lundi 17 avril 2017

En batterie matinale : un historien, un journaliste, une animatrice… le Grand Mix comme à Nova, mais sans la pagaille !




J'ai pris l'écoute à 10 ce matin. 7:10. Hier, un tweet annonçait que Jean Lebrun démarrait une nouvelle chronique, "Histoire de candidats" dans la matinale de France Inter. La matinale d'Inter ? Mais ça fait lurette, et plus que ça, que je me suis refusé à me laisser enfermer dans un entonnoir, une spirale vertigineuse où après deux heures de tambouille, aux p'tits oignons, on sort rincé, lessivé, KO, le cerveau trop plein ou trop vide. C'est selon.

Selon sa propre capacité au grand mix. Au mélange des genres. Au survol infini de dizaine de sujets qui, mis bout à bout, n'ont plus aucun sens. En 10' Lebrun, Pauchon et Manzoni ont englouti : le référendum sur l'élection au suffrage universel de 1962, un prêtre à Grenoble qui s'imagine en Président de la République, et un retour en musique sur le punk-rock il y a 40 ans. Les trois intervenants sont connus pour leur professionnalisme. Lebrun rigoureux, synthétique et précis. Pauchon dénicheur d'individus sensibles. Manzoni tricoteuse de sons et de références musicales tip-top. Tip-pop même.

Dans le studio on sent la complicité des trois. Surtout si, pour vénérer le patriarche Lebrun, Pauchon donne du "amen" et Manzoni l'embauche pour co-raconter une histoire (de) punk. Séparément c'est solide et instructif. Bout à bout c'est comme de la bouillie. De la très bonne bouillie mais qu'on aurait du ingurgiter à l'arrache. Enfilant sa veste, laçant ses baskets, avalant son café et embrassant le petit qui dort encore. Tout ça en 10' chrono.

Rien ne dépasse ou presque. Tout pourrait dépasser. Comme à Nova dont c'est l'adn. Mais ici on est à France Inter. C'est sérieux. Léché. Calibré. Et c'est comme ça tous les matins et ça dure depuis une éternité. J'ai beau faire. J'arrive pas à assimiler. À passer du coq à l'âne. De la poire au fromage. Des œufs (brouillés) au civet de lièvre. Sans aucune pause. Je n'ai ni le coup de fourchette, ni cette capacité à ingurgiter sans réfléchir.

Pardon pour le gros mot. J'écouterai les trois en streaming à des moments plus apaisés. Pour bien prendre la mesure de l'histoire, de la parole simple et d'un petit air de musique, sans avoir l'impression d'être dans une lessiveuse. Mais qui a pu penser une chose pareille ? Cette façon "nouvelle" est juste insupportable et produit l'effet contraire de celui attendu. Comprendre le mouvement quotidien de la société et des idées qu'elle produit. Le doigt sur la couture du… cerveau, il ne nous reste plus qu'à subir la cadence. À marcher au pas. Le regard vide sur une ligne bleue… sans autre horizon que celui de ne plus penser. Le monde. La vie. La joie.






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