Maison de la radio |
Las et, last but not least, ce n'est qu'un début. Les médias s'intéressent au mercato radio, aux évolutions technologiques (dab+, enceintes connectées, assistants vocaux), aux vedettes qui animent les matinales et basta ! Les grilles de programmes et les émissions en particulier n'intéressent presque plus personne. Ou alors juste pour faire un focus sur la grande émission sur l'environnement d'Inter (13h30/14h30), un changement de case sur Culture pour Emmanuel Laurentin (18h20/19h), et la présentation plate de nouvelles émissions extraite de dossiers de presse ronflants.
La machine (à critiquer positif, forcément positif) fonctionne en circuit fermé ou en autarcie totale, c'est selon. Une directrice de chaîne flatte son poulain qui vient de réussir l'épreuve de trot, aussi sec la noria d'aficionados like, retweete, Insta la chose qui est reprise par la dir'com qui en rajoute une couche (épaisse de superlatifs) et va pour une nouvelle vague de like, retweete, insta. Un journal ou une TV (c'est assez rare) relate "la chose" qui à son tour est likée, retweetée, instagramée. Et bla, bla, bla et bla, bla, bla !
Pour faire bonne mesure les intervieweurs qui se pressent autour de la Pédégère de Radio France évoquent du bout de la plume (1), les suppressions de postes auxquelles elle répond par un mantra psalmodié depuis le mois de juin et qui n'incite jamais l'intervieweur à relancer. Qu'est ce que c'est donc 390 postes supprimés quand on a le vent numérique en poupe ! Hein je vous le demande Madame Michu ! La mutation se fera à ce prix (2) ou ne se fera pas ! Mais ça c'est impossible. Veil est dans une "trajectoire financière" (imaginez une fusée) et malgré son agilité… agile elle n'en déviera pas d'un seul million. Au risque de scratcher toute la Maison ronde dans le néant et constater, de façon rédhibitoire, la fin du signal ! Horreur absolue !
Sibyle Veil |
Donc, Radio France est sur un petit nuage, manquerait plus qu'Eva Bester ait le Goncourt ou Laure Adler le Prix Nobel et c'est toute la radio publique qui serait en apesanteur ! Dans cette cavalcade effrénée de com', de chiffres, de récompenses de professionnels de la profession à quoi pourrait bien servir la critique ?
Quand à la radio (de flux) le "studio" Binge audio, producteur de podcasts (natifs, forcément natifs) vient de la "réinventer" en produisant la semaine dernière "24 heures de direct" ! Radio France ne va pas en rester là et pourrait très vite annoncer "Vous avez tellement adoré notre podcast (natif forcément natif) qu'à la demande générale nous allons en faire une émission hebdomadaire dès la rentrée de janvier". Étonnant non (3) ? La farce peut tourner en boucle ad vitam æternam.
Les vice PDG d'Europe 1 récemment virés pourraient, sans rire, inventer une radio en podcasts (natifs forcément natifs) avec dedans du Philippe Gildas, Maryse, Pierre Lescure, Bellemare et les frères Rouland, Philippe Alfonsi, Coluche, Christian Barbier et Gonzague Saint-Bris ! Faudra leur expliquer que ça s'appelle d'abord des archives !
Tout ça c'était mon intro ! Lundi prochain je tenterai peut-être une critique. Native forcément native !
(1) CB News, 5 septembre 2019. C'est cette publication qui a distingué et couronné France Inter, France Culture et Radio France. Veil : "Le projet que j'ai présenté n'est pas seulement un projet d'économies, c'est surtout un projet de transformation ambitieux. Dans un média où tout est produit en interne, nous avons une réflexion sur les métiers, les organisations, la formation et sur les outils pour nous permettre de produire mieux et d'innover toujours et encore."
(2) 60 millions d'économies : 20 millions de baisse des contributions de l'État – déjà annoncée, 20 millions d'augmentation mécanique des charges et 20 millions d'euros de financement de la transformation numérique,(source france info),
(3) À Europe 1 on peut écouter dès 6h du mat' en podcast, un roucouleur d'histoires glauques, l'émission étant diffusée en flux l'après-midi ! Ça s'appelle de l'innovation, si !
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