"Un média de service public n’est pas fait pour l’audience mais pour remplir des missions qui sont de faire vivre des valeurs de démocratie, de culture et de création." Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone)
lundi 27 mai 2013
Tauque toujours tu m'intéresses…
"Tauque… tauque…tauque" ce n'est pas quand on frappe à la porte, c'est plutôt bien appuyer sur les mots pour qu'ils cognent fort ! Car, depuis dix ans ou plus, le talk s'est installé à tous les étages de la radio, si l'on en croit l'article d'Alain Constant paru samedi (1). Il faudrait immédiatement traduire talk par parlotte boulimique, diarrhée verbale ou charabia, et l'on serait dans l'ambiance de ce qui se déverse sur les ondes de RMC, dont l'acronyme ne voudrait plus dire "Radio Monte Carlo". En prévision d'une rédaction sur le sujet, je me suis infligé, d'octobre 2012 à janvier 2013, de nombreuses écoutes des sessions d'info du matin et de ce fameux talk qui court sur la chaîne de 10h à 13h (2).
J'imagine que Jean-Jacques Bourdin, l'officiant de la matinale de RMC, a du exulter samedi, en lisant l'article du Monde sur son iPad. Il a, pour cela, sûrement dû interrompre quelques instants l'écoute de France Culture, puisque chaque fin de semaine, dans ses Cévennes, l'homme se branche sur cette radio-là (3). L'écoute matutinale de la session qu'il anime chaque matin m'a été insupportable, pénible et éprouvante. Éprouvante pour les attitudes machistes des "dialogues" entre confrères, pénible pour la retape démagogique permanente des auditeurs-participatifs, focalisant et attisant les peurs, les angoisses, les incertitudes des Français, insupportable pour une ambiance de foire, de camelots et de poncifs recyclés ad vitam aeternam pour, sans relâche, charger démagogiquement et en permanence la/les politique(s) mise(s) en œuvre par le gouvernement. Poujade à côté, un enfant de chœur ! (4)
Quant aux "Grandes Gueules" c'est du même tonneau mais en pire. Le journaliste du Monde est bien complaisant, dans son article, qui fait l'impasse sur le dérapage de Sophie De Menthon (une des "Grandes Gueules") qui, à l'antenne, en début d'année, avait dépassé les bornes avec des propos ignobles à l'encontre de Nafissatou Dialo. Virée pour l'exemple. Une femme de moins sur cette antenne ça se remarquera vite. Pour qualifier ces "tauques" abrutissants, je parlerai de vociférations et d'éructations. "Ça me dégueule" aurait dit Ferré et ça me dégueule aussi. Je me demande encore comment on peut écouter quotidiennement une Radio Méchamment Conn…ue ? On me pardonnera de ne pas fournir d'exemples ou d'analyse un peu plus fouillés. Il y a des limites à la bienséance et même à l'analyse.
(1) Le Monde, "Le "talk" fait parler la radio", daté 26-27 mai 2013,
(2) À 13h "elles" laissent la place à Éric Brunet qui, sans aucune mégalomanie, a choisi d'intituler son émission - carrément Brunet - tout aussi vociférante que les "Grandes Gueules",
(3) C'est la "confidence" qu'il avait faite sur France Culture un dimanche soir, au micro de F. Martel, dans son émission de tauque "Soft Power". On imagine ce qu'aurait pu dire le journaliste en étant reçu sur "Radio Nostalgie". Martel, pour être dans le ton du mainstream, qu'il porte en bandoulière, n'avait pas hésité, quelques années plus tôt, à inviter un orfèvre des médias mainstream, Jean-Marc Morandini soi-même, camelot sur Europe 1 et sur une chaîne de la TNT. Pour ce dernier on ne sait rien de ses écoutes radio de fin de semaine…
(4) Du nom de Pierre Poujade, homme politique et syndicaliste, sous la IVème République, qui défendait commerçants et artisans contre l'invasion à venir des "grandes surfaces".
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