Georges Briquet, 1962 Crédits : Joyeux, Louis / INA |
Le succulent de cet article est là : "il participe à un casting de voix organisé par Miroir des Sports pour Le Poste parisien, en quête de radioreporters. Son phrasé accroche l'oreille des responsables." Ne parlait donc pas qui voulait à la radio. Il fallait, une voix, un ton, un phrasé, du vocabulaire et savoir manier la langue. Si c'était le cas aujourd'hui quelques animateurs/animatrices "inaudibles" feraient un autre métier. Mais vous l'aurez vous-même constaté la voix n'est plus du tout un critère dominant et on pourrait même dire n'est plus un critère du tout. Par là-même la radio en abandonnant cette "qualité" a participé de sa propre banalisation. Et que dire des producteurs récents venus… de la télévision ?
Je n'ai pas dans l'oreille le souvenir de Briquet, même si j'aurais vraiment aimé entendre ça : "Il faisait preuve d'une verve inégalable, écrira Robert Chapatte en 1990 dans L'Équipe Magazine ; et on aurait pu l'enfermer seul dans une pièce qu'il y aurait tenu son auditoire en éveil durant plus de vingt-quatre heures s'il l'eût fallu." (2). Quand aujourd'hui c'est l'image qui devra combler l'absence d'invention, de rédaction et/ou de génie oratoire. Le pire étant atteint quand cette même voix se contentera de commenter ce que tout un chacun sera en mesure de… voir à la radio. Soit l'exact contraire de la pré-science de Briquet : "Vous devez être des photographes par la parole'', développe Daniel Pautrat [journaliste sportif]. Quand on écoutait ses reportages, on était capables de visualiser le décor dans lequel l'action se déroulait." (2)
Lermusiaux, grâce à Briquet, enfonce le clou d'un axiome d'évidence "La radio c'est la voix. Une fois pour toutes."
(1) "Georges Briquet, il était une voix", Jocelyn Lermusiaux,
(2) in, article cité,
Paris-Roubaix, 1944
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