Kenzo Tribouillard / AFP/Archives |
Ce billet est dédié à Benjamin, Iris, Sophie, Margot, Laura et Bïa…
Ce titre colle à ma semaine à Paris. J'aurais pu choisir "Le piéton de Paris", car je l'ai arpenté à pied, la capitale. À pied et avec mes yeux qui ne savaient plus où donner de la tête. Ou "Le paysan de Paris" qui aurait fonctionné car j'ai chanté Aragon en marchant à petit pas comptés : "Que sais-tu des plus simples choses, les jours sont des soleils grimés…". Et mieux encore "Paris est une fête"… Car je me la suis fait cette fête d'Hemingway, avec l'idée de parler au passant qui passe… dans le bus. Et que ce soit le 48, le 72, le 63, le 70 ou le 87, je me suis fait quelques exercices de style pour saluer Queneau (1).
Mardi 14, Café Sarah Bernhardt, place du Châtelet. Je travaille sur mon "set" de Longueur d'Ondes (2018) qui nécessite rencontres, interviews et archives. On refait le match. Un beau match avec des prolongations, des buts (atteints), de beaux dribbles et une palanquée de ratons-laveurs, que Prévert n'aurait pas reniés. Mes deux oreilles sont en flux tendu et ma mémoire active. Mercredi 15, Radio France, Avenue du Général Mangin. Archives (papier). Je scrute, scrute et rescrute les programmes radiophoniques de France Inter. Je cherche et… je trouve.
Mercredi 15, Convention-Vaugirard. Je rencontre (avec G.) un grand bonhomme de radio. On vient lui parler de 1966. D'une catastrophe minière et d'un journaliste-poéte qui sur place fît des prouesses quand son Nagra en rade lui fit tenir l'antenne presque 40' au journal de 13h. Je compte bien vous raconter cette histoire avant l'été. Jeudi 16, Mangin.
je remets le couvert ou plutôt je soulève le couvercle des archives. Et je trouve. Et je trouve même, à côté, pour faire un prochain billet sur Madeleine Constant. Entre midi et deux, devant la porte B, de la Maison de la Radio, (je salue Marc Voinchet) et interviewe au téléphone Marie-Christine Le Dû sur Pierre Bouteiller.
Jeudi 16, rue Gros, Le bistrot-café. Rencontre avec Patrice Blanc-Francard (ex-producteur radio et ex-directeur de "Le Mouv''")pour parler musique et d'un évènement des sixties. Interview dans la boîte, à paraître en juin. Jeudi 16, Les Ondes, Rue Gros. Rencontre avec Chantal Le Montagner, assistante de Kriss pour "Portraits sensibles". Je venais chercher la réponse de l'auditrice qui le 5 février à Brest, nous demandait "Comment Kriss faisait t-elle donc pour découvrir toutes ses formidables personnes ?" . J'ai la/les réponses. Un billet suivra.
Vendredi 17, Maison de la radio. France Inter. Rencontre avec Jean-Baptiste Audibert pour parler de son métier de programmateur. Billet à venir. En partant il me conseille d'écouter le nouveau Drake, Camille, Juliette Armanet et The XX. J'ai commencé. Merci Jean-Baptiste. Vendredi 17, XVIIème arrondissement. J'interviewe un cador radio qui me parle (aussi) d'Europe n°1, des Beatles. Billet en juin. RV aux Ondes. Après ma rencontre, je salue Frédéric Lodéon au zinc. Il met un visage sur ce @radiofanch qu'il suit sur Twitter.
Dans le bus 83, je fais la connaissance de Benjamin D. (87 ans), jeune premier qui drague ostensiblement Iris et Sophie, en montrant sa photo N&B, d'une époque où les femmes se pâmaient en lui laissant leur n° de téléphone pour se revoir. Il en fait autant, leur donne deux petits bouts de papier avec toutes ses coordonnées, et propose aux deux jeunes femmes de leur faire une visite guidée du Luxembourg. Homme de radio, il file à RCJ (Radio Communauté Juive, 94.8 Paris) faire sa chronique hebdomadaire. J'ai juste le temps de dire à Iris et à Sophie que je fais ce blog-radio et que je raconterai lundi à 8H30 notre virée en bus. Qu'elles excusent ce léger différé de publication.
Toute la semaine, dans le bus (plus de deux heures par jour), j'ai parlé avec des inconnus. Ils avaient tous le sourire. On a échangé sur des choses simples. Et surtout on a pas attendu pour se parler que ce soit un mot-d'ordre tendance.
Samedi 18, j'interviewe par téléphone Ivan Levaï pour parler de Pierre Bouteiller et de sa "note" aux producteurs. En soirée, chez K., je rencontre Margot, qui travaille dans une grande firme connue pour son moteur de recherche… tellement connu. Elle est linguiste et s'intéresse à la voix radiophonique (moi aussi ça tombe bien). On cause radio, Ferré… Dimanche, Montreuil. Avec deux vieux briscards de la radio publique, A. et G., on cause de "podcasts", de Mermet. Laura se souvient d'Isabelle Aubrac et des vaches de l'Aubret. On refait le match bien sûr, pas France-Galles, mais Radio-France.
Lundi matin, Brasserie l'Atlantique, Montparnasse. Avec Bïa on parle de l'avenir de la radio, celle en "in", celle possible en "out". On feuillette "Le Parisien". Elle lit mon billet publié hier. M'offre un croissant, un grand café et une tartine. Trop sympa ! J'ai passé une semaine magnifique avec ma muse. La radio. Celle que je porte en viatique, pour mes voyages permanents dans les ondes.
Merci à tous ceux qui m'ont accueilli, hébergé, restauré, écouté. Ma besace est lourde et mon cœur léger. J'ai des sons plein mon Zoom. Je reviendrai au temps des cerises et peu importe le temps, je chanterai à tue-tête Jean-Baptiste Clément.
(1) Léon Paul Fargue, Gallimard, 1964. Louis Aragon, Gallimard 1926. Ernest Hemingway, Folio Gallimard 2012. Raymond Queneau, Gallimard, 1947,
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