"Un média de service public n’est pas fait pour l’audience mais pour remplir des missions qui sont de faire vivre des valeurs de démocratie, de culture et de création." Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone)
lundi 17 février 2014
Libération… de quoi ?
Alors que toute la planète journalistico-médiatique glause et glause encore sur l'avenir du journal Libération, je n'ai entendu nulle part les témoignages des lecteurs, "premiers financeurs" du journal, "premiers" touchés si le journal s'arrête de paraître. Il est quand même invraisemblable que personne n'ait eu envie de tendre le micro à ceux qui ont quand même quelque chose à dire. Mais non, ce sont les experts médias, les collègues journalistes, les ex-Libé qui vont envahir les commentaires et "tourner en rond in infinitum". Surprenant, désarmant, révoltant ce mépris pour le lecteur qui ne serait pas loin de ressembler au mépris pour l'auditeur.
Ce serait pourtant intéressant d'entendre un lecteur nous dire : "En 1973, à la gare Saint-Lazare, je passe devant un petit groupe dans lequel je crois reconnaître Jean-Paul Sartre avec un journal à la main. Trop intimidé je passe mon chemin. J'ai su plus tard qu'il s'agissait du journal Libération qui venait de naître…" Ou encore : "En février 1981, en vacances dans les Côtes d'Armor, j'ai fait tout mon possible pour trouver le Libé qui allait être le dernier numéro de ce qu'on appellera Libé 1, et j'en achèterai deux, que je possède toujours "Je t'aime, moi non plus…" Ou bien "Je me souviens que les premiers n° du Libé reparu en mai 81 et diffusés dans les régions n'avaient pas encore le losange rouge en fond de titre, mais un losange tramé gris…" Et combien d'autres témoignages, sur le fond, seraient utiles à comprendre l'autre versant de l'histoire de Libé.
Mais l'entre-soi journaliste fonctionne à plein et nous guetterons dans les jours prochains quelle rédaction qui, se piquant "d'être au plus près des préoccupations de ses auditeurs", saura proposer de faire participer les lecteurs de Libé au débat sur l'avenir de la presse et du journal ? Cette évidence de débat démocratique ne l'est certainement pas pour ceux qui se prétendent en être les chantres…
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Les lecteurs ne cessent de s'exprimer. En cessant d'acheter Libé, ils l'ont condamné, sinon à mort, du moins à une certaine agonie. Personnellement, je préfèrerais une renaissance du titre avec une vraie rédaction motivée et à tête chercheuse et non à l'affut de résurgences d'un passé obsolète. Pour ma part, je possède encore les numéros zéro du journal distribués dans mon lycée (j'étais en terminale). Je me souviens donc très concrètement des débuts. Mais ça n'a pas beaucoup d'intérêt de le dire ! Enfin, pour moi...
RépondreSupprimerPas à la radio ma foi ! J'aimerais pouvoir consulter ces n°0 !
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