Donc, ce jour, lCI, la plateforme France Bleu/France 3 d'une "offre numérique de proximité" devrait prendre sa place parmi d'autres plateformes audiovisuelles. Les Présidentes de Radio France et de France Télévisions, Mmes Veil et Ernotte, en ont hier dans Le Parisien, assuré les lecteurs, les tutelles, les salariés des deux maisons. Union "contre nature". Contre nature des salariés concernés qui n'ont aucune information sur les modes opérationnels et respectifs d'organisation/éditorialisation qui vont régir une telle plateforme. Sur une "idée" en novembre dernier, de la Ministre de la Culture, Mme Bachelot, les deux sociétés audiovisuelles vont donc associer "ICI" (1) leurs compétences, savoirs-faire et autres complémentarités. Sauf que…
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Sauf qu'une fois de plus, un ministère, des Présidentes zélées forcent un mariage audiovisuel à défaut que ces deux sociétés aient pu être associées, si la loi audiovisuelle de 2020 avait été menée à son terme. Avec la création de France Média associant Radio France, France Télévisions, France Médias Monde et l'Ina. À défaut d'entrer par la grande porte, entrons par la petite fenêtre. Si cela n'avait pas une portée beaucoup plus lointaine et stratégique qu'une "offre de proximité" on se demande bien pourquoi les deux Pédégères en feraient autant pour imposer une structure de plus dans l'offre audiovisuelle publique existante ?
Comme la création de franceinfoTV, fait du Prince Hollande, ICI ressemble fort à la préfiguration du futur mix audiovisuel Radio/TV. Avec toutes les conséquences que cela implique en terme d'identité éditoriale, de renoncements et d'orientations beaucoup plus visuelles qu'audio. L'idée pernicieuse est bien d'habituer le public à ne plus distinguer l'audio du visuel. Voire à l'habituer à la disparition des noms des chaines audio.
Si l'on ajoute à ça les effets attendus de la Présidentielle et de l'avenir absolument compromis de la Contribution à l'Audiovisuel Public (CAP), il faut s'attendre à des jours très noirs pour toutes les sociétés audiovisuelles publiques. Qui, malgré toutes les instances de régulation (CSA) évoluent au gré de décisions politiques contradictoires, autoritaires et incapables d'assurer une autonomie financière pérenne à ce service public.
Depuis le 28 mars les salariés de France Bleu ont été invités à ne plus abonder les pages web de la chaîne et à se mettre en grève le 31 mars. Alors ICI et… maintenant quoi ?
J'aurai du titrer "… et maintenant dissoudre l'audiovisuel public !"
(1) C'est le nom commun "ICI par France Bleu et France 3", géré par un Groupement d'Intérêt Économique (GIE). Avec à la clef la disparition définitive du site Francebleu.fr. Soit l'info et les programmes des quarante-quatre locales de France Bleu + les vingt-quatre journaux des régionales de France 3. J'avais raison en 2015 de voir dans le rapport Schwartz les signes d'un renouveau de l'HORTF (Holding de Radio et Télévision Française)…
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