mercredi 30 janvier 2013

On Nagra for ever…

Un Nagra datant de 1958 et pesant 9kg. D.R.






On pourrait prendre l'objet dans tous les sens (1). Pareil pour son histoire qui met en scène Stéfan Kudelski, son inventeur génial, décédé le 26 janvier. La profession (les professions du son) est émue et peut l'être tant ce petit bijou technologique a révolutionné le reportage. Le Nagra "collait à la peau" du reporter, c'était beaucoup plus que son stylo et son carnet de notes. C'était un certain prolongement de lui-même pour en faire quelque chose d'hybride : mi-homme, mi-machine. Mais il n'y avait pas que des hommes à le porter et à se le trimballer. Fabienne Sintes (2) a écrit un joli hommage à Kudelski (3) où, entre autre, elle évoque : "Mon ostéo tient aussi à vous saluer. C’est grâce à vous qu’aujourd’hui encore il corrige régulièrement cette courbature qui me fait pencher à gauche, vu que je dégaine du micro de la main droite."

Pour cet homme-là, pour tout ce qu'il a représenté pour la radio, on pouvait, on devait s'attendre à ce que France Culture prenne le temps, dans sa matinale (4) d'en parler autrement que d'une façon systématique de nécrologie basique, absolument désincarnée. Surtout si, pour illustrer son propos, on donne à entendre un extrait du documentaire "On Nagra : il enregistrera" de Yann Paranthoën (5). Ce propos et ce son qui "tombent comme un cheveu sur la soupe" ne laissent pas d'inquiéter. Pourquoi, une fois de plus (6), ne pas déprogrammer un invité (pour la deuxième partie de l'entretien) et faire témoigner un ingénieur du son pour parler "calmement" de cette petite révolution technologique qui a accompagné l'évolution de la radio. L'annonce en fin de matinale fait l'effet d'une brève que l'on survole en fin de journal, anecdotique et vite oubliée. Pourquoi les "nécros" que propose "La matinale" sont-elles bâclées (7), et ne disposent pas du temps nécessaire pour évoquer les personnages disparus ? Particulièrement quand ceux-ci ont eu un rôle majeur dans l'histoire de la radio.

On trouvera sous ce lien, une mise en valeur du magnétophone de Kudelski (8), et une contribution vécue depuis l'épaule. Maintenant entonnons tous en chœur "Supplique pour réécouter le documentaire de Yann Paranthoën, très vite sur France Culture". 

De bonnes ondes ont du fonctionner puisque ce sera fait dans Les Ateliers de la Nuit, le mardi 12 février à 23h, veille de la journée mondiale de la radio. (Merci à ceux/celles qui ont décidé sa (re)programmation.)

(1) Mais dans le bon sens c'est mieux pour faire du son !
(2) Journaliste, correspondante à New-York pour France Inter et France Info,
(3) Jakki, fidèle commentateur de ce blog, m'a très vite alerté hier matin pour me faire parvenir le lien de blog de Sintes !
(4) Du 29 janvier,

(5)  "On Nagra, il enregistrera" première génération, ACR, France Culture, 8 mars 1987, 2h. + une version courte pour le Prix Italia, 9 août 1987, 50'. Édité par l'Ina, la Scam, et France Culture, 1993. + deuxième génération, ACR, France Culture, 15 novembre 1987, 2h. (références extraites de "Yann Paranthoën, L'art de la radio", Coordonné par Christian Rosset, Phonurgia Nova Éditions, 2009

(6) C'était déjà le cas pour Yves Jaigu, ou Jean Garretto (+ billets des 16 et 17 septembre),
(7) Sur un ton absolument inapproprié,
(8) Merci à Klervi Le Cozic d'avoir sorti du bois cet article de Libération.

2 commentaires:

  1. Triste, mais très heureux d'avoir acheté le CD voilà quelques année... apparemment il n'est plus disponible sur le site de l'Ina.

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    1. C'est cette version -Prix Italia - qui sera rediffusée le 12 février à 23h…

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