Jean Solé ©Antoine Guillot/RF |
Ce matin c'est samedi. Réflexe réveil : Fip. Ah ben je la connais cette voix ! Sur Tweeter Walter Proof nous souhaite bon matin. Je lui réponds avec la formule "Mâtin, quel journal" et l'incite avec le lien ad hoc à aller écouter les fantastiques élucubrations de François Angelier dont je vais vous parler ci-dessous. Avant cela je prends ma dose de pépite (1). Et crac boom hue voilà que j'attrape "Birds and bees" (2). Je file vers ma plateforme préférée, je m'acquitte de 0,99 € et depuis ça tourne en boucle (3).
Je connais assez bien le sujet "Pilote", le journal de René Goscinny, pour n'avoir besoin tout de suite de remettre l'oreille dans "Mauvais genres" (4). François Angelier le producteur de l'émission enchante nos samedis soir quand pendant deux heures avec verve, érudition et humour il approfondit un sujet qui flirte de près ou de loin avec le mauvais genre.
Ses comparses ou ses invités ne font vraiment pas ce qui se fait ailleurs : l'entre-soi que portent en sautoir une palanquée d'animateurs radio que ce soit en bande ou en solo. Mieux ils ne sont jamais, ni dans le bla-bla enflé, ni dans la béatitude promotionnelle (5). Des postures assez et de plus en plus rares pour être soulignées. Avec Angellier on entre au Club on s'installe dans un fauteuil et on participe complice. Dix ans que ça dure. Et là aussi y'a des pépites. Une collec' de pépites même.
Pour cet épisode consacré à "Pilote" et "Fluide glacial", Eric Aeschimann, journaliste et écrivain, Jean Solé, dessinateur et Jean-Pierre Dionnet vont retisser l'histoire des périodiques en France, leur place dans la société et dans le mouvement de 68 (6). Je bois du petit lait. Je me revois chaque jeudi attraper "Pilote" et feuilleter avidement mon journal qui ne tardera pas à former mon sens de la formule et/ou de la dérision, et surtout m'incitera à détourner les mots. "Pilote" c'est un peu mon papa (7) ou "Mon oncle Paul" qui me racontent des histoires.
Comme dans les bandes dessinées les p'tits micquets défilent : héros de papier, dessinateurs ou scénaristes. Entendre Jean Solé refaire le film et Aeschimann nous révéler le off est grisant. Et comprendre aussi les ponts avec "Fluide" (glacial) ou "Métal" (hurlant). Comme dirait Blanc-Francard (8) "c'était pas mieux avant" mais qu'est-ce qu'elles étaient bonnes nos années "Pilote". Le player ci-dessous vous en convaincra mieux que moi.
(1) Suivant l'expression définitivement consacrée par le Pdg de Radio France, Mathieu Gallet,
(2) Third Coast Kings in "West Grand Boulevard", le morceau cité aurait pu être dans la B.O. de Jackie Brown de Tarantino,
(3) Quand j'aime je compte pas,
(4) France Culture, le samedi 22h-minuit depuis la rentrée 2005,
(5) Comme c'est le cas tous les soirs à 21h sur la chaîne,
(6) "La révolution Pilote, 1968-1972,", Eric Aschimman et Nicoby, Dargaud, 2015,
(7) Tiens j'avais encore jamais pensé ça ;-)
(8) Producteur à Radio France, directeur du Mouv' 2011-2013,
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