samedi 18 février 2023

Very good trip… le livre (Michka Assayas)

C'est un joli concours de circonstance qui a pu "installer" Michka Assayas sur la grille quotidienne de France Inter. Après une quotidienne d'été (août 2015), puis en hebdo le dimanche (1), il passe en quotidienne à la rentrée 2016, dans la case royale 21h/22h qu'avait inauguré en mai 1978, Bernard Lenoir et son Feedbach. La prise est bonne et France Musique assez déçue d'avoir laissé partir l'érudit après quelques années de "Subjectif 21". "Very good trip", voilà un bon titre anglais qui trente-six ans après Lenoir n'a plus lieu d'effrayer l'administrateur de la chaîne (2).



Donc après sept ans de bons et loyaux services sur la chaîne (l'émission est toujours à l'antenne), il s'entretient avec Maud Berthomier qui ensemble publient "Very good trip, une histoire intime de la musique" (3). Intime est le bon adjectif pour qualifier le parcours personnel (franc et discret) comme le parcours musical (foisonnant, débridé, subjectif, engagé, vibrant) de Michka.

Ajoutez à ça, en fonction des années évoquées (depuis 1963), des playlists qui ravivent les souvenirs des vieux chevaux de labour (ma pomme) et peuvent titiller une jeunesse qui n'en reviendra pas de l'immensité colorée de la palette de l'artiste Assayas. Qui a en plus, y croyait-il lui-même ?, l'art de raconter, d'enfiler les perles (rares), de personnaliser/singulariser ses propos sans jamais se mettre en avant. Ce qui à France Inter est une absolue EXCEPTION !

Je ne veux rien déflorer des playlists proposées dans cette somme, mais d'y avoir trouvé "Ça plane pour moi" de Plastic Bertrand m'a laissé sur le c… C'est tout le charme d'Assayas : l'éclectisme et l'honnêteté du rock-critic qui accepte de revenir sur ses jugements péremptoires, qu'ils soient ceux de sa jeunesse (légitimes, on était d'une chapelle et pas d'une autre), ou de son âge mûr ! 

C'est un bon livre de chevet ou un bon livre de référence(s), j'y ai appris tellement de choses que je vais pouvoir le relire moins frénétiquement. Magie de la radio et de la voix, en le lisant j'entendais Michka, sans que sa maison d'édition n'ait eu la très mauvaise idée d'en faire un… podcast !!!!!!!!


À droite sur la photo,
avec les londoniennes de Raincoats, mars 1980,
et en bas, en photomaton en 1979
(in VGT, le livre)










Assayas est un conteur moderne, un bateleur de toutes les musiques, sa besace se vide et se remplit au fur et à mesure de ses découvertes ou redécouvertes. Sa fraîcheur, sa simplicité nous rappellent aussi LeBlack (Lenoir) qui, avec le même enthousiasme et la même fureur de transmettre auront chacun à leur manière, marqué d'une empreinte très forte la radio publique.

Merci Michka de nous permettre de poursuivre la longue marche (route) qui nous entraîne depuis Be Bop a lula de Gene Vincent ou les Good Vibrations des Beach Boys… Oh yeah !

(1) En remplacement de "116, rue Albert Londres" d'Alain Le Gouguec, à partir de novembre 2015,
(2) Les titres d'émissions en anglais sont à banir sur les chaînes de radio publique. le directeur d'inter, Pierre Wiehn (1973-1981), fait passer l'affaire, en déclarant l'émission "Fils de Bach",
(3) GM éditions, septembre 2022,

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