jeudi 5 décembre 2013

Mermet se rapproche de la fenêtre…






Sans nostalgie ni auto-compassion, Daniel Mermet profite du demi-siècle de France Inter pour écouter le quart de siècle (ou presque) de "Là-bas si j'y suis" (1), et autres archives de la radiodiffusion française. Des archives sélectionnées par Norbert Vallée (2) et Antoine Chao, à écouter aujourd'hui dans la boîte ou le poste, d'un temps où "les reporters créaient un art de la suggestion simplement avec la voix, les intonations, les inflexions… où chacun voit des choses différentes" (3). Dans ces deux épisodes, en écoute ci-dessous, Mermet semble apaisé, serein, intervenant peu par-dessus ce qu'il nous donne à entendre. La main sous le menton, le regard plongé derrière la vitre de la fenêtre, il savoure le travail du reporter et ses radio-reportages. Fidèle à celui qui l'a accompagné dans plusieurs émissions, Mermet n'oublie jamais Yann Paranthoën (4), dont il dit que "si certains producteurs ont quelque talent, c'est à Paranthoën qu'ils le doivent".

Dans l'épisode 2, pour la première fois, Mermet a rediffusé son reportage du 23 août 1992 à Sarajevo. Troublant, poignant, cette progression en voiture, entre deux rangées de snippers qui a bien failli coûter la vie à ses trois occupants : Kika Kurovitz, fixeuse-traductrice, Sylvie Coma (5), reporter et Daniel Mermet lui-même, faisant le chauffeur. Sylvie Coma, sauvée par son Nagra… Pour ces deux épisodes dédiés aux reporters, Mermet a pris la peine de se poser et de nous donner l'occasion de stopper pendant 90 minutes une "fuite en avant" vertigineuse et implacable, là-bas, si on y est…

(1) Depuis septembre 1989, horaires variés, France Inter, du lundi au vendredi et depuis septembre 2013 du lundi au jeudi,
(2) Homme de l'ombre, discret, au service de ceux qui sont dans la lumière,
(3) Daniel Mermet,
(4) Ingénieur du son à Radio France,
(5) Voir aussi ici,

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