mercredi 22 mai 2013

Émile Franc… In memoriam












Le jeu des 1000 francs est mort l'année du passage à l'euro. Son principal animateur Lucien Jeunesse l'aura présenté sur France Inter de 1965 à 1995 (1), à la suite de Henri Kubnick qui l'avait créé et présenté sur Paris Inter depuis 1958 (2). France Inter prépare une opération spéciale intitulée "Le Jeu des 1000 histoires", qui risque de donner une vision un peu moins caricaturale que le dernier filmage du Jeu, paru sur les écrans au mois d'avril (3).

Le "teaser" présenté ci-dessous c'est enfin une façon de voir l'envers du (des) décor (s), cet envers du décor qui aurait pu inspirer Nicolas Philibert (4). Traiter l'ensemble des situations en accéléré redonne un bon coup de frais, de pop à une institution qui, c'est le moins qu'on puisse dire, n'aura pas pêché par excès d'innovations perpétuelles…

Feu ma grand-mère à définitivement gâché tous les repas de midi de nos vacances estivales au bord de la mer, puisque non seulement le silence était d'or, mais qu'il fallait pieusement, année après année, prier Saint Bleu, Saint Blanc ou Saint Rouge, pour encourager notre érudite locale, qui consentait à partager nos repas de pauvres petits écervelés (5). Quand aujourd'hui il m'arrive de pénétrer dans une maison à l'heure fatidique de cet "office" écouté avec tant de dévotion, je ne manque pas de sourire si mon hôtesse ou mon hôte de moins de quarante ans, sont dans un état total de ferveur et de dévotion pour "communier" avec les fidèles du rituel quotidien (6).

Guettons donc ces "1000 histoires" qui pourraient participer à désacraliser la petite chapelle, présenter quelques histoires cocasses ou inattendues, ou même nous offrir quelques clins d'œil d'auto-dérision qui ne pourraient pas faire de mal à une institution qui ronronne un peu trop sur le même ton, et qui manque cruellement de "Jeunesse"… (7)



(1) C'est Louis Bozon qui prendra la relève, Jeunesse décèdera en 2008,
(2) Initialement "Jeu des 100 000 francs" jusqu'au passage aux Nouveaux Francs en 1960,
(3) "La maison de la radio" de Nicolas Philibert,
(4) plutôt qu'il nous donne à voir des participants en pied, dont on n'avait nullement besoin, à l'écran, de voir les attitudes pour comprendre qu'ils réfléchissaient à leurs réponses… La subtilité de la suggestion aurait fait un bien énorme plutôt que d'enfoncer les portes ouvertes d'un didactisme scolaire bien lourd,
(5) Heureusement le soir on se rattrapait avec le "Hit parade" de Gérard Klein,
(6) Moins de quarante ans cela veut dire qu'ils ont été élevés au "bon grain" "d'apprendre en s'amusant", 
(7) Quelques concurrents célèbres : "un jeune garçon de 14 ans qui rêve de radio et qui donne son nom pour la première fois sur une antenne, Claude Villers" (in "Les années radio", Jean-François Remonté, L'arpenteur, 1989).

2 commentaires:

  1. Fanch,

    Découvrir ton billet du jour consacré au jeu d'Emile Heurot au terme d'une longue et harassante journée de travail est un pur bonheur ! un petit moment de nostalgie joyeuse...une parenthèse heureuse,...un plaisir simple...

    je te dis : SUPER ! SUPER ! SUPER !!!!

    Guillaume.

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    1. Merci Guillaume pour ton enthousiasme à la lecture de ce billet au cours de la rédaction duquel j'ai essayé de ne pas trop tordre le cou à la vénérable "institution". Je regarderai dès le 30 mai ces "1000 histoires" pour voir de quoi il retourne.
      Je ne sais plus si tu étais au Petit Théâtre du Quartz à Brest le 9 février à l'occasion du dixième anniversaire de Longueur d'Ondes. Un des concurrents au Jeu des mille francs, avec Louis Bozon comme animateur, ne faisait pas le malin ! Difficile d'être concentré quand l'assistance (en délire ;-) est persuadée que "vous allez répondre à toutes les questions, les doigts dans le nez". Ce soir-là j'eusse aimé que ma grand-mère fut présente, elle n'aurait pas manqué de me tirer les oreilles et de me rappeler que si autrefois j'avais un peu plus tendu l'oreille… peut-être que le "banco" !

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