in La Maison de la radio |
Les résistants au mouvement de casse morale et technique de la Maison de la radio en sont réduits à écrire sur les murs. Par dépit et par défi. Comme un dernier sursaut avant la fin des haricots. À la dégradation des travaux à peine finis il faut bien sûr ajouter la dégradation des relations sociales. Et c'est un dur euphémisme. On pourrait résumer la situation par "tout se passe comme si". Comme si quoi ?
Comme s'il n'y avait pas eu, pendant la grève à Radio France (1) une cascade de déclarations de la tutelle et de sa Ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, et du Pdg de Radio France, Mathieu Gallet.
• Gallet propose un moratoire pour les travaux de la Maison de la radio. À ce jour ce moratoire a du se perdre dans les limbes des dits-travaux,
• Pellerin avait instamment demandé à ce que les salariés soient pleinement associés aux travaux du Contrat d'Objectif et de Moyens (Com) 2015-2019 (2). Pour l'instant les salariés en sont exclus. Siégent uniquement dans ces groupes les représentants de la Direction et les organisations syndicales.
in La Maison de la radio |
À qui fera-t-on gober qu'au-delà des déclarations polissées et langue de bois le Pdg a pu pendre la mesure de la situation ? La communication de l'entreprise de communication ressemble à celle de la Grande Muette pendant la première guerre d'Irak. Rien. Même CNN n'arrive pas à percer les murs de la Maison de la radio, c'est dire. Pendant ce temps la représentation nationale aiguillonnée par un député UMP a demandé à Olivier Schrameck, Président du Csa, de venir en commission des Affaires culturelles leur conter par le menu les méandres du fonctionnement de l'officine dite des "sages" pour la désignation de Delphine Ernotte comme Présidente de France Télévisions.
Cette audition faisait suite à une longue enquête (abonnés) de Laurent Mauduit de Médiapart et à l'article du Monde (abonnés) qui nous apprenait qu'avant d'être élu à l'unanimité, Mathieu Gallet n'aurait d'abord pas fait… l'unanimité. Mauduit sur le plateau d'Ardisson (3) a évoqué le "capitalisme de la barbichette" ou comment les réseaux politiques associés aux réseaux d'entreprises minent la démocratie et la vertu dont M. Schrameck fait tout ce qu'il peut pour se parer.
in La Maison de la radio |
À un mois des grilles d'été les ficelles grossières dont joue le Pdg de Radio France sont cousues de fil blanc (sic). La cigale ayant chanté tout l'été se trouvera fort dépourvue quant à la rentrée il lui faudra bien assumer l'attentisme, le mépris pour le dialogue social et les orientations qu'il s'était engagé à prendre pour le développement de la radio publique. Espérons que Pellerin ne sera pas frappée d'amnésie. Que la représentation nationale constatera que la farce d'une officine du pouvoir (Csa) n'a que trop duré et qu'il sera temps d'en reconnaître l'échec patent.
Dans ces conditions mettre en œuvre un "plan de départ volontaire" à Radio France (4) relèverait soit d'un amateurisme abracadabrantesque soit d'un cynisme qui n'aurait d'égal que la morgue de ce Pdg à plastronner dans un défilé de mode permanent ou comment se défiler en permanence avec des intentions quand on manque cruellement de convictions.
(1) du 19 mars au 17 avril 2015, soit 28 jours,
(2) 3 groupes de travail : modernisation des modes de production, musique, syndication de France Bleu, définiraient les grandes orientations pour être intégrées au Com qui disposent de moins de trois semaines pour rendre leur copie mi-juin,
(3) "Salut les terriens" 30 mai, Canal + (+l'infographie de Blako)
(4) Voir le billet d'Antoine Perraud sur la matinale de France Inter à l'hôpital G. pompidou vendredi 29 mai,
Et la méthode Cour des Comptes,
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