Je n'oublierai jamais la pantomime de Mathieu Gallet à la conférence de presse de rentrée en septembre 2017. Costume impec', sourire narquois, le Pdg de Radio France glousse "OK Google, je voudrai écouter le dernier flash de France Info" et la machine de s'exécuter… devant la presse qui n'a pas jugé utile de faire une standing ovation au géant de Mountain View. Pathétique. En pleine Maison de la radio comment croire à ce miracle du numérique quand n'importe lequel des techniciens peut "envoyer" dans les enceintes du studio 104, le dernier flash banalement enregistré. Gallet aussi béat qu'un enfant du début du XXème siècle devant un gramophone… essayait aussitôt de nous vendre les enceintes connectées, miracle de technologie qui allait bouleverser (comme d'hab') nos habitudes et nos façons d'écouter la radio. Pas moins !
Depuis, les aficionados de l'ex-Pdg et autres petits génies de la numérique mutation s'en donnent à cœur joie pour imposer le "concept du siècle" (on devrait plutôt dire concept du quart d'heure). Dans cet unanimisme proche de l'endoctrinement on cherche en vain qui va bien vouloir ralentir et réfléchir à cette marche inexorable vers un futur "sublime, forcément sublime" comme aurait dit Marguerite (Duras) ?
Pour sa chronique du mardi dans "L'Instant M" (1) Xavier de la Porte a eu le bonne idée d'amorcer la pompe et de relativiser l'enthousiasme aveugle de Gallet (2).
Que va donc y gagner la radio ? Que va y perdre l'auditeur ? Deux bonnes questions auxquelles Gallet et sa horde de mutants tristes sont incapables de répondre. Pour l'heure j'écoute la radio sur un tuner dont j'appuie sur les touches de la télécommande, sur mon ordinateur, navré de ne plus pouvoir entendre "Radio-Conquet" quand je monte à bord des bateaux goémoniers… La "geek-gadgeto-mania" très peu pour moi. Alléluia !
(1) Quotidienne, France Inter, 9H40, par Sonia Devillers,
(2) La radio de demain à travers les enceintes connectées
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