Extrait de l'hebdomadaire de B.D. "Pilote" (1959) |
Pas facile de s'arracher de Cévennes ensoleillées et rudes pour "revenir au monde". "Montant à la capitale" pour, à la source, voir et entendre ce qui fait la radio, avant que je/nous nous plongions dans la radio, en une mécanique ou une spirale vertigineuse de laquelle il faudrait régulièrement s'extraire pour écouter le silence, absolument.
La radio revêt, tout à coup (dans les médias) une importance capitale, principalement parce que Machin arrive sur la chaîne, que le sort de l'humorisse-qu'-a-tant-pas-fait-rire vient d'être scellé, et que les anecdotes tragiques concernant un ténor du micro trouvent des échos jusque dans Gala (tsoin-tsoin). La bluette entre Bourdin (1) et Achilli (2) n'aura duré que le temps de survoler négligemment Le Canard Enchaîné cet été, entre deux siestes et cinq pastagas. Les rédactions sont sur les dents quand la même semaine Europe 1, RTL et Radio France vont faire leur show pour démontrer comment leurs auditeurs respectifs, et les nouveaux, vont (re)trouver toute l'authenticité de ce qui a fait l'image de marque de la station. On change tout sans rien changer mais grâce au talent de X, Y et Z (surtout Z) "on va écraser la concurrence " (sic), particulièrement dans "le prime, où la formule info-talk-humour-invité-politique risque de définitivement bouleverser les habitudes des auditeurs qui n'hésiteront plus à différer leur embauche pour ne rien perdre de la verve et de la qualité de notre show matutinal". Show ? Oui, il faut appeler un chat un show. Les français aiment avant d'aller au labeur se distraire avec la misère du monde, les chroniqueurs impertinents, les analyses fouillées, les invités uniques et surtout "le-p'tit-rigolo-qui-au-Stade-de-France-a-fait-pleurer-un-français-sur-dix-en juin-dernier-ou-le fera-en-novembre-prochain." "Oui mais, heu, y a pas que des infos sur la chaîne, si ?" Non, bien sûr, mais les journalistes aiment tant rendre compte de ce que leurs confrères fabriquent chaque jour qu'on pourrait vite croire que "tout le reste est du divertissement"... futile !
Que s'est-il passé en radio cet été ? Bien peu de choses "innovantes" quand, autrefois, juillet et août étaient des pistes d'essai réjouissantes et fécondes. Surtout ne pas bousculer l'auditeur qui, de fait, s'est habitué au ronron et va chercher ailleurs sa dose de découvertes, quitte, pour les radios généralistes, de ne plus (jamais) surprendre que par des coups. Qui ne restent que des coups et qui finissent par s'oublier. Dans deux jours j'entrerai dans l'arène pour entendre ce qui risque fort de ne jamais être repris dans la presse (papier ou web), par contre nous saurons tout de ce ministre-neveu qui, une fois de plus (3), sera à la bonne heure pour passer les plats. Ceux-là mêmes que tout le monde se passe, même quand il ne reste dedans que quelques miettes réchauffées.
Dès demain, j'évoquerai quelques bruissements qui risquent quand même de donner à la radio publique un coup de fouet, une autre image ou tout simplement d'annoncer les prémisses d'un passage dans une nouvelle ère. Mais que va t-il donc se passer ? Comme disait l'éternel Zappy Max (4) "... Vous le saurez demain, en écoutant la suite de notre grand radio-feuilleton "ça va bouillir"...
(1) Cap'tain Flamme à RMC,
(2) Franc tireur ex Inter, ex RMC,
(3) S'était déjà essayé autrefois sur France Culture le samedi après-midi,
(4) Animateur radio sur Radio Luxembourg puis sur RTL.
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