samedi 21 mars 2015

Postures, impostures…

Assemblée générale des personnels de Radio France
20 mars 2015. Auditorium
Mathieu Gallet, Pdg, K.O. assis






















Quand on aime la radio ce n'est pas possible de rester insensible à ce qui se passe à Radio France aujourd'hui. Serait-ce une grève de plus ? Non. Serait-ce l'absence cruelle des émissions ? Non. Serait-ce d'appréhender un bouleversement magistral ? Oui. Alors il faut changer le sens de l'écoute, comprendre comment on en est arrivé là. Et comment les auditeurs devraient, doivent prendre part à ce qui se joue, se trame, se dramatise. Nous, auditeurs n'avons ni tribune, ni agora, ni écoute. Le service public est fait pour nous. Mais au-delà de la mécanique syncopée et mathématique de médiamétrie, nous n'existons pas. Jamais.

Vous n'entendez plus sur aucune antenne mes chers auditeurs car on se rappelle de nous après que toute la mécanique et le process de mise en ondes aient été aboutis. Et quand nous existons nous n'existons que pour nous-mêmes. D'abord individuellement et un tout petit peu collectivement. Quand nous nous retrouvons à Longueur d'Ondes à Brest. Quand nous signons la pétition pour le maintien de Fip. Quand nous irons soutenir les grévistes vendredi prochain à Montreuil. 

Après, par médias interposés, valsent les mercatos de fins de saison, les pantomimes d'"Assises de la radio" de novembre 2013, les ambitieux faits rois de Radio France, les renflouements permanents de l'esquif Mouv' (1), le vedettariat surjoué par des Lopez de pacotille et de paillettes (2), les (im)postures de Clark & Cohen et de quelques autres avant eux (3), les travaux pharaoniques de la Maison de la radio (4), l'Auditorium avec sa régie dans un car-studio qui siège devant la façade du bâtiment (5), l'ouverture au public un peu factice alors que la Maison aurait d'abord besoin de se retrouver avant de s'ouvrir, et les annonces récentes de BTP (6), de voiture et de sièges en cuir qui confinent à l'écœurement.





















Mais où est donc la radio dans tout ce qui n'est pas 
la radio à la Maison de la Radio ?


Et puis de façon encore plus grave ce lancinant et persistant désanchantement des personnels à se sentir étrangers aux évolutions, aux restructurations, aux perspectives. Étrangers dans le sens où souvent mis devant le fait accompli quand ce n'est pas le fait du Prince, des princes et des princesses. Une politique de Nouveaux Médias joué à la charge de la brigade légère parce qu'un matin de 2011, Joël Ronez (directeur de ce service) avait été touché par la grâce d'un Jean-Luc Hees (Pdg de Radio France à l'époque) tout à coup ébloui par les nouvelles technologies. Une politique de radio filmée quand tout semble aller vers un mariage forcé Radio/TV (7). Une tutelle qui déshonore ses engagements et qui s'apprête à forcer des (re)structurations dignes du plan Métallurgie de 1983. Un CSA quasi monopolistique en train de se faire souffler la nomination du Pdg de France TV (8). La Radio Numérique Terrestre dans les limbes. Et les moyens de production, marque de fabrique étalonnée du service publique de radiophonie, en train de s'étioler comme peau de chagrin.

Alors que les ronchons habituels de l'anti-grève se calment. Que les politiques qui n'écoutent que les infos-radio s'intéressent aux programmes. Que les tutelles prennent la mesure, les mesures des mues et mutations plutôt que de jouer elles aussi les postures et impostures d'un Ponce Pilate moderne. Qu'on arrête de nous-vendre-le-si-merveilleux-ruban-musical-de-France-Inter-pendant-la-grève. Qu'on ouvre grand les oreilles pour entendre la supplique des personnels de Radio France pour ne pas être enterrés à la plage des quais de Seine.

Un écho de l'Assemblée générale de vendredi 
à Radio France dans le billet de lundi à 8h.

(1) Chaîne de Radio France dédiée aux jeunes urbains (!) qui depuis sa naissance en 1997 à Toulouse n'en finit pas de… renaître, a depuis février 2015 hissé le pavillon noir (voir logo),
(2) Animateur de TV pathétique et, entre parenthèses, qui est venu faire le beau sur France Inter rentrée 2012 jusqu'en janvier 2014,
(3) Pascale Clark, journaliste-productrice à France Inter, anime "A'live" du lundi au jeudi 21/23h, Patrick Cohen anchorman de la matinale de France Inter, 7/9h

(4) Cette "avenue" qui démarre porte A et qui devrait déboucher porte D en passant par l'Agora où se mélangeront personnels de Radio France et public de Radio France,

(5) Pourquoi pas dans l'Auditorium ? 
(6) Boiseries Tapis Parquets, ce n'est pas de moi, cet acronyme m'a été offert, que son auteur en soit ici remercié,
(7) Voir le rapport Schwartz,
(8) François Hollande enclin à soutenir Marie-Christine Saragosse,  

7 commentaires:

  1. Je suis bien d'accord, il ne s'agit pas d'une grève comme les autres. Comme si elle cristallisait toutes les rancoeurs accumulées depuis des années au sein de la Maison ronde...

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  2. "les renflouements permanents de l'esquif Mouv', le vedettariat surjoué par des Lopez de pacotille et de paillettes, les (im)postures de Clark & Cohen et de quelques autres avant eux"
    Je ne suis pas du sérail alors là je ne comprends rien. Il faut être plus clair.

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    1. Oups ! J'ai plutôt l'habitude de préciser pour tous ceux justement qui ne sont pas du sérail. Pan sur le bec !
      Je serai mieux-disant dans environ 1 heure et vous saurez tout...
      Merci de votre remarque utile...
      ;-)

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    2. trugarez!
      avechal

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    3. Salut ! Trug, mais rappe :l ici il convient de signer ses commentaires !

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  3. Tout à fait d'accord avec cet article : ce qui se passe actuellement à la maison de la radio est grave. C'est un certain esprit qui s'en va avec des personnes comme Mermet ou Veinstein et l'arivée de Gallet. Seulement, j'ai du mal à voir les moyens d'action Concrets a notre portée. Quelques pistes ? Qu'est-e que je peux faire ?

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    1. Bonjour Nino, merci pour votre commentaire. Ce blog n'a pas vocation d'inciter à telle ou telle action individuelle ou collective. Il vous appartient comme à chacun d'entre nous de vous informer sur cette lame de fond qui aura des incidences sur l'ensemble de l'audiovisuel public. (voir le billet http://radiofanch.blogspot.fr/2015/03/laudiovisuel-public-prend-le-car-vannes.html)

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