mercredi 6 décembre 2017

L'étau se resserre : avant le big-bang, vous prendrez bien un peu de honte…

Depuis 68, Giscard, monarque absolu, donneur de leçons d'économie, sans l'once d'un scrupule, suffisant, dogmatique, crache sans vergogne sur l'ORTF. Ses apparatchiks et autres affidés réactionnaires de droite (pléonasme), le caressent dans le sens du poil et préparent d'assaut la forteresse syndicale (1). Une fois élu, en l'an de disgrâce 74, le Roi, avec morgue et aplomb dignes des plus grands autocrates, éparpille l'Office façon puzzle. Mais après ce "coup de Jarnac" dont personne ne dit plus mot, il devra bien finir par venir ce temps où il faudra rendre compte de quarante trois ans de gabegie financière, de prés-carrés dévolus à de petits marquis sentencieux, de faits du prince (et de princesse), de mégalomanies chroniques, de pouvoirs spéciaux, d'absence de politique à long terme, de rafistolages au coup par coup… De superbe que, Macron, en deux mots, - la honte -, vient de décapiter en place publique. Quelqu'un aurait-il encore des doutes sur ses intentions ?

L'audiovisuel public au piquet…























Le Président de la République (2) "dénonçant la mauvaise gestion, le gaspillage, la médiocrité des programmes et des contenus, les relations malsaines entre l'audiovisuel et ses partenaires extérieurs (animateurs, producteurs, etc)… a surtout marqué les esprits en affirmant que l'audiovisuel public est "la honte de la République" (3). Ça c'est fait ! On va voir si les Ernotte, Gallet et autres Pdg de l'audiovisuel vont encore roucouler longtemps pour dire leur façon de s'associer et de jeter les bases d'un Nouvel Audiovisuel Public. Macron vient de tirer le NAP et quelques marcheurs zélés, comme au ball-trap, ont crié "cool".

La fin de récré A2, à trois, quatre ou cinq, Macron vient de la siffler… sans barguigner. L"'Équipe de France" de Madame Ernotte (4) décimée avant d'avoir joué, l'"agilité en mode-projet" de Gallet, dézinguée avant d'avoir tenté des rapprochements pathétiques et opportunistes, l'enfumage sur la vraie-fausse fusion France Bleu/France 3 sûrement recadrée. Petit à petit l'étau se resserre. La saillie de Macron va un peu plus inquiéter les personnels (et les dirigeants). Entre la "trêve des confiseurs" et les vœux à rallonge, le "verdict" ne tombera peut-être qu'en février ? D'ici là les 17 991 employés de l'audiovisuel public peuvent raser les murs, la honte en sautoir et imaginer leur avenir sur le fil du rasoir… (5)
(À suivre)

(1) Preuve qu'il n'y avait pas que la Régie Renault et, Giscard de… désespérer l'ORTF,
(2) Recevant les parlementaires de la Commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale lundi 4 décembre,
(3) L'Express, 5 décembre 2007
(4) Tribune de Mme Ernotte, Le Monde 14 novembre 2017,



C'est beau la diversité de la presse ! 
(5) D'après Pure Média, l'Élysée aurait démenti les mots du Président ! Attendons que l'Express reconnaisse qu'il aurait menti, interprété, affabulé. Et façon Télérama… "L’audiovisuel public, c’est une honte pour nos concitoyens, c’est une honte en termes de gouvernance, c’est une honte en ce que j’ai pu voir ces dernières semaines de l’attitude des dirigeants." aurait vraiment dit Macron…

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