"Un média de service public n’est pas fait pour l’audience mais pour remplir des missions qui sont de faire vivre des valeurs de démocratie, de culture et de création." Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone)
mercredi 28 août 2013
La porte ouverte…
Patrice Blanc-Francard a quitté le Mouv', et de fait, ce n'est pas banal. Entré en 1969 au Pop-Club de José Artur (France Inter), il animera ensuite plusieurs émissions musicales et se distinguera vite pour sa passion de la musique, qui, si elle prend racine dans le jazz n'en a pas moins abordé le rock, les tropiques et la pop (1). En 2009 et 2010, pour France Culture il co-animera avec son complice Michel Le Bris deux séries d'été (2).
Quand Jean-Luc Hees, le Pdg de Radio France, en février 2011 l'a appelé pour diriger Le Mouv', il a, avec son flegme et son allure de gentleman, accepté de tenter l'"impossible" pour donner au Mouv' une identité ou mieux lui donner une place, sa place singulière au sein de Radio France. Pour sa première grille de programmes à la rentrée 2011 il jouera plusieurs cartes maîtresses (3) sans jamais tenter de coup de poker. À moins que le retour de Bernard Lenoir en janvier 2012, envisagé sur la chaîne pour animer de nouvelles Black sessions et, finalement décliné par l'intéressé, n'en soit un.
PBF aura été un directeur de chaîne, très à l'écoute de "ses" producteurs, de "ses" émissions, du son, et des musiques qui devaient caractériser Le Mouv', suffisamment pour lui permettre de retrouver un niveau d'auditeurs (+ de 1%) qu'à sa création en 1997 à Toulouse la chaîne avait fini par fidéliser. Malgré "tout cela" les auditeurs ne se sont pas bousculés derrière leur transistor. Pourquoi ?
Sans doute, parce qu'il est très difficile, d'une part de changer l'image d'une chaîne mal née ou mal identifiée et les habitudes d'écoute d'auditeurs vers d'autres chaînes de radio et, d'autre part, depuis environ dix ans, les nouveaux réflexes d'écoute d'"auditeurs", plus tentés par les sons que par la radio elle-même.
Ne vous attendez-pas à lire ici (ou là) les propos amers, désabusés ou tout simplement tristes que Patrice Blanc Francard s'empresserait de livrer aux médias quelques heures seulement après avoir quitté ses fonctions. Avec dignité, tact et réserve, ce grand professionnel, sans faire plus de bruit qu'à son arrivée, laissera derrière lui… la porte ouverte.
(1) Quelques titres d'émission : Bananas, Souvenirs-Souvenirs, Loup-Garou. Et co-production avec Claude Villers, à la rentrée 1973, de "Pas de Panique" (20h-22h) sur France Inter,
(2) "Les années Jungle", "Fifties : Les années cinquante". On attend "Les années soixante" !
(3) Amaëlle Guiton, Éric Lange, Frédéric Bonnaud (et son Plan B resserré), Jacky Berroyer, Laurent Garnier, Akhenaton, Jules-Edouard Moustic, Christophe Crenel, Olivier Cachin, Francis Viel, …
(4) Pas comme Hervé Marchais (@LeTransistor_ sur Twitter) qui dès les origines de la station, dirigée par Marc Garcia, a suivi pied à pied les tribulations et autres bouleversements qui ont accompagné la déjà longue histoire du Mouv', et dont il a rendu compte sur son blog.
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Salut, oui en effet dommage pour PBF, il est difficile d'avoir une radio musicale alternative et grand public en France. Quand on pense qu'en GB ils ont sur le service public seul RADIO 1 (pour les djeuns) et 6 radio pour les un peu plus vieux (25-60 ans). Enfin ceci dit va jeter une oreille sur mon émission, peut être y trouveras tu un intérêt! http://www.mixcloud.com/flat-ed/ a+
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