"Un média de service public n’est pas fait pour l’audience mais pour remplir des missions qui sont de faire vivre des valeurs de démocratie, de culture et de création." Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone)
mardi 21 octobre 2014
Radio poil à (re)gratter…
Part tri
Voici donc la deuxième partie de mon billet. France Inter a montré la liberté qu'elle laisse à ses chroniqueurs pour que ces derniers s'autorisent, sans haine et sans crainte, à critiquer la "nouvelle radio" ou plutôt la nouvelle façon de faire de la radio… en la filmant. Le débat ne fait que commencer. Il aura lieu absolument ailleurs que dans un hebdomadaire opportuniste qui, après s'être auto-proclamé "de référence", pense être, par quelques avis postés sur son site, en mesure de prendre le pouls des tendances et des réalités de la radio… filmée. Grrrr… foutaise quand tu nous tiens !
Donc Rollin dégoupille, Payet regoupille et l'auditeur dans tout ça ? Il a le choix c'est vrai. Comme moi qui n'ai pas encore regardé une seule matinale d'Inter en vidéo. Pas besoin. Le son me suffit. Et je ne veux surtout pas voir Rebecca Manzoni. Je veux l'écouter, tendu et entendre les nuances de sa voix pas regarder sa frimousse ou ses habits. Pareil pour la Charline…
Quant à Rollin je me dis "et s'il s'était appelé Morel ?". François Morel même (1). Le même qui, vendredi après vendredi, nous touche, nous émeut, nous fait rire et interroge nos vies quotidiennes et banales. Alors si ce Saint-Morel,- c'est affectueux -, avait dégoupillé la radio filmée y'aurait-il eu le même fracas en interne et en externe ? Pas sûr. Je ne sais fichtre rien du point de vue de Morel sur le sujet. Morel, au théâtre et à la télévision, est servi depuis longtemps par l'image et la vidéo. Pour autant il a une place à part parmi les chroniqueurs d'Inter et ses "points de vue" sont très majoritairement appréciés, likés, retweetés, commentés, et tournent rond sur les plateformes web. On ne saura donc rien de son point de vue à moins que, de derrière les fagots un vendredi matin, au débotté…
Du poil à gratter oui, mais pas n'importe comment serait-on tenter de croire après la "fronde" contre Rollin ? C'est là que ça se corse ou que ça se gratte justement. Tant mieux que Rollin ait dégoupillé, tant mieux que Payet ait regoupillé et tant mieux que le débat s'instaure. Hervé Marchais (2) avec qui je cause souvent, (ben oui, c'est une confrérie les blogueurs radio) est assez dubitatif sur les arguments de Payet et cite avec gourmandise et pirouette la vanne de Chris Esquerre à Canal + : "De même qu'il y a maintenant la radio filmée, il faut qu'on ait la télé écoutée." (3)
Moi depuis tout petit j'ai adopté pour la TV le principe de Boris Vian : "J'avais la télé, mais ça m'ennuyait/Je l'ai r'tournée d' l'aut' côté c'est passionnant". Alors le jour où mon transistor aura un écran j'appliquerai la méthode Vian (4).
Mes chers auditeurs vos avis multiples et variés m'intéressent. Merci à Sylvain Ernault de m'avoir signalé "Est-ce le boulot de France Info de faire de la vidéo ?", soit la chronique du médiateur de Radio France, Jérôme Bouvier.
Ajout du 24 octobre 2014 (extraits)
Daniel Psenny a publié dans Le Monde le 23 octobre (édition abonnés) "Les radios sous un nouvel éclairage" : "Depuis septembre, un petit écriteau a été posé sur les portes des nouveaux studios de France Inter. Il vise à avertir les invités des émissions qu’ils seront filmés pendant leurs interventions. Une simple précaution pour éviter un éventuel recours juridique concernant le droit à l’image de chaque individu. Mais, aussi, une manière de permettre aux invités désirant ne pas retrouver leur bobine en boucle sur les réseaux sociaux de refuser de participer à l’émission." et ceci :
"Pour souligner sa différence, la direction de France Culture prépare pour début 2015 une formule inédite de radio filmée, qui se déclinera sous la forme d’un journal télévisé hebdomadaire réalisé par un cinéaste de renom. Il y racontera, par un montage d’images, les « choses vues » tout au long de sa semaine dans les locaux de France Culture. « Il est important de pouvoir offrir à nos auditeurs un objet original de création, comme c’est déjà le cas avec la revue France Culture papiers », souligne Olivier Poivre d’Arvor."
(1) À 8h55 sur France Inter, le vendredi,
(2) Blog "Le Transistor",
(3) "Importantissime" (Canal+),
(4) Ce qui ne m'empêche pas de regarder des web-docs, des dossiers sur les sites des chaînes, …
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(petite incise radiofilmée)
RépondreSupprimerQuand Morel n'a pas le moral :
http://www.youtube.com/watch?v=Ik6kh9M4aXM
Merci Anonyme, et merci la prochaine fois de signer votre commentaire.
RépondreSupprimerbonjour Fanch,
RépondreSupprimerje reviens sur ce billet car il me fait penser à un échange de commentaires que nous avons eu sur la nécessité ou non de voir physiquement les gens de radio, sachant que je suis totalement contre cette affreuse idée qui fiche tout par terre.
il se trouve que je reçois la lettre de Télérama quotidiennement et qu'elle propose de déposer son avis sur la question. je vous prie de croire que j'y suis allée de mon petit couplet.
je n'attends pas grand chose vis à vis de ma réaction, mais je voudrais juste ne pas me sentir seule dans ce sentiment que quelque chose que j'aime, m'échappe. c'est certainement très idiot de ma part, mais que des gens de radio aient cette idée, me désespère totalement.
je suis (ou j'étais) une grande fan de François Morel, j'ai tout aimé de cet homme et puis un jour, il est allé sur le plateau de Michel Drucker ..... Mes lunettes par terre ! je préfère ne pas y penser !
je veux que la radio continue à enchanter mes yeux simplement par l'écoute, et que mon ouïe permette encore mon toucher.
voilà.
j'ai pas le moral, histoire d'être encore un peu proche de François Morel (quel ballot celui là !)
J'espère que vous, vous l'avez, et du beau soleil (pour l'heure, il y en a qui entre par ma fenêtre de bureau)
Bonjour Anne,
RépondreSupprimerSi vous voulez lisez ma première brève publiée ce jour (24 octobre) j'enfonce un peu le clou… Quant au moral (au mot râle) radio je fais avec la marche du progrès et les fabuleuses archives des Nuits de France Culture… podcastables.
Soleils ;-)