vendredi 11 avril 2025

Audiovisuel public : quand ça veut pas… ça veut pas, mais alors pas du tout !

Avant hier soir, 9 avril, le Ministre chargé des relations avec le Parlement, Patrick Mignola, informait : "En application de l’article 48 de la constitution, j’ai l’honneur de vous informer que le gouvernement retire de l’ordre du jour de la semaine du 7 avril, l’examen de la proposition de loi adoptée par le Sénat relative à la réforme de l’audiovisuel public et la souveraineté audiovisuel, (n° 118)."  A quoi jouent-ils ? Qui ? Le gouvernement ? La Commission des Affaires culturelles ? Le Président de la République (en dissolvant l'Assemblée nationale en juin dernier) ? La paralysie mondiale du Covid 19 ?













Depuis Franck Riester, l'inventeur du slogan bidon "Une BBC à la française", en pleine époque où la BBC dégraissait à tout va, ça patine grave dans la s'moule et ça s'enlise même de plus en plus profond. On n'en est plus à une question de planètes alignées. L'urgence revendiquée de la réforme ressemble plus à une incantation "divinatoire" pour ne pas dire Jupitérienne. Ou, en plus trivial, "Yakafocon". Il y a cinquante et un an, il avait fallu moins de 80 jours pour que le Parlement disperse façon puzzle l'ORTF (loi du 7 août 1974, application au 6 janvier 1975) sans que, dans le temps imparti, ça mobilise avec passion la représentation nationale. Mobilisation à la marge des "pro monopole" (PS, droite) vs les pro "anti monopole" (centristes, giscardiens).

"Il est certain que Valerie Giscard d’Estaing a joué un rôle prépondérant dans la conception d’une réforme qui avait pour lui un caractère hautement symbolique. Pour le nouveau pouvoir la suppression de l’Ortf, c’est la disparition d’un sigle liée au régime et la loi du 7 août 74 peut sans conteste être analysé comme la mise en application des principes du libéralisme, dont se réclame le nouveau président, libéralisme, économique, politique et idéologique." (1)

Le projet de réforme de Madame Dati, Ministre de la Culture, est donc reporté sine die… Autant dire aux calendes grecques, fin mai (fais ce qu'il te plaît) ou avant les vacances parlementaires… À moins que l'Assemblée ne soit à nouveau dissoute, que le nouveau gouvernement, que le (ou la) nouvelle Ministre de la Culture, que le Tour de France, que l'élection de Miss France, que les vendanges tardives, permettent aux Shadoks de continuer à pomper… de l'air ! 

(1) La suppression de l'ORTF en 1974. La réforme de la "délivrance". Sophie Bachmann. Vingtième Siècle. Revue d'histoire  Année 1988, pp. 63-72

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