"Un média de service public n’est pas fait pour l’audience mais pour remplir des missions qui sont de faire vivre des valeurs de démocratie, de culture et de création." Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone)
lundi 24 mars 2014
Ils ont voté et puis après…
En 1968 Léo Ferré chantait "Ils ont voté et puis après". En mars 2014, au CSA aussi ils ont voté (à l'unanimité) pour élire le nouveau Président de Radio France, Mathieu Gallet, actuel Président de l'Institut national de l'audiovisuel (Ina), qui prendra ses fonctions le 12 mai. Alors que RTL lance son mercato, qu'Europe 1 bafoue les règles électorales, Radio France attend de connaître à quelle sauce elle va être dirigée et écoutée. Vu de la fenêtre de l'auditeur les programmes suivent leur cours, mais derrière la fenêtre et même les nombreuses fenêtres de la Maison de la radio le temps semble suspendu… Ou plutôt on peut imaginer que producteurs, journalistes et personnels sont suspendus au programme de "rénovation" que Mathieu Gallet veut mettre en œuvre. Mais… que l'attente est longue.
Cette idée de tuilage est sûrement une très bonne idée et la passation des dossiers et des pouvoirs dispose de deux mois pour que Jean-Luc Hees et Mathieu Gallet assurent une transition "en douceur". Pour autant les grands chantiers (Auditorium, retour de France Inter "à la maison", nouveaux locaux pour Info, et déménagements de Culture et Bleu) suivront leur cours avec les directeurs délégués idoines. Quant au management et aux programmes, Gallet a donné quelques pistes au CSA qui ne feront sûrement pas l'objet de discussions avec l'ancien Pdg Jean-Luc Hees. Le tuilage n'est pas fait pour ça. Mais nous on attend. Nous les auditeurs qui, pour certains d'entre nous, sentons bien que fin de cycle et fin de règne étant proches "il y a sûrement quelque chose à faire" (1).
Il serait osé et impropre de comparer cette situation avec celle de mai 1936 où Léon Blum nommé Président du Conseil, suite à la victoire de la gauche, attendit 40 jours pour laisser la "mandature" de l'Assemblée nationale aller à son terme et constituer son gouvernement. Ces quarante jours furent "infiniment" longs pour la gauche qui n'en pouvait plus d'attendre les réformes espérées du Front populaire (2). À côté les 70 jours de Gallet apparaîtront comme une "éternité". En avril, le nouveau Pdg devrait intervenir dans une matinale d'Inter pour se présenter et présenter son projet. Il faudra d'un point de vue sonore attendre l'été pour percevoir quelques "nouveautés" et c'est en septembre que tout se jouera. D'ici là le soleil aura passé sous les ponts (du mois de mai) et… derrière la pluie du mois de juillet.
(1) Formule du roi des bateleurs Pierre Bellemare,
(2) "Les 40 jours de Blum" Jean-Michel Gaillard, Perrin, 2001
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire