Là, à 60 km du phare de Cordouan comme à 60 km de Bordeaux… "Sur les îles de la Gironde on se défend contre le fleuve" constate Olivier Chaumelle producteur (Charlotte Roux, réalisatrice) de ce documentaire , "Estuaire de Gironde, l'archipel abandonné", sur France Culture. "Vauban s’était fait fort de verrouiller l’Estuaire de la Gironde, grâce au système suivant : la magnifique citadelle de Blaye sur la rive droite, Fort Médoc sur la rive gauche, et Fort Pâté au centre. Vauban est allé construire un fort à sa façon sur une île vaseuse de l’estuaire, pour le cas où les Anglais tenteraient une incursion…"
"Le verrou Vauban" |
Que d'eau ! Que d'îles ! "Elles sont discrètes ces îles". Cazeau, Macau, Margaux, l’Île du Nord, l’Île Verte, Fort Pâté, l’Île Nouvelle, Bouchaud et Patiras, tout au Nord. Sur l'ensemble des îles ont habité jusqu'à mille personnes. Ces îles et leurs vignobles ont résisté à la crise du phylloxera au XIXè siècle qui a décimé le vignoble bordelais, grâce à l'inondation des terres et des vignes en hiver.
Vous découvrirez l'histoire de l'instituteur Jean Paris qui se croyant affecté à terre, découvrit qu'il était nommé à l'île Verte (65 habitants, 20 élèves). Des enfants dont la plupart n'avaient jamais été à terre. Quelle histoire ! L'île Verte c'était une propriété privée représentée par le régisseur. Les ouvriers agricoles d'origine Charantaise parlaient un patois qu'on appelait "Le gabaille". L'île Verte c'est la limite entre la langue d'oc et la langue d'oil. "Et les gabailles étaient d'oil".
"La première raison de fascination [pour ces îles] c'est le rapport à l'enfance, c'est Robinson Crusoé, on est dans un rapport très mystérieux, d'entrer dans des territoires oubliés et inconnus…" À cette fascination vous découvrirez son envers avec le récit de l'instituteur et de la petite fille brûlée qui, quarante-sept ans plus tard, tire encore les larmes du maître d'école.
Rediffusion du 17 juillet 2007
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