dimanche 29 juillet 2012

Marilyn for ever…

© Eve Arnold




Marilyn est présente, au delà de l'icône, de sa plastique, ou de son sex-appeal. Marilyn est présente comme une petite étoile qui continue à briller malgré tout. Malgré tout le charabia, la presse trash, les paparazzi, les ragots, la pression médiatique, le show-business et le mythe poli à longueur de phantasmes. "On avait de la tendresse pour elle plus que du désir" dit Claude-Jean Philippe (1). Comme elle aurait voulu entendre cette phrase plus souvent ou même peut-être l'entendre au moins une fois de la part d'un homme et sans doute d'une femme aussi.

Alors, plonger cinq jours durant dans l'univers haché, désaxé, déstructuré mais aussi sublimé de Norma Jean Baker, c'est revoir en Cinémascope ce qui a fini par faire une légende moderne et classique. Car quoi qu'il arrive les images affluent et se bousculent, qu'on écoute des extraits de films, des interviews, ou même que tel ou telle évoque son souvenir. L'image est plus forte que tout et pourtant ici pas besoin d'image. La radio joue ici pleinement son jeu d'évocation, de rêves et de réalités. On entre à pas de loup dans l'histoire et c'est bien difficile d'en sortir. On voudrait qu'elle n'en finisse jamais. Marylin évoquée c'est aussi fort que Marilyn vue. Présente for ever

Pour cette belle traversée j'ai préféré écouter à suivre les cinq documentaires, puis les cinq débats pour finir par les cinq épisodes de "Marilyn, dernière séance". Ce que vous pouvez faire une fois l'ensemble podcasté. Voilà la magie de la nouvelle radio, (re)composer le programme. Et pendant cette époque de vacances vous pourrez même écouter les quinze heures en continu.

Au fur et à mesure de l'écoute, j'ai pris des notes, décider de lire ou de relire tel livre (Fragments, Seuil) eu envie de revoir tel film tout de suite (et je l'ai fait d'ailleurs) mais jamais de faire tout en même temps. Comme si c'était possible ou pas, peu importe. Il y a une graduation d'étapes dans le temps, j'écoute une histoire, je la complète par la lecture, j'en cherche les images pour ensuite en recomposer une nouvelle. Comme j'aime qu'on me raconte des histoires, j'aime à mon tour en raconter. Il me semble que le multimédia disperse (ou décentre) l'écoute alors que ce que je recherche en radio c'est d'être captivé par la voix. Si je fais ici ces quelques constats c'est aussi pour affirmer que la radio ne doit pas transmuter au point d'y perdre son âme, tant elle remplit si bien avec ses moyens d'origine sa fonction de médium.

Revenons à Marilyn…  "La voix c'est un parfum très puissant de la personnalité de quelqu'un" dit Catherine Deneuve. Sa voix est absolument captivante. Elle rend Marilyn attendrissante, touchante, troublante, bouleversante et son rire nous renvoie à l'enfance éternelle. En écrivant cela j'ai l'impression d'énoncer quelques poncifs éculés et pourtant ce sont ces images-là qui se fixent sur la pellicule de notre soul à fleur de peau. À partir de demain je vais (ré)écouter au moment de sa diffusion cette belle traversée qui n'en finira sans doute jamais de nous troubler. Un merveilleux moment d'été commence…(2)

(1) En introduction de la Grande Traversée que France Culture lui consacre la semaine prochaine, lundi à vendredi, 9h-12h, par Michel Schneider. Et pour clore cette Grande traversée, chaque matin, 10 minutes d'extraits de la grande interview de Marilyn Monroe réalisée en 1960 avec Georges Belmont,
(2) "Monroerama" de Françoise-Marie Santucci, Stock, 2012.

Voir aussi ici.

2 commentaires:

  1. A noter une émission qui porte le même titre que votre post : http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/presque-rien-sur-presque-tout/?date=27-07-2012

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    1. Merci, j'écouterai l'émission de la radio Télévision Suisse qui interviewe Françoise-Marie Santucci pour son livre Monroerama. À réécouter aussi le 23 août la rediffusion de Plan B pour Bonnaud sur le Mouv' sur le même sujet…

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