mardi 10 mars 2015

53216… rayée des cartes

Super codé ton titre Fañch ! Ça va pas du tout faciliter son référencement sur Goo tout ça ! Ah bah tant pis hein ! 

Pascale Clark











Voilà donc qu'hier soir à 21h02 ou 03 la planète médiatique s'apprêtait à partir en live suite à l'annonce pathétique de Pascale Clark, productrice de l'émission "A' live" sur France Inter. ¿ Que pasa ? Clark affirme d'emblée (à 1'26") vouloir nous raconter sa vie. Ce qu'elle fît jusqu'à 3'08". Samedi, son "accusé de déception" en main elle se remet difficilement du non-renouvellement de sa carte de presse (n°53216). Au motif que son émission "ne présente pas le caractère d'une émission d'information" et son statut "d'intermittent du spectacle" lui permettre de revendiquer les deux statuts : journaliste et intermittent.

Il ne m'appartient pas ici de juger du caractère fondé ou infondé de la décision de la commission. Il m'appartient de m'interroger sur le pouvoir d'une productrice d'utiliser le micro à des fins personnelles :
1) pour faire état de faits qui n'intéressent pas les auditeurs,
2) pour utiliser les moyens de l'antenne pour contester la dite décision.

En effet si au cours de l'émission Clark a "gardé" les chroniques de Christophe Comte et des Kids ainsi que les "live" musique, elle a décidé par réaction de supprimer la rencontre avec l'invité (1) et de s'introniser "D.J". (2) au titre que ces derniers "pourraient exercer sans carte professionnelle". Cela en dit très long sur le mépris de Pascale Clark pour tout ce qui se ferait en radio qui ne serait pas le fait des journalistes. Pour elle il n'y aurait donc d'autre réalité que d'être D.J. si on ne fait pas d'émission d'information ?





















Mais que ne l'a-t-elle dit en janvier à Pierre Wiehn, Claude Villers et Patrice Blanc- Francard (3) pour célébrer le souvenir de José Artur ? Recevait-elle d'ex-D.J. ? Artur lui-même en était-il un ? Où commence l'info, où finit-elle ? C'est quoi cette façon de se mettre en caste et d'en dénigrer une autre, si tant est que les producteurs en soient une ? C'est quoi cette déontologie qu'on agite à tout bout de champ et dont on fait fi quand on s'estime dans son bon droit d'utiliser son pouvoir de micro ? C'est quoi cette attitude, sans précédent, qui voudrait qu'un professionnel règle ses comptes en prenant "en otage" ses auditeurs ? C'est quoi cette absence de recul et de discernement pour faire passer ses intérêts particuliers avant ceux publics… d'informer ?

Tout au long se son émission Clark fera le DJ et se nommera tel. Elle ne manquera aucune occasion de dire qu'en l'absence de ce sésame elle en est réduite à passer des disques. Qu'elle ne peut plus exercer son métier d'intervieweuse. De redire à l'antenne son n°de carte professionnelle. Et d'insister lourdement sur "cette première émission sans carte de presse". Pugnace la productrice qui aura pu s'offrir deux heures d'antenne et quelques choix musicaux perso.

À l'heure où j'écris ces lignes, ni la directrice de la chaîne Laurence Bloch, ni le directeur éditorial du groupe Radio France, Frédéric Schlesinger, n'ont réagi publiquement. Il y aurait donc à Radio France deux poids deux mesures. Personne n'a oublié que le 4 juillet 2014, Alain Veinstein producteur à France Culture a été censuré. Sa dernière émission enregistrée quelques heures avant diffusion n'a pas été diffusée. Veinstein faisait part de sa tristesse et s'interrogeait sur la décision de sa direction de ne pas le reconduire pour la nouvelle saison. Hier soir pendant deux heures à l'antenne Pascale Clark a d'autorité déprogrammé une partie de son émission et a "comblé" en jouant au D.J.

Heureusement au-delà de la démonstration ridicule d'un Patrick Cohen qui déchire sa carte de presse à l'antenne, plusieurs journalistes professionnels n'ont pas manqué faire part de leur stupéfaction voire de leur incompréhension (4). On guettera l'humeur de Charline Vanhoenacker dans son émission de 17h. On écoutera ce soir France Inter à 21h pour voir qui du D.J. ou de la journaliste animera "A'live" ? À moins que totalement dépité on aille écouter le sémillant Frédéric Taddeï et son "Europe1 social Club" (5).



Ajout du 11 mars
Dans son édition datée 12 mars, Le Monde dans un article intitulé "Pascale Clark, intermittente du spectacle, sans carte de presse" donne le point de vue de Laurence Bloch, directrice de la chaîne qui a indiqué "comprendre l'émotion de Pascale Clark, qui est journaliste jusqu'au fond des tripes", mais rappelé qu'"on ne peut pas instrumentaliser l'antenne à des fins personnelles".

(1) Les bénévoles du Secours Populaire,
(2) Disc-jockey,
(3) Wiehn, journaliste, producteur d'émission et directeur d'Inter. Claude Villers, journaliste et producteur de nombreuses émissions sur Inter. Blanc-Francard, ingé-son, producteur et ex-directeur du Mouv' (Le). 
(4) in libe.fr "Psychodrame journalistique à France Inter" 10h53, et Aurelie Casse sur Twitter (@AureCasse), ainsi que Joël Ronez (@ronez) ex-directeur des Nouveaux Médias à Radio France et Bruno Masure (@BrunoMasure), et Acrimed
(5) Du lundi au jeudi de 20h à 22h, 

7 commentaires:

  1. Moi ce qui me rend dingue, c'est que déjà en tant que journaliste elle ait pu être aussi intermittente du spectacle c'est à dire cumuler les deux statuts... Qu'elle ne soit plus journaliste on s'en fout, mais qu'en plus elle soit encore intermittente alors qu'elle travaille régulièrement et quasi tous les soirs, ça je trouve ça vraiment injuste (et illégale). L'intermittence, c'est fait pour les intermittents, les artistes de spectacle vicvant qui en ont besoin, pour vivre quand il ne travaillent pas, pour continuer à suivre des cours (surtout les danseurs les musiciens et les chanteurs).... je trouve ça honteux et indécent qu'elle se répandent ainsi à l'antenne...

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    1. Je suis en partie d'accord avec toi (concernant à qui doit "revenir" le statut d'intermittent) et Pascale Clark, perso je n'ai vraiment pas envie de la défendre. Mais juste, le problème ne vient pas de Clark...mais bel et bien de l'état et de Radio France qui s'en portent très très bien (financièrement) d'embaucher des intermittents. Que de petites compagnies embauchent des permittents, soit mais des entreprise d'état, non ! Ces eux les premiers fautifs. ( et encore je ne défend pas Clark en disant ça)

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    2. Une chose est le statut précaire des producteurs et leur recours au statut d'intermittent. Une autre celle du statut de journaliste. Une autre encore celle de la "revendication" de Pascale Clark. Je le répète je ne me prononce sur rien de tout ça mais exclusivement sur le fait que P.C. ait pris l'antenne à des fins personnelles, exposé sa "vie privée" et se soit affublée d'un très fumeux "D.J.". Ce soir elle a d'elle-même choisi de produire un A'live light et l'a annoncé en tant que tel à 22h. Qu'elle ne fasse pas/plus ce pourquoi elle a signé un contrat la regarde ainsi que sa direction. Si ça ne me convient pas je change de chaîne !
      Merci à vous deux pour vos commentaires ;-)

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    3. Gérard Coudert11 mars 2015 à 03:22

      C'est maintenant que vous découvrez qu'il y a une foule de collaborateurs de RF qui travaillent au cachet, en CDD ? On peut être "au cachet" à la radio sur une grille ou plusieurs sans pour autant être intermittent ! Et pour certains, cela dure des années...
      Animateurs (sauf dans les locales de France Bleu), producteurs et réalisateurs y compris parmi les plus "grands" sont rémunérés au cachet selon des barèmes spécifiques ou... "de gré à gré" !

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    4. oui et c'est au nom de ces abus que le statut d'intermittent est régulièrement attaqué. Pourtant c'est grâce à ça que nos provinces peuvent s'offrir des artistes locaux, que la culture arrive jusqu'à nos villages reculés, que des talents ont le temps d'émerger. Quand vous êtes le fils de personne, que vous n'avez pas la "carte", que votre réseau est à faire, le statut d'intermittent vous permet (chichement c'est vrai) de vivre et d'avancer.
      Ce non-évènement nous rappelle aussi la haute opinion que Mme Clark a d'elle-même. J'ai en souvenir les adieux déchirants de la demoiselle lorsqu'elle quitta la revue de presse de FI pour partir sur RTL (non, non pas pour des raisons sonnantes et trébuchantes, voyons !) pour la voir réapparaitre quelques mois plus tard toute guillerette ! Idem lorsque qu'elle "quitta" sa tranche du matin... pour réapparaître le soir. Heureusement que le ridicule ne tue pas... enfin en même temps ça solutionnerait son problème de carte... bon c'est pas drôle, je sors.

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    5. Bonsoir Marie,
      Je souhaite que sur ce blog nous nous en tenions le plus possible aux choses de radio. De nombreux personnels et producteurs de Radio France n'ont d'autres choix qu'un statut d'intermittent. Les producteurs ont souvent un contrat d'antenne (sept/juin) et "font le choix" d'un statut idoine. D'autre règles imposent le non-cumul de statuts (journaliste/intermittent).
      À cela s'ajoute la pratique d'un renouvellement régulier des producteurs qui ne pourraient disposer de "contrats de travail à vie". Toutes ces questions complexes engagent l'État, les entreprises publiques audiovisuelles et ceux qui travaillent pour elles.
      Pour ce qui concerne la radio c'est l'impossibilité d'"instrumentaliser la radio à des fins personnelles" comme l'a rappelé la directrice de la chaîne, Laurence Bloch. Cela pouvant constituer un "abus de pouvoir" et une faute professionnelle.
      Merci de rappeler la théâtralisation des vrais-faux départs de la journaliste-productrice. D'autres rappellent sur d'autres sites qu'elle est loin de s'appliquer les règles éthiques ou déontologiques dont elle sait dénoncer l'absence chez certains de ses interlocuteurs.
      • http://www.arretsurimages.net/articles/2015-03-10/Carte-de-presse-supprimee-pour-l-intermittente-Pascale-Clark-id7553 …
      • http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-petard-mouille-de-patricia-164683 …

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  2. Mea culpla je reconnais que je ne comprends pas du tout le fonctionnement de ce système "producteurs" et je t'avais déjà fait part de mon interrogation sur ce constat que la plupart (tous ?) des "animateurs" (je ne sais plus quel nom leur donner) des émissions étaient aussi producteurs. Mais il est certain que malgré tout ce sujet du statut d'intermittent concerne pleinement la radio... entre autres !

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