mercredi 12 mars 2025

Pagnol… la gloire de son père !

Que du bonheur ! Ce Marcel qui nous enchante depuis la nuit des temps vient de remettre le couvert (sous le figuier) si je puis me permettre de galvauder la transcription sonore du premier tome de ses souvenirs d'enfance : la gloire de mon père. Tout a commencé en 1958 et 1959 quand Pierre L'Hoste (journaliste de radio) enregistra, en dix-neuf épisodes, Marcel Pagnol lisant "La gloire de mon père". Et puis en 1991, au mois d'août, Claire Chancel, productrice à France Culture, en fit un redécoupage et en vingt-cinq épisodes nous accompagna dans les garrigues (1). Commencé chaque matin par ce feuilleton était un vrai régal…











Et voilà qu'en mars 2025, France Culture a eu la bonne idée de remettre sur le métier, la gloire de ce père que Marcel vénérait. Sans l'accent, cette fois-ci les extraits choisis sont lus par Hervé Pierre, de la Comédie Française (2). Particulièrement si l'on a pu écouter la série de 1991, on entre vite dans l'histoire, car ces souvenirs d'enfance ont quelque chose d'universel et de singulier. Singulier pour l'époque, le tout début du XXè siècle. Singulier pour la vie d'un enfant dont le père instituteur est son plus grand héros. Singulier pour la vie provençale à la ville et à la campagne. Universel pour l'innocence et les émerveillements d'un enfant face à la vie (3).

On se régale encore et la tentation a été grande d'écouter les cinq épisodes à la suite, tant la langue de Marcel Pagnol est fluide, imagée, coulant de belle source provençale. J'ai coupé en deux et terminé ce matin aux aurores. Haletant pour la partie de chasse dont j'avais oublié l'issue dont je ne dirai rien ici. D'ailleurs j'ai du consulter mes propres archives pour mieux me rappeler comment la partie de chasse se termina version Claire Chancel. Voilà donc une occasion pour vos soirs, vos nuits d'insomnie ou vos petits matins libres, de prendre une immense bouffée d'humanité, de soleil et de calme. Toute chose indispensable à nos quotidiens perturbés.

Ajout de 15h
Il m'était impossible de ne pas suivre la série suivante "Le château de ma mère". Où l'on est toujours émerveillé de voir comment Pagnol par un luxe de détail étire le temps au point de se sentir le vivre avec lui. Un temps aussi où le simple n'a pas besoin de se frotter à la concurrence de complications qui n'envahissent pas encore la vie des Provençaux. L'amitié de Marcel avec son meilleur ami Lili est touchante et ralentit encore mieux le temps des adultes qui ont peut-être oublié les bonheurs de l'enfance. Quant aux complicités de la petite famille de Marcel elles ne sont pas justes touchantes elles disent quelque chose d'un temps suspendu à la tendresse et à la joie.

(1) "Tourbillon. Tourbillon de la langue. De l’accent. De pages souvenirs où bruissent le vent et les cigales dans les oliviers. De paysages de garrigues. D’un temps ralenti. À la mesure d’un soleil qui écrase tout disait Giono. Pagnol, 62 ans, enregistre au micro de Pierre L’Hoste ses souvenirs qu’il vient de publier ", in "Fañch Langoët, 60 ans au poste. Journal de bord d'un auditeur" L'Harmattan, février 2023,

(2) Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière, extraits choisis par et réalisation Juliette Heymann. Prise de son, montage et mixage : Claire Levasseur et Antoine Viossat, Claire Chaineaux,
(3) Comme Zézé dans "Mon bel oranger. José Mauro de Vasconcelos", 1968.

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