lundi 5 février 2024

On aura beau mettre trois personnes devant un micro…

Ça ne fera jamais une émission de radio. Particulièrement si celle-ci n'est ni pensée ni écrite. Or jusqu'ici "tout va mal" pour la directrice d'Inter, Adèle van Reeth qui voit au moins un de ses choix éditorial se prendre le mur. En proposant à trois femmes : Marie Misset, Maïa Mazaurette et Marine Baousson d'occuper la case de 17h du lundi au vendredi sur France Inter on se demande encore quel pouvait bien être le "concept" de cette émission ? À part celui du, de la sempiternelle invité-e, du bavardage intempestif, de la chronicroquette pour "meubler" le vide et d'un titre fastoche et tendance pipole "Jusqu'ici tout va bien" auquel peut s'ajouter "mal" . 












Une fois prise la décision en juin 2023 de ne pas reconduire les belges - Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek - et leur comparses pour l'émission "C'est encore nous", qui avec des titres différents occupait la case de 17h de la généraliste de Radio France, se posait la question cruciale "quoi mettre à la place ?". 17 h : la belle case. Occupée longtemps par Jacques Chancel et sa "radioscopie" et quelques belles années par Daniel Mermet "Là-bas si j'y suis". 

Matthieu Noël, animateur de "Zoom Zoom Zen" à 16h fait vite savoir qu'ayant déjà remplacé Charline pour sa chronique quotidienne de 7h57 (1) il n'était pas question de la remplacer à 17h. Le jeu des chaises musicales n'a pas pris ! Alors que faire ? Si Madame Van Reeth a fait longtemps de la radio sur France Culture (2) cela lui donne t-il les compétences pour élaborer une grille de programmes ? Particulièrement après la longue direction de Laurence Bloch de 2014 à la rentrée 2022 (3) Professionnelle de la radio qui connait très bien toutes les arcanes de la radio publique.

Van Reeth va tenter l'improbable trio et l'alchimie tout aussi improbable d'une journaliste (Misset, ex Nova), d'une autrice (Mazaurette, chroniqueuse à Quotidien/TMC) et d'une humoriste (Baousson). Ben voyons Léon, s'il suffisait de mettre des gens devant un micro pour réussir une émission ça se saurait depuis cent trois ans que la radio existe ! Et je crois bien que c'est à Pierre Bouteiller que l'on doit cette sentence pour une pratique que je reprends en titre de ce billet.

Qui a d'abord été un 
feuilleton sur France Inter











Tout ça c'était avant le drame. Le 23 janvier, Mazaurette annonce quitter début mars le navire (l'esquif !) regrettant de ne pas avoir été cantonnée à son travail d'écriture et de chronique et que lui soient imposés des interviews. Nous en remettrons nous ? La diagonale du vide ayant été franchie laisser aux commandes un duo, y ajouter une tierce personne ou tenter un quarteron de parleuses en goguette ne changera pas grand chose à ce qui peut aujourd'hui être considéré comme un immense rien du tout ou un mépris absolu pour donner du sens à cette heure particulière en radio.

L'amateurisme attire et produit de l'amateurisme. France Inter fait le choix de ne plus s'intéresser au flux du direct et au rythme qui doit guider une grille du petit matin au grand soir à défaut de se poursuivre la nuit. Une seule chose compte la délinéarisation et la détemporalisation qui s'exécute dans le divin podcast. Alors que ce soit à 17h ou à 10 h le dimanche matin (le nouvel horaire du Masque et la Plume, rediffusé à 20h), le cadre horaire est devenu secondaire et sa progressive disparition pour structurer une grille participe de la mise en place de la plateformisation des antennes de Radio France. 

Les managères (de moins de cinquante ans) et autres gourous du numérique veulent gérer du stock, du stock et encore du stock (4). Alors les soubresauts des programmes n'ont plus beaucoup d'importance tant que les matinales à rallonge (5/10 sur Inter) et les fins de journées (18/20) font l'audience. Entre il s'agit de combler. Au risque des catacombles !!!!

(1) Charline a gardé le jeudi !
(2) Les chemins de la philosophie,
(3) Qui depuis cette date a en charge l'éditorial des sept chaînes de Radio France et un œil très attentif sur l'évolution d'Inter,
(4) Dont une masse phénoménale d'archives bientôt reformatées en "collection" et autres séries tendance "du moment".

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