lundi 14 avril 2025

Paris-Roubaix 1981 : à quelques jours de l'élection présidentielle…

Quatorze jours séparent ce 12 avril 1981 du premier tour de l'élection présidentielle. Les deux principaux candidats sont sur le front. Valéry Giscard d'Estaing, président sortant (1974-1981), cinquante-cinq ans, François Mitterand, parti socialiste, soixante-cinq ans. L'un a l'accordéon en bandoulière, l'autre la rose au poing. Les amateurs de la petite reine sont ailleurs. À Paris, pour le départ du Paris-Roubaix, le long des routes pavées qui mènent à Roubaix, dans la trouée d'Arenberg, à l'arrivée. Yann Paranthoën et Claude Giovannetti, sont dans les starting-blocks pour enregistrer la fureur de cette route et course mythique. Bernard Hinault, le Blaireau, est concentré.

©AFP - STF/AFP










Donnez-vous l'occasion ce lundi pour réécouter l'épopée du Blaireau dans le Paris-Roubaix 1981. Une formidable victoire, un formidable documentaire de Yann Paranthoën et Claude Giovannetti. Documentaire qui obtint le Prix Italia la même année. En 2012, Marc Floriot, producteur de "La nuit rêvée d'Abou Diouf", présente d'une belle façon le reportage "Trois rubans pour cette course : un granitier (les pavés), un magnétique (bande du Nagra), un en caoutchouc (la chambre à air)".

Je me souviens parfaitement de ce dimanche du 12 avril 1981. Comme tous les dimanches nous faisions la tournée de notre quartier (hameau) du Finistère. Les vieux pensaient se régaler de chouchen (pas d'hydromel, sacrilège, mais d'un fameux mélange de cidre et de miel) et de lambig, les jeunes, soit cinq ou six de moins de trente cinq ans, nous pensions à l'élection à venir. Tous à gauche pour faire bonne mesure face aux vieux tous à droite. En fin de tournée on s'arrête chez D. pour voir l'arrivée du Paris-Roubaix. Et on fête la victoire du Blaireau.

Quinze jours plus tard, les jeunes, on vote Mitterrand, les vieux, Giscard. Le 10 mai à 20h, les vieux, déçus et inquiets, plongeront la tête dans leur soupe. Quant à nous, les jeunes, nous aurons pour quelques mois l'illusion du temps des cerises.

P.S. : J'ai visionné hier sur FTV le Paris-Roubaix 2025. Les images disent tout, les commentateurs… commentent tout ce qu'ils voient. Mais rien sur les autours. Ils commentent des images. L'image ne laisse aucune surprise.  Je regrette depuis des années de ne pas revoir le documentaire de Claude Lelouch sur le Tour de France que j'avais vu à l'âge de 14 ans, pour revoir son interprétation d'une course cycliste. Tandis que par les sons, Giovannetti et Parenthoën nous donnent des yeux, des images et permet à notre imaginaire d'être au plus haut.

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