lundi 31 mars 2014

Les grandes, grosses tronches…







Alors qu'il y a quelques semaines Europe 1 er RTL rivalisaient de concert, par affiches interposées, pour vanter laquelle des deux stations offraient la plus grande parité femmes/hommes pour leur matinale respective, voilà que RMC affiche (1) dans quelques villes et hameaux (sic), de France, ses quatre mâles animateurs qui, du matin 6h jusqu'à 14h monopolisent la parole au plus grand mépris de celle des femmes. Radio Macho Cons tituée, qui passe son temps à bramer qu'elle est en phase avec ses auditeurs, considère sans doute que les auditrices ne sont que des ménagères bornées exclusivement à être influencées par la pub qui a toute sa place sur les ondes de l'ex-radio monégasque. Quant aux journalistes et autres animatrices elles doivent se contenter d'une seule case animée par une femme, l'après-mid,i "Lahaie, l'amour et vous"… tout un programme.


Les quatre mousquetaires du micro sont sur cette affiche un peu "plantés" en rang d'oignon. Mais pour sortir du lot, Jean-Jacques Bourdin, l'anchorman de la matinale, s'est mis en avant en se détachant clairement de ses petits camarades de récré. C'est lui la star, la grande gueule, la grosse tête (2) alors "faut c'qu'i faut" non ? Cette image machiste et présomptueuse est bien affligeante mais a le mérite de ne pas tromper sur les intentions de la station. Ici attendez-vous à du "musclé, du viril, du solide, du rentre-dedans et de la parole "vraie" (re-sic)". On s'attend surtout à entendre une parole "monolithique", et les mêmes rengaines populistes débitées à longueur d'années.

Mais ce fameux Bourdin qui prend la peine de s'auto-nommer "L'homme libre", on peut aussi l'entendre sur France Culture où un certain Martel (Charles) (3) ne rate jamais une occasion de l'inviter. La petite galaxie des médias parisiens se renvoie les ascenseurs et les comètes en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et Bourdin est, en ce moment, au centre du dispositif. Ça ne va pas durer, un remaniement va très vite l'éclipser, à moins qu'avec ses trois comparses mousquetaires ils mettent un point d'honneur à gloser jusqu'à épuisement du-dit gouvernement. Y'aura de quoi faire. C'est ça le talk. Vite que Martel soit embauché sur RMC et que sur France Culture on retrouve une parole un tout petit peu moins dans l'entre-soi de l'analyse des médias et son ronron satisfait.  

(1) Un petit problème technique m'empêche d'afficher cette affiche. J'espère résoudre l'affaire en fion de journée,
(2) Il écoute France Culture en fin de semaines dans ses Cévennes natales,
(3) Pour ceux et celles qui seraient surpris que je nomme ainsi le "Sofpowerman" qui s'écoute parler le dimanche soir sur France Culture, il vous faut savoir que je fais référence à sa très forte propension à écorcher les noms ou prénoms de ceux qu'il invite dans son émission "tendance".

2 commentaires:

  1. Ce qui est amusant avec Jean-Jacques Bourdin, c’est sa capacité à essuyer des tirs de droite et de gauche.
    A droite on pense qu’il n’est autre qu’un zélateur de la pensée de gauche, voire un cryptocommuniste de la pire espèce qui n'a d'autre but que de pousser les foules dans les bras des bolcheviques qui tiennent actuellement (mais plus pour longtemps) le pays réel. "Vous entendez comme il est agressif avec Jean-François (Copé) ?"
    A gauche il est considéré comme un valet de la droite,voire un laquais du patronat toujours prompt à dézinguer ses invités lorsqu’il s’agit de représentants du gouvernement Hollande, dont il est évident qu’il est un ennemi acharné. En fait, toute honte bue, un cireur de pompes aux relents populistes qui flairent bon le frontisme. "D'ailleurs la Le Pen est tout le temps fourrée chez lui !"

    Caricaturaux mes exemples ?

    Certes, mais le trait volontairement forcé est juste aussi exagéré que l’essentiel des opinons exprimées par ceux qui dans un camp comme dans l’autre s’évertuent à le démolir à coups d’appel, d’emails, d’articles des plus violents. Il faut dire que Bourdin ne sert la soupe à personne et surtout pas à ces chers hommes –et femmes, parité oblige- politiques, qu’ils soient de gauche comme de droite, n’ayant de cesse que de les pousser dans leur derniers retranchements, jusqu’à l’obtention d’une vraie réponse. C’est vrai sous Hollande, ça l’était sous Sarkozy.
    Coluche définissait en gros le politique par « un type que (sic) tu lui demandes quelque chose et lui, bah y t’explique comment t’en passer ! » Plus sérieusement la vérité c’est que langue de bois est son arme (d’élection) et esquive son bouclier. Ce que Jean-Jacques Bourdin déteste et combat avec les instruments qui sont les siens : la voix, qu’il a forte, la radio, qu’il connaît et maîtrise, le direct, qu’il pratique exclusivement, enfin l’entretien sans préliminaires ni ronds de jambe. Le contact minimum. Bourdin s’est donné pour règle de refuser tout déjeuner ou dîner avec la classe politique ou les confrères et il a pour principe de ne pas rencontrer son invité avant l’antenne.
    A contrario il donne la parole à tous et à toutes –dans le respect des règles définies par la loi- que ce soit en direct au téléphone ou par courriel. L’attente peut-être longue, très longue voire se compter en semaines mais qui a dirigé des émissions d’antenne libre sait à quel point il est difficile de satisfaire rapidement tous les intervenants, à fortiori lorsqu’il s’agit de stations de la taille des grandes radios nationales ou commerciales.

    Concernant le Bourdin macho que tu dépeints, mon cher Fañch, je pense que son équipe est constituée d’intervenants hommes et femmes en nombre égal ou à peu près (même dans le service des sports) et que, si l’on veut parler parité, je crois que le problème n’est pas l’exclusivité de RMC (que je n’ai pas spécialement envie de défendre) et que l’on peut à raison s’interroger de savoir si une foultitude de petites chroniqueuses disséminées çà et là fait des autres radios des chantres de la parité ! Et puis gardons présent à l’esprit que la notion de parité dans les medias n’est qu’une clinquante vitrine, qu’un plaisant cautère sur la jambe de bois de la bien plus préoccupante disparité des salaires, toutes industries et commerces confondus, dans la France d’aujourd’hui, dans l’Europe d’aujourd’hui, dans le monde entier d’aujourd’hui !


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    1. C'est surtout la photo de l'affiche que j'ai essayé d'interpréter !

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