages" (sur Inter) qui en rajoutent pour détourner la pensée, ou stimuler l'"à côté". De ce qu'il fallait faire avec subtilité, les habilleurs en ont fait la "charge de la brigade légère" permanente en copiant les radios "périphériques" et surtout la télé. Pour garder l'auditeur on l'attrape comme une mouche avec du miel… dur.
Pour "En quête de terre" il faudrait nous laisser dans le train qui mène en Belgique ou ailleurs. Il faudrait nous laisser dans les paysages sonores qui défilent devant nos yeux et dans nos oreilles. Il faudrait nous laisser doucement revenir sur… terre !
(1) œuvre primée au festival Phonurgia Nova, des 10 et 11 décembre 2011,
(2) je ne traite ici que des radios publiques mais il a forcément sa place sur les indépendantes : Campus, Grenouille, Jet,…
(3) France Inter, du lundi au vendredi, 15h
(4) France Culture, Les Pieds sur terre, du lundi au vendredi, 13h30
(5) France Culture, le mardi et le jeudi, 23h.
Concernant le rappel du nom de la station et de l'émission, il me semble que c'est une obligation légale.
RépondreSupprimerPas légale mais de courtoisie ! Les tunnels dans lesquels s'engagent producteurs et invités sans que pendant de longues minutes on ne sache qui est l'invité (à moins de connaître sa voix) nécessitaient cette mesure. Mais trop c'est trop !
RépondreSupprimerC'est au producteur de penser à ses auditeurs et de régulièrement donner le nom de son/ses vis à vis ! Il y a ceux qui savent le faire de façon fluide et ceux qui n'ont plus rien à faire puisque le jingle glacial de France Inter qui tombe "comme un cheveu dans l'onde" s'en occupe…
Si, légale. De même qu'il est obligatoire que la radio comble son temps d'antenne alloué, peu importe avec quoi. Pas question de blanc de plus de X minutes, sinon rappel à l'ordre.
RépondreSupprimerAlors toutes les chaînes de RF ont été longtemps dans l'illégalité non ? Et tant qu'à faire peux-tu donner les références de cette légalité. Ensuite il y a la légalité respectable et les usages plus ou moins zèlés. Aucun programme de France Musique n'est interrompu ou saturé de jingles comme France Inter. Et il y a aujourd'hui des producteurs de France Culture qui cultivent cette "politique" du tunnel sans l'information à minima.
RépondreSupprimerBonjour Fanch,
RépondreSupprimerEffectivement je me suis laissée dire par un "pro" de la radio, qu'il ne fallait jamais de "blanc" à la radio. Donc, on comble par de la parole, de la musique... Je ne sais si c'est légal, mais cela fait partie de la règle sur les antennes de Radio France! (les autres ?, je l'ignore). Tout comme vous, je déplore ces trop nombreuses interventions au cours des émissions.
Le silence signifie autant que la parole, mais pas à l'antenne ! En revanche dans une œuvre radiophonique, il a toute sa place !
Bonjour Simone,
RépondreSupprimerLes "vrais" blancs sont interdits, mais les blancs d'écoute de la parole nécessaires. Et ce n'est pas pour combler les blancs que les jingles s'insèrent c'est pour surexposer la chaîne…
Ce projet a pu être diffusé sur la première , RTBF et est toujours en écoute
RépondreSupprimerhttp://www.rtbf.be/radio/podcast/player?id=1412133
Dans le cadre du concours Phonurgia, "En quête de terre "sera certainement diffusé sur le réseau de radio campus France lors de la semaine du son,
et le vendredi 20 janvier à l'Ircam à Paris lors de la remise des prix.
Merci beaucoup à Alice_M qui m'a permis de corriger une grosse faute, si tant est qu'emporté dans mon élan j'ai été tenté de fermer les yeux…
RépondreSupprimer"Le sur-habillage d'antenne ce sont les intempestifs rappels en cours d'émission du nom de la chaîne et de l'émission en cours"
RépondreSupprimerFrance Musique s'y est mise récemment avec une voix étrangère à l'émission dans celle de François-Xavier Szymczak, Le jardin des dieux : Une voix enregistrée casse l'ambiance en indiquant nom de l'émission et nom du présentateur.
Bientôt, au milieu d'une conversation téléphonique, vous entendrez "Vous appelez depuis le modèle XW de la marque YZ"... le Service public l'a lancé, le privé suivra.