"Il y a des années de "réformes" qui n'ont pas été faites". À la petite musique de témoignages qu'Hervé Pauchon tisse chaque jour (1), ses deux prochaines émissions, d'aujourd'hui et demain, posent comme le point ultime de la mue de la radio publique : la "réforme" et la vente aux enchères des matériels de Radio France.
Avec bonhommie et tendresse, Pauchon plante le décor et recueille les mots de ceux qui ont à voir avec cette vente : les "vendeurs", les acheteurs et les commissaires-priseurs. Même si l'on découvre que la vente s'est préparée sur la longue durée (novembre 2014), Pauchon sait bien que le radioscopage : de la grève du printemps dernier, de l'ambiance minée actuelle et de la symbolique même de la vente, donnent à l'événement une charge émotionnelle très forte.
Savoureux d'entendre dire "un micro LEM… ORTF" (2) avec sa part de désuet et de mémoire. Quant à la console de José Artur on ne sera pas surpris que le "vendeur" ait attaché le nom du célèbre producteur (3) à un "moyen de production" anonyme. Comme si la personnalisation, l'histoire, la mémoire retrouvaient tout d'un coup des valeurs. Ces mêmes valeurs qui disparaissent quand il s'agit d'engager la casse du bâtiment, des techniques, des hommes et des femmes qui participent de l'histoire du service public de la radio.
Des valeurs pour "vendre la radio" au risque de lui faire définitivement perdre son âme.
(1) France Inter du lundi au vendredi 16h50 (merci Marie),
(2) Office de Radio et Télévision Française (1964-1974), qui a précédé Radio France,
(3) Décédé en janvier 2015.
Petite erreur : l'heure d'un temps de Pauchon" est 16h50. Pour le reste tu dis ce qui est à dire...comme d'hab.
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