lundi 11 septembre 2023

Coucou le (la ?) revoilou !

Bonjour à toutes, à tous et à chacun. J'aurais préféré titrer "Coucou la revoilà…" (la radio publique) ! En panne d'ordinateur depuis six semaines je vous propose pour ces quatre prochains jours en forme de feuilleton, série, de retracer quelques épisodes d'un été bien plat en créations originales, décalées, décadrées pouvant/devant faire une large place à l'imaginaire. Au lieu de quoi il s'est agit la plupart du temps d'ajouter au titre habituel d'une émission les trois mots… "de l'été". L'image qu'a donné d'elle-même et de ses programmations estivales la radio publique a été affligeante pour ne pas dire pitoyable. La mécanique qui prend les auditeurs pour des moutons a fonctionné à plein régime, je veux parler des re-diffusions des re-diffusions ! La caricature n'y suffirait pas. Comment ont donc fait les dirigeants de la radio publique depuis 1963 (il y a soixante ans donc) pour inventer, transcender, dépasser les programmes des "grilles d'hiver" et donner envie à la radio de surprendre, de découvrir et de garder en mémoire des voix et des programmes audibles… nulle part ailleurs ?

Détail de l'émetteur de radioddifusion d'Allouis
dans le département du Cher.



Pour ça, la formule était simple des gens de radio, hommes et femmes s'occupaient de radio. Sans être manager HEC, énarque ou opportunistes carriéristes ! L'État, depuis l'éclatement de l'ORTF en 1975, lâchait la bride à ce qui est devenu Radio France. Jacqueline Baudrier, première Pédégère de cette société, journaliste et gaulliste, faisait confiance et soutenait les directeurs de France Inter, France Culture, France Musique et FIP (France Inter Paris) qu'elle avait nommés. Et si vous lisez ce blog vous aurez pu trouver quelques références à ces heures… de gloire.

Au lieu de quoi, aujourd'hui, il s'agit de communiquer ! Faire savoir sans aucun savoir-faire. On a assisté, à la fin de la saison radiophonique, à quelques micros-événements dignes des Pieds nickelés (désolé pour cette référence…datée) :

- Sibyle Veil, Pédégère de Radio France, désavouée en avril par sa directrice éditoriale, Laurence Bloch, qui refuse catégoriquement que Patrick Cohen remplace Marc Fauvelle à la matinale de France Info (au prétexte - bidon - qu'Info pourrait piquer des auditeurs à Inter. Au réel, Bloch, alors directrice d'Inter, en pleine ascension d'audience, n'a pas pardonné à Cohen  d'avoir, à la rentrée 2016, lâché la matinale d'Inter pour celle d'Europe 1. La vengeance est un plat…) 

- Adèle Van Reeth, directrice depuis un an d'Inter choisit d'écarter "La bande à Charline" (quotidienne depuis 2014 à 17h) de la case en or et de lui proposer le dimanche de 18 à 20h en public. Pétitions (234 000 signatures), ronchonnades, bravades rien n'y fait. Vizorek met les voiles pour… RTL !

Paradoxal : l'argument de Van Reeth, bien ficelé depuis des décennies à Radio France, il faut "savoir évoluer (et sortir de sa zone de confort)"… La bonne blague !

- Depuis trente deux ans, Jérome Garcin, producteur du "Masque et la plume" est dans une zone d'ultra confort et personne ne lui a jamais demandé de quitter cette case emblématique, juste un peu poussiéreuse ! De lui-même il mettra les bouts à la fin de cette année.

- Aussitôt Rebecca Manzoni est nommée pour le remplacer. Elle perd sa quotidienne totémique ("Totémic") pour une hebdo d'une heure le vendredi. Que va t-il se passer de culturel le matin entre 9h et 10h, Trappenard parti à la rentrée 2022, Rébecca sortie à la rentrée 2023 ? Vous le saurez dans un prochain épisode !

- Si Garcin quitte le navire en fin d'année, Laure Adler (productrice à France Culture, directrice de France Culture et productrice à France Inter, L'heure bleue, jusqu'à fin juin 2023) quitte Radio France après services rendus. La presse ne tarit pas d'éloges et les superlatifs en rajoutent aux superlatifs ! Eva Bester la remplacera du lundi au jeudi aux mêmes heures !

- Si Garcin et Adler ont fait roucouler la presse. Cette dernière a été particulièrement mutique pour saluer le départ discret de Jean Lebrun. Producteur sur France Culture (Culture Matin, Pot-au-feu, Travaux publics) et sur France Inter (La marche de l'histoire). Refrain connu il ya les idoles (médiatiques) et les tâcherons. Lebrun est un homme de radio, singulier, opiniâtre et bosseur. Un intellectuel comme on ne risque plus d'en voir avant longtemps sur le service public.

- Feu l'histoire à la radio ! Van Reeth enfonce le couteau dans la plaie et donne leur congé à Patrick Boucheron et Ludivine Bantigny, "Histoire de" (le dimanche 13h20/14h) sans autre raison apparente qu'un choix arbitraire et sûrement…politique ! La liberté éditoriale (quelque chose entre les oreilles, ancien slogan d'Inter) n'est plus à l'ordre du jour. L'histoire, tendance people, s'installe.

- Dans le même temps la directrice éditoriale de Radio France, Laurence Bloch, sanctifie (via Twitter, X) Ph. Collin pour son génie des podcasts d'histoire. Annoncés natifs ils squattent la grille d'été et mieux la grille d'hiver le dimanche aprem. Pirouette éditoriale et grand bluff sur ces créations hors flux que Van Reeth appelle le "huitième jour". Collin alpagué par historiennes et historiens suite à son podcast sur J.M. Le Pen, fait le sourd et s'imagine agrégé d'histoire aux écrits et propos irréfutables ! Un très mauvais point pour le producteur à qui il manque assurément quelques cours… d'histoire !

(À suivre demain)…,France Culture tourne en rond

(1) Exceptées peut-être les "Grandes traversées" de France Culture qui, à la différence du temps de leur création initiale disposaient de plus de trois heures d'antenne. Et de la formidable émission quotidienne de Thierry Jousse, au mois d'août sur France Musique "Retour de plage" (18h/20h)

Flora Monbec, en école de journalisme et stagiaire à Ouest-France s'est intéressée au mercato radio : https://www.ouest-france.fr/medias/radio/decryptage-une-rentree-radio-sans-audace-focalisee-sur-des-vedettes-de-television-7c59ad84-41df-11ee-98ae-b84efb2cf398

1 commentaire:

  1. Pour paraphraser Amadou et Mariam :
    Que de hauts, que de bas
    C'est la vie dans ce monde
    Triste réalité

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