Ça commence par chanter : Délia Moldovan avant de rencontrer Alexandre Romanes, chantait déjà. Ensemble ils ont fondé en 1994 le premier cirque tzigane d’Europe. Ce jour-là nous retrouvons le clan Romanès au nord de Paris, un matin, à l’heure où les enfants répètent le spectacle «Paradis Tzigane».
Délia ne se sent pas Roumaine, au risque d'avoir quitté la Roumanie (époque Ceaucescu) face au racisme envers les tziganes. Elle sentait qu'elle "allait mourir"… Se trouvant face à la Terre qu'elle imaginait à elle puisque "elle est à tout le monde"… Alexandre Romanès dit "Un cirque tzigane c'est terrible" quand il laisse à eux-mêmes les enfants pour répéter sans lui. "Le cirque Romanès c'est une trentaine de personnes. Le chapiteau à 300 places et on est trente à vivre sur ces 300 places et en Roumanie on en nourrit encore une bonne vingtaine !"
Jacques Blanc, directeur du Quartz de Brest, scène nationale, qui a souvent accueilli le Cirque Romanès, se sent un peu sur les marges de la famille, particulièrement quand il est le parrain d'Alexandra alors qu'il n'est pas tzigane lui-même. Et ça chante encore ! Puis la famille se rendant au baptême (catholique) de deux petits-enfants on apprend que le prénom d'un enfant n'est donné que quand on voit son visage, et pas avant la naissance comme c'est souvent le cas en France. La petite fille ressemblant à un soleil on l'appela Sorina (soleil en rom).
Le documentaire nous plonge dans une ambiance paisible, familiale, douce même. À l'image de la société tzigane où la famille et les enfants sont au cœur de leur vie. Laissant aux enfants beaucoup de liberté. Alexandre Romanès évoque l'évolution des modes de vie tzigane. Ceux qui ont fait le choix d'être sédentaires et qui se plient aux modes de vies occidentaux. Ceux qui sont restés en caravanes et qui se sont affranchis du système scolaire, de la réussite sociale, fiers de vivre à leur façon gitane.
On l'entendra, sans détour, se dégage surtout de cette famille tzigane une grande humanité, simple et chaleureuse. Une immense fraternité qui télescope nos propres humanités repliées sur elles-mêmes. Une immense fraternité en chantant.
Un documentaire d'Irène Omélianenko, réalisation Nathalie Battus, prise de son Alain Joubert.
(À suivre)
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