jeudi 14 septembre 2023

Sonnez tambours, résonnez musette !

À chaque fois qu'on demande à Sibyle Veil, Pédégère de Radio France, les nouveautés pour la rentrée, elle brandit l'étendard de l'info, mais jamais celui des programmes (1). Une demi-heure de plus pour Inter et une demi-heure de plus pour Culture. Le marquage à la culotte des deux chaînes est patent ! L'info c'est "facile" à caser et c'est noble ! Les programmes n'ont qu'à bien se tenir ou, presque ne plus se tenir du tout dans la dernière ligne droite, avant d'être absorbés par les… par les… podcasts, voyons !

Le bri "collage" est parfait !










Le fin du fin appartient à France Inter qui après une saison 2022-2023 avait recomposé le 9h/10 (2) et remet le couvert en mélangeant tout de 9 à 10 ! Parallèlement vous aurez suivi les aventures calamiteuses des journaux d'info sur France Culture et France Musique ! Triste épisode d'un amateurisme de haut-vol, d'effets d'annonce bidons, et de rétropédalage institué comme discipline olympique de la communication !

Devillers perd son interview "culturel" et laisse la place à Léa Salamé qui anime un débat (de société) dès 9h05 avec Nicolas Demorand, puis reçoit un invité (people) à 9h30, soit strictement la même chose que Devillers l'an passé. Pourquoi alors ce changement de cases. Léa Salamé voulait-elle embaucher plus tard ? A-t-elle sollicité plus de temps d'antenne pour mieux accueillir ses invités ? Et pourquoi Devillers débarquée et rembarquée dans l'interview de 7:50. La lisibilité de ces choix éditoriaux n'est pas visible du tout. C'est la patte d'Adèle Van Reeth (directrice d'Inter depuis la rentrée 22) dont on n'imagine mal que Laurence Bloch n'y ait mis son grain de sel ou… de poivre, c'est selon.

Devillers interviewant des politiques est-ce bien son meilleur atout professionnel ? Elle a réussi depuis 10 ans à se faire un nom en recevant souvent avec beaucoup d'empathie ses invités. Allant souvent jusqu'à les admirer à l'antenne. Ce passage de témoin Salamé/Devillers cache un loup et ne me convainc absolument pas. Quand en plus, Mathilde Serrell se voit attribuer deux chroniques (une de plus, à 9h45). Roucoulades et enfilage de perles assurés.

Petit à petit en loucedé, l'info mange les programmes, les journalistes prennent toutes les places, les productrices et producteurs voyant les cases se réduire comme peau de chagrin. Et si l'on ajoute à ça, la fin des programmes des deux chaînes (Inter et Culture) à 22h, la toile se rétrécit vraiment. Et la nouvelle politique de programme : re-diffiuser les rediffusions n'y arrange rien.

Tout nous prépare à la fin de la radio de flux mais ça, même les journalistes se refusent à l'évoquer et à l'analyser. La chute n'en sera que plus dure à amortir !

(À suivre demain… ou lundi ;-)

(1) Presque aux origines de la radio et plus précisemment depuis le milieu du siècle dernier; les programmes ont toujours été dissociés de l'info. Les programmes voient opérer des saltimbanques (et de plus en plus de journalistes) et les infos des journalistes… patentés. Et à l'origine pas du tout tentés par l'animation des programmes de divertissement (au sens large),

(2) Extension du 7/9 en 7/9:30, et une interview de personnalités (people) de 9h08 à 9h30 par Sonia Devillers qui après huit ans abandonne "L'Instant Média". Et nouvelle émission pour Rébecca Manzoni (Totémic, 9:30/10h) qui interviewe des… personnalités de la culture et plus particulièrement de la musique. Ces chamboulements provoqués par le départ d'Augustin Trappenard (Boomerang, 9h07/9h41) pour la TV (La grande librairie, F5)

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